Résumé : Anakin Skywalker
(futur papa de Luke) a grandi. Il est devenu le padawan (l'apprenti) d'Obiwan
Kenobi. Tous deux ont pour mission de protéger la princesse Amidala,
menacée par une faction séparatiste du Sénat. Pendant
qu'Obiwan enquête, Annakin ne peut s'empêcher de compter fleurette
à la belle (sans doute la future maman de Luke...et Leia : elles
ont le même chignon ridicule).
1.
Il y a deux ans, à l'occasion du retour de la trilogie de Star
Wars (épisode 1, la menace fantôme), George Lucas
nous avait fait comprendre, avec une certaine arrogance, qu'il renonçait
au cinéma, et que le produit 100% technologique et 100% commercial
qu'il avait tourné représentait désormais l'avenir
du 7è Art (pour autant que le mot art ait encore un sens pour lui.
En 2002, il persiste et signe en signant un nouveau produit, programmé
pour rapporter des millions de dollars, et qui ressemble à tout
sauf à un film.
On s'ennuie donc pendant deux heures, entre la bluette (calibrée
pour attirer le public ado féminin) et la baston laser (calibrée
pour les ados mâles). Assommé par des dialogues indigents
(moins insupportables cependant que dans l'épisode précédent),
par
un scénario confus, destiné à faire croire au spectateur
à la profondeur du propos, j'ai
suivi en baillant les exploits prévisibles de ces jedis surpuissants
qui ont perdu toute humanité et tout talent d'acteur. Je ne veux
pas jouer les vieux cons, mais autant l'équipe Han solo-Luke-Leia-Chew
Baca forçait la sympathie et manifestait une certaine énergie,
autant Obiwan et toute la bande des jedis se révèlent sinistres,
drapés dans leur noblesse et leur sagesse de pacotille. A
force de "maîtriser leurs sentiments", ils finissent par
n'en exprimer aucun.
Quant à la princesse,
elle continue son débalage de garde-robe (une nouvelle tenue à
chaque plan - il faudrait faire le compte depuis l'épisode 1),
heureusement interrompu par l'absence de boutique de prêt-à-porter
sur la planète Tattooin. Son
idylle avec Annakin, heureusement vouée à l'échec
(on l'imagine mal embrasser à pleine bouche le haut-parleur de
Darth Vador dans l'épisode 3),
est soulignée outrageusement par une lumière et une musique
qui feraient s'évanouir David Hamilton.
Justement, John Williams, à la partition, a surgonflé l'orchestration
les deux grands thèmes "impériaux" et fortement
manichéens de Star Wars. La musique "inonde" le film,
soulignant de façon parfois grossière certaines scènes
(exemple : quand Anakin commence à manifester un comportement un
peu moins jedi -je rappelle aux ignorants qu'il est le futur Darth Vador),
le thème des méchants retentit à tue tête (comme
si on n'avait pas compris).
Surnagent heureusement
quelques bonnes idées : évidemment, le basculement progressif
d'Anakin Skywalker vers le côté obscur (enfin un peu de sport)
; la problématique politique (voir ci-dessous), hélas vite
évacuée au profit du spectaculaire ; et le choix du titre,
qui résume bien l'entreprise : baptisé "Attaque des
clones", l'épisode 2 ressemble en effet à une copie
fade de Star Wars à bien des égards, recyclant maladroitement
les éléments et les scènes de la première
trilogie, et dont le but n'est que d'imposer violemment au cinéma
la dictature d'une médiocrité aseptisée.
Laurent
Goualle, vu à Pau en 2002
P.S.
Côté idéologie, on peut facilement deviner que la
"République" du film représente évidemment
l'Amérique en danger (il s'agit d'une fédération
de planètes menacée de... sécession). Par ailleurs
on ne peut que remarquer un parallèle troublant entre l'armée
surpuissante de la république et celle (bien réelle) de
l'Amérique de 2002 en guerre contre le terrorisme. Coïncidence
ou pas ? Une fois de plus le cinéma se montre en phase avec la
société qui le produit (et ce n'est pas un compliment fait
à Lucas bien sûr).
Un petit mot sur les thèmes politiques du film : en gros, la république
est une bonne chose, mais il faut la gérer et c'est compliqué.
Pour la défendre en cas de sécession, il lui faut une armée
de clones efficaces, corvéables à merci et dont le sacrifice
éventuel ne fait pas couler les larmes. Il faut aussi nommer un
chef pour que l'ensemble soit efficace. Mais ce dernier n'aura-t-il pas
des tentations autoritaires (vu son allure sinistre, on ne saurait en
douter) ? Exposé ainsi, ce scénario présente quelque
intérêt, mais ces thèmes sont broyés par le
montage, et la recherche systématique des scènes d'action.
2.
Je rends hommage à Laurent qui arrive à trouver le temps d'aller voir
des films qui, à priori, vont l'ennuyer.
Il faut faire cette démarche pour élaborer une critique sensée : mea culpa.
En ce qui me concerne, j'ai seulement vu la bande annonce et mon choix
a été rapide: je me retrouve totalement dans ce que Laurent a écrit.(
J'ai économisé mon temps et mon argent). Je ne savais même pas que la
musique était signée J.Williams .
PARLONS EN :
En 1977, pour Star wars il avait magnifié le leitmotiv, la musique
symphonique était remise à l'honneur, la narrativité épique aussi, la
musique, savamment tissée coexistait avec de nombreux effets sonores et
elle savait se tenir à distance de l'action immédiate.
M.Chion parle à son sujet de : " stimulation sensorielle.. réjouissance
musicale et de forme musicale inédite.. "Quand on se souvient de ces partitions,
il y a lieu de s'arracher les cheveux. Choisissons donc de les protéger
! (nos cheveux)
J'ai rencontré la même dérive d'un compositeur de cinéma chez Elfman qui
a signé la partition de la planète des singes de T. Burton. Ce
que j'en pense ressemble étrangement à la perception auditive actuelle
de Laurent face à la toute nouvelle musique de Williams.
A ce propos, Herrmann a quitté Hitchcock parce qu'il avait perdu confiance
en lui (entre autres problèmes), parce qu'il ne voulait pas céder aux
pressions de la mode "pop" de l'époque ni aux exigences des studios Hollywoodiens
qui réclamaient des musiques de film commercialisables en dehors du contexte
cinématographiques. C'est une des raisons, mais pas la seule, pour lesquelles
je n'achète pas de CD de musiques de films. Cf mon intervention à ce sujet
dans "le monde sonore au cinéma".
Herrmann n'a pas supporté, face à l'hégémonie d'Hollywood, de perdre son
intégrité de créateur, il n'a pas pour autant perdu la diffusion de ses
créations. Il n'a pas cessé d'écrire : pour Truffaut : La mariée était
en noir et Fahrenheit
451(qui sont mémorables) pour Lumet Le crime de l'orient express
pour Scorcese Taxi driver… l'année de sa mort.
Il est donc possible que la puissance monétaire hollywoodienne ne mène
pas le monde.
Voici ce que dit Chabrol : " Après qu'Hitchcock se fut débarrassé d'Herrmann,
les musiques de ses films ne furent bonnes que lorsqu'elles imitaient
Hermann "
Je dois quand même
rajouter quelque chose en faveur de ce que j'ai vu du film dont parle
Laurent (à savoir la bande annonce) : j'ai beaucoup aimé les aspirateurs
qui ressemblent à des véhicules, ça a un côté design rigolo et les concepteurs
d'images ont probablement passé de bons moments.
Pouvons nous parler , comme le dit Laurent, d'"art " ?
Pour le reste, j'espère lire de nouvelles réactions sur le site…Aurez
vous envie d'aller voir ce film après ce que vous avez lu ?
BB,
Bande annonce du film , vue à Gaumont, après la sempiternelle pub de nescafé…
je crois qu'elle mériterait une intervention sur le site, à elle seule.
3. Que
la Farce soit avec toi
Oyez, spectateurs, les chevaliers Jedi sont de retour ! Armés de leurs
incontournables sabres-laser, ils affrontent des armées de robots, de
monstres visqueux plus un traître machiavélique afin de sauver la belle
Amidala. Vzzzz ! Vlan !
Star Wars Episode II : L'attaque des clones constitue dans la chronologie
de la saga stellaire imaginée par George Lucas la suite de La menace
fantôme, l'épisode 1, sorti sur les écrans en 1999. Les spectateurs
retrouvent ici la plupart des héros du premier opus, dix ans plus tard,
et les rapports qui se nouent entre Anakin Skywalker devenu un fier jeune
homme, son mentor le chevalier Jedi Obi Wan Kenobi et l'ex-reine Amidala
aujourd'hui sénatrice annoncent les drames qui aboutiront à la situation
et aux personnages que nous connaissons déjà dans la première trilogie
Star Wars (qui correspond aux numéros 4,5 et 6 de la série).
Le réalisateur a semble-t-il voulu retrouver l'esprit des feuilletonesques
séries B tournées à Hollywood dans les années cinquante, comme l'indique
son titre, L'attaque des clones, revisité avec l'ampleur des moyens modernes
du numérique. Cela donne des séquences se rattachant directement aux genres
les plus courus de l'industrie du divertissement cinématographique d'hier
et d'aujourd'hui. Une course-poursuite dans la cité futuriste en bolide
de l'espace n'est pas sans évoquer Le cinquième élément tandis que les
scènes romantiques entre Anakin et Padmé Amidala dans une villa au bord
du lac de Côme (ici la planète Naboo) rappellent plutôt la série des Sissi.
Le peplum n'est pas loin lorsque les trois héros, tels des martyrs chrétiens,
affrontent dans une immense arène d'immondes monstres féroces dans une
séquence-clé particulièrement fournie en protagonistes.
Encore faut-il supporter la vision de toutes les créatures issues du bestiaire
créé par George Lucas, toutes plus laides et répugnantes les unes que
les autres. Cela va du batracien poisseux à la sauterelle géante croisée
avec un Alien, en passant par toute une galerie de corps mous et de faces
de cauchemars. Notons que le simplet Jar Jar Binks, l'ami des enfants,
mais pas celui des critiques, est très en retrait dans cet épisode. L'accent
est mis sur l'évolution du caractère d'Anakin Skywalker, des zones d'ombres
qui l'habitent, et sur son idylle avec celle qu'il doit protéger, Padmé
Amidala.
Passons sur la pauvreté chorégraphique des combats au sabre électrique,
sur des décors à l'esthétique douteuse étant donné la richesse des moyens
techniques mis en œuvre. Oublions également l'indigence de certains dialogues
(le tordant " Jedi en mission !" lancé par Anakin lors d'une traque dans
un night-club à l'ambiance glauque) pour nous concentrer sur deux nouveautés.
La visite d'une nouvelle planète tout d'abord, Kamino, un monde noyé d'eau,
tout en formes rondes, en espaces aseptisés d'une blancheur éclatante,
habité par des créatures longilignes et élégantes. Lucas renoue ici avec
une vision du décor futuriste plus proche de ses débuts, qui tranche avec
l'atmosphère générale du film.
La féminisation de l'héroine ensuite, Padmé Amidala. Son interprète, Natalie
Portman, engoncée dans des costumes monumentaux dans La menace fantôme,
arbore ici successivement une robe en mousseline très baba-cool, un fourreau-bustier
noir quasi-SM et pour finir une tenue de combat immaculée ultra-moulante
des plus sexy ! Bref, un peu de chair dans ce monde de guerriers intergalactiques.
Marie
G.
4.
L'attaque des clowns (excusez ce mauvais jeu de mots ...)
Malgré vos 3 critiques peu encourageantes, je suis tout de même allée
voir Star wars II (non, non, je ne suis pas maso !)
A vrai dire, il m'était quasiment impossible de ne pas aller voir ce film,
car j'ai grandi avec la trilogie Star Wars. En effet, j'ai vu une vingtaine
de fois les 3 premiers épisodes (ou les 3 derniers, comme vous voulez
!)
Je vous explique avant que vous ne vous moquiez de moi : ce n'est pas
un choix personnel, j'ai été forcée ! J'ai un frère aîné (aux goûts cinématographiques
peu avouables) qui choisissait toujours les films qu'on regardait le midi,
quand on était seuls à la maison, pendant les vacances scolaires. Résultat
: Luke, Léia, Han Solo et Chewbaca font un peu partie de ma famille !
L'épisode I m'avait déjà déplu : images de synthèse, images de synthèse,
et encore images de synthèse ! N'allez pas croire que je suis farouchement
contre les images de synthèse, mais elles se digèrent mieux quand elles
sont mélangées à autre chose ! De plus, les personnages principaux étaient
terriblement énervants, limite stressants : le petit Anakin (joué par
ce petit gamin blond dont on sait qu'il ne fera jamais une grande carrière
d'acteur) et Jar Jar Binks !!!
Malgré cette déception, je suis tout de même allée voir l'épisode II (peut
être pas nostalgie...) Je dois avouer que je n'arrive pas à dire lequel
des 2 j'ai préféré. En tout ca, il ne fait pas oublier la déception du
précédent. On a l'impression que Lucas a voulu faire un film high tech...
avec ses nouveaux joujous ! ---> Comment considérer un film ayant recours
pour chaque plan au trucage numérique ! De plus, Anakin (Hayden Christensen)
est pathétique de lourdeur dans ses expressions (froncement de sourcils,
regard en coin, sourire ironique ...). Et niveau dialogue, ça ne vole
pas haut : les répliques sont anthologiques de mièvrerie "la vie, c'est
comme la mécanique" (? moi non plus, j'ai pas compris). Les personnages
ne sont pas attachants pour un centime d'euro et l'intrigue... quelle
intrigue ?
Pour finir, je trouve que la fin (que je ne dévoilerai pas, bien sûr)
est plus drôle que tragique (résultat sans doute non désiré par Lucas)
Fans de Star Wars, oubliez ce que vous venez de lire et pardonnez-moi
(j'étais très mal installée : je n'avais pas de place pour mes jambes
: mes genoux touchaient le siège de devant ; et mon voisin de droite commentait
tout le film pour son fiston) Vous qui avez aimé la trilogie, allez donc
voir celui là (si ce n'est déjà fait), car le grand fan qu'est mon frère
a adoré ! En effet, cet épisode ressemble plus aux anciens que le précédent
: histoire d'amour à l'eau de rose (avec tous les détails qui tuent, genre
feu de cheminée, éclairage tamisé..., la reine nunuche (qui reprend la
flambeau de la princesse Leia), combats de sabre laser, etc Je vais aussi
faire une concession : j'ai trouvé que c'était assez intéressant de comprendre
les raisons qui ont poussé petit à petit Anakin (futur Dark Vador) à sombrer
dans le côté obscur de la force... Bref, ce film n'a d'intérêt que si
l'on est fan de la trilogie et que l'on aime voir les références passées
de cette trilogie.
Melle
Z
PS : Certains points
restent troubles (mais peut être que c'est moi qui n'y comprend rien)
:
-Dans les épisodes I et II, la reine Amidala est jouée par la même actrice
: Nathalie Portman (qui ne peut donc vieillir que d'environ 2 ans).
Par contre , Anakin doit changer d'interprête , car il a 10 ans dans le
I et 19 dans le II . Ai-je raté la scène où il était question de potion
anti-vieillissement , de DHEA , ou quelque chose dans le genre ? -Comment
expliquer la traduction française du titre : Guerre deS EtoileS, au lieu
de GuerreS de l'Etoile (pour Star WarS) ?
-Dans la trilogie, le grand droide doré se nomme 6PO, et aujourd'hui,
il est rebaptisé C3PO (j'aurai peut être dû voir la VO, je n'aurai pas
eu ce problème... ) Vivement 2005 et l'épisode III (peut être aurai-je
les réponses à ces question...)
5.
C'est avec appréhension que je me suis décidé à aller voir ce film après
la déception enregistrée avec l'épisode I, au scénario inconsistant et
pauvrement interprété. Les critiques négatives du site, avec quelques
bons points parcimonieusement attribués par Laurent, ajoutaient encore
à la réticence. Pourtant, en fan des 3 épisodes de la première trilogie,
vus et revus, je n'ai pu résister. Je serai au terme de la vision du film
plus mesuré dans mes "critiques" que les autres intervenants du site.
J'ai en effet retrouvé, comme beaucoup d'autres, un peu de l'esprit
de la saga dans cet épisode 2, essentiellement parce que Lucas renoue
avec ses ingrédients-clés : un duo maître-élève qui cette fois à mon sens
fonctionne (Obi-Wan/Anakin), moins de personnages infantiles (exit Jar-Jar,
mais Lucas pouvait-il faire autrement après le feu de critiques essuyé
auparavant ?), le retour du duo C3-PO/R2-D2, qui reste drôle, des poursuites
et des combats aux effets spéciaux irréprochables -là c'est presque normal.
L'intrigue politique est plus subtile qu'elle n'y paraît, incarnée par
le personnage du Comte, qu'on croit d'abord de bonne foi dans sa volonté
de combattre la République - il dit lui-même que celle-ci est aux mains
d'un seigneur noir de Sith - alors qu'en fait la guerre qu'il fomente
est elle-même orchestrée par le dit seigneur noir (Palpatine). Eh bien,
à moins d'être exceptionnellement clairvoyant - ou en le devenant ex-post…-,
je trouve pour ma part que cela était peu prévisible et habile.
En fait, le principal reproche qu'on peut adresser au film est de revenir
en arrière, car les parallèles à faire avec l'Empire contre-attaque
sont constants. Le film, par exemple, se termine de la même manière :
Anakin perd son bras (annonciateur de son bras mécanique constaté dans
le Retour du Jedi) tout comme Luke, son fils, à la fin de l'Empire
contre-attaque. Paradoxalement ce retour en arrière est aussi un retour
à une qualité presque retrouvée. Lucas à mon sens, en dépit d'un déchaînement
de critiques qui semble devenu de bon ton, essaie de construire un édifice
cohérent. Bien sûr, dans cet épisode II, les maladresses (euphémisme)
sont nombreuses : histoire d'amour assez mièvre, scènes frôlant le ridicule
(les retrouvailles d'Anakin avec sa mère qui s'éteint à point nommé dans
ses bras, une scène d'anthologie où Amidala se relève d'une chute de 15
mètres fraîche et dispose), colères pour le moins brutales d'Anakin (le
côté obscur, le côté obscur !). Mais ces défauts ne m'ont pas empêché
d'apprécier bien mieux ce nouvel opus que le précédent.
Alexis
G., vue en THX et tout le toin-toin à Grenoble, juin 2002.
5.
Et bien, je vais ajouter ma touche de critiques à Star Wars mais comme
beaucoup de ce que je ressentais a déjà été exprimé, je vais revenir sur
un seul point pour répondre aux attentes de Brigitte B ! Le monde sonore
!
Ca y est ! Je déteste le surrrrrrounnnnding, dolby stereo, son THX avec
grand écran et tout et tout ! et la prochaine fois, j'y vais avec des
boules quies ! J'ai sursauté à plusieurs reprises uniquement à cause des
bruitages de vaisseaux ! Mon pouls est passé à 120 alors que l'intrigue
n'avait pas commencé et j'ai du agacé prodigieusement mon voisin en secouant
les fauteuils par mes soubresauts réguliers durant les 10 premières minutes
(heureusement, on s'y fait). Je pensais sans cesse à mes pauvres tympans
délicats et précieux et si j'avais un peu plus de caractère, j'aurais
hurlé " baisser le son, je ne suis pas sourde ". Sont-ils devenus dingues
?
Quant à la musique : je suis tellement en accord avec Laurent que je vais
en reparler.. allez ! J'ai vu la séance, il y a déjà 15 jours, mais rien
que d'y penser mon énervement se ranime. Hors contexte (ce qui est pour
le moins paradoxal pour une musique de film), la musique est assez sympa,
c'est du John Williams, pas de quoi surprendre les foules non plus. Mais
dans le film, c'est un vrai désastre : la musique OFF et le bruitage se
superposent en permanence. J'ai été très attentive et je suis certaine
d'une chose : aucun moment de silence, donc pas de pause auditive, comme
dans les séries télé bas de gamme. Même les dialogues ont un accompagnement
musical. On n'entend jamais le chant d'un oiseau, encore moins le bruit
du vent : presque aucun bruit de la mère Nature ! Le bruitage qui accompagne
les effets spéciaux high tech est une véritable obsession. Je ne sais
pas moi, mais pourquoi ne pas tenter d'imaginer des nouveaux bruits naturels
sur les différentes planètes ? Ils inventent des décors superbes (je trouve
que globalement c'est une vraie réussite sauf pour les décors censés être
romantiques qui sont kitchissime à souhait). Quant à l'utilisation de
la musique comme révélateur des caractères des personnages et annonciateur
des scènes, nous sommes très loin de la finesse et du travail de HERRMANN
dans les films d'Hitchkok (cf. le monde sonore au cinéma). Et bien autant
vous dire, que cela a considérablement altéré la qualité du film en sus
des scènes maladroites d'amour (entre autres). Ceci dit, à l'instar d'Alexis,
j'ai relevé certains ingrédients bien sympathiques : l'intrigue est vraiment
surprenante et bien ficelée (j'ai dû me concentrer pour être certaine
de bien comprendre) et la plupart des décors sont ahurissants d'imagination
et vraiment fabuleux.
Morgane
LD vu à Grenoble en 2002
4.
Petite réponse à une question musicale de Morgane
De nouveaux " bruits naturels " existent déjà, pas besoin de les inventer.
Ils sont le fruit des recherches en électro-acoustique de compositeurs
depuis 1950. Un exemple remarquable : " SUD " de Jean Claude Risset (1985).
Dans cette œuvre, un réel travail a été accompli sur les bruits de la
nature (musique concrète), sur la création de sons totalement étrangers
à notre planète : les sons synthétiques et le mélange des deux. Il y avait
donc possibilité de doter un film comme "Star wars" d'une musique particulièrement
novatrice, ça c'est déjà fait avec Kubrick, dans "2001 : l'odyssée de
l'espace" il y utilise le "Lux aeterna" et le "Requiem" de Ligeti (complètement
inconnu du grand public) tout dépend donc des choix (ou compétences) esthétiques
du réalisateur en matière sonore.
BB
juin 2002
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