Chouchou
France
2002
Réal. : Merzak Allouache
Avec : Gad Elmaleh, Roschdy Zem, Catherine Frot, Alain Chabat et Michel Aumont.


Ce film, qui gonfle pour le grand écran le personnage de travesti algérien "Chouchou" créé par Gad Elmaleh, est un énorme et authentique fiasco. C'est dommage parce que j'aimais vraiment le personnage dans le one-man show, mais selon moi il l'a totalement raté dans le film.

Pourquoi échoue-t-il ? Peut-être à cause de la mise en scène, des acteurs ou encore du scénario. Je ne pourrais pas vous le dire car je ne fais pas partie de "l'industrie". En revanche ce film est sans conteste un élément de cette "industrie", produit à la chaîne pour le bas peuple - visiblement les américains ne sont pas les seuls à faire ça.

Tous les personnages dans ce film sont stéréotypés et prévisibles. Alors que je me suis souvent esclaffé en regardant le one-man show, je n'ai ri qu'une seule fois pendant tout le film Chouchou : quand le portable fait vibrer la table dans le restaurant... C'est la seule chose surprenante qui se produit ! Chouchou est une sorte de Cage au folles ratée, et je n'ai pas non plus particulièrement apprécié ce dernier film.
Se moque-t-il des arabes et des drag-queens ou veut-il les "glorifier" habilement ? On ne sait pas. Est-il l'immigré de la cité stéréotypé (avec survêtement Izod et nonchalance provocatrice) ou la drag-queen évaporée, désinvolte et parfois pleine de sagesse, venue de l'autre côté de la Méditerranée ? Il n'arrive pas à choisir. Par conséquent, ce qu'on obtient clairement, ce sont des vannes grandioses sur les arabes et les gays, très "grand public", très vulgaires, très stupides. Les personnages n'existent pas et ne nous intéressent pas. Le film ne développe aucune intrigue ni aucun protagoniste. A part nous décevoir, il ne fait pas grand chose. Il reste confiné dans ses propres schémas, et nous sommes dépités par un tel manque d'imagination. La même mauvaise blague se répète pendant une heure et demi, et à la fin ce n'est plus drôle du tout - si jamais ça l'a été. Quel gaspillage de temps et d'argent ! Quelle trahison ! Je suis désolé Gad. Je me sens coupable d'être si dur avec Gad car auparavant je lui vouais une sorte de culte, allant même jusqu'à le citer pour impressionner et faire rire mes amis dans les cocktails. Maintenant je réalise que j'ai dû passer pour le préposé aux mauvaises blagues.
Ah, Gad, jadis mon héros de la comédie française contemporaine, je peux seulement me consoler en imaginant que ton agent et les producteurs de ce film t'ont forcé à faire cette espèce de monstre commercial de grossièreté et de lâcheté, avant même que tu puisses lever le petit doigt et lancer d'une petite voix : "Mais, euh.... une seconde. Non, s'il vous plaît, stop."

Andrew F.

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