Lagaan
Inde
2001
Réal. : Ashutosh Gowariker
avec : Aamir Aamir Khan, Gracy Singh, Rachel Rachel Shelley

 

Résumé
En 1896, les paysans de la province du Champaner, sous domination anglaise, sont soumis au Lagaan, un impôt qui les saigne à blanc, alors que la pays souffre de la sécheresse. Le major leur propose un marché : un match de cricket. Si les paysans gagnent, ils seront dispensés du lagaan pendant trois ans. S'ils perdent, ils devront verser le triple de leur récolte.

1. Alors que l'Europe s'ouvre progressivement au cinéma asiatique, les productions de Bollywood (l'"usine à rêves" indienne, équivalent d'Hollywood) restaient jusque là invisibles sur les grands écrans de nos capitales. Il faut dire que les aspects kitschs, ultra-romantiques et totalement manichéens comblaient le public indien mais avaient de quoi effrayer nos distributeurs. Or les choses changent, puisque Lagaan, énorme succès en Inde, est le premier représentant des "films massala" (films d'action musicaux) à débarquer en France. Qu'on ne s'y trompe pas : il s'agit d'une fresque historique populaire, qui ressemble plus à une bonne vieille comédie musicale américaine des années cinquante qu'à une oeuvre de Satyajit Ray. Lagaan est clairement l'ambassadeur d'un cinéma grand public et du savoir-faire indien dans ce genre bien particulier.
Tout ici est parfaitement manichéen, le héros est beau et musclé, les Anglais très méchants et pervers, les paysans courageux et volontaires, et les faibles triompheront des plus forts à la fin (on n'en doute jamais un seul instant). Il y a bien évidemment une histoire d'amour (double) qui atteint parfois des sommets kitschs très réjouissants (une palme à l'actrice anglaise amoureuse de Bhuvan, le héros).
Malgré, ou plutôt grâce à tout cela, on ne résiste pas au plaisir que procure cette entreprise naïve, réjouissante et palpitante (en dépit de quelques longueurs au début - l'ensemble fait tout de même 3H40 !) qui sait mêler péripéties, chorégraphies et chants avec talent (ne pas manquer la danse de Krishna et Rhada). Quant au match de cricket, sommet dramatique du film, il s'avère passionnant, ce qui ne laisse pas d'étonner quand on connaît la réputation ennuyeuse de ce jeu !! Bref, ne boudez pas notre plaisir, et aller voir ce produit cinématographique sans surprises mais complètement réjouissant.

Laurent Goualle, vu à Pau au Méliès en 2002

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