Malgré certains aspects un peu artificiels du scénario et des dialogues, et la structure générale de l'intrigue, le dernier film de Manuel Poirier m'a laissé sur une très agréable impression. Les ficelles un peu lourdes du scénario gênent un peu le plaisir au départ, et Manuel Poirier, heureux semble-t-il de retrouver une troupe d'acteurs qui avait fait (en partie) le succès de Western, crée des personnages et des scènes un peu superflues pour ses potes (Sacha bourdo, entre autres). Je lui pardonne volontiers ce travers, car le propos et l'ambiance générale décontractée finissent par emporter l'adhésion.
Les femmes... (titre un peu racoleur) met en valeur la famille sans que son discours ait quoi que ce soit de réactionnaire ou lourdingue. Un peu comme Stévenin dans Mischka, Poirier plaide pour une famille reconstruite, bancale sans doute, mais où la compréhension et la solidarité permettent d'aider à résoudre les problèmes et d'apprécier les imperfections du bonheur. Il y a dans la réalisation de Poirier une très grande sensibilité. La caméra s'attarde sur des instants banals de la vie quotidienne, des jeux d'enfants, avec une réelle complicité avec le spectateur. Parmi les meilleurs moments : l'"entrée" de la première fille de Tom dans sa nouvelle famille, simple, tendre, et dénuée de tout effet mélodramatique. De manière générale, Poirier sait admirablement (et je pèse mes mots) filmer les enfants. Cette seule qualité doit vous encourager à aller voir le film.

L.G., vu en 2002
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