En
1948, d'un cargo (le Kedma) débarquent en Palestine des réfugiés
juifs ayant échappé à la Shoah. Fuyant les troupes
britanniques, ils doivent très vite se battre contre la population
arabe d'un village voisin. Les pertes seront lourdes.
Connaissant assez mal le cinéma d'Amos Gitaï, j'ai néanmoins
eu la chance de voir son film sur la guerre de Kippour, qui présente
d'évidentes similitudes avec Kedma. Comme dans le film précédent,
Gitaï choisit l'épure absolue, refuse toute idée d'épopée,
loin de la grande fresque premingerienne Exodus, qui traitait de
la même période.
Minimaliste, certes, le film n'en propose pas moins une représentation
de l'histoire tout à fait intéressante, retraçant
les prémices de la création de l'état israëlien
dans la confusion et la violence, circonstances qui ne laissent aucun
doute sur son évolution tragique. De l'immense espoir on passe
à la violence et la mort, à l'image de ce nouvel arrivant
qui, juste après avoir raconté son évasion miraculeuse
des camps de la mort, tombe sous une balle perdue. Gitaï nous donne
les clés d'une lecture de l'actualité et du conflit israelo-palestinien
qui laisse, hélas, peu de place à l'espoir.
Laurent
Goualle., vu en 2002
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