Sexe, drogue et rock n' roll. Ce vieil adage est toujours d'actualité dans le dernier film de Gus VAN SANT. Last Days retrace les derniers jours de la vie d'une star du rock américaine. Le film s'inspire largement de l'existence du chanteur Kurt COBAIN, leader du groupe emblématique Nirvana, disparu en 1994. Le personnage principal, Blake (Michael PITT), vient de s'échapper d'une clinique où il était interné pour une cure de désintoxication. Son errance nous mène jusque dans un manoir où vivent d'autres compagnons d'infortune. Cet endroit perdu au milieu de la forêt paraît intemporel. Blake reste seul dans son monde. Les personnages n'ont quasiment aucun contact avec le monde extérieur, si ce n'est leurs rares sorties dans le bar du coin. Quelques individus troublent leur tranquillité, l'employé des Pages Jaunes qui débarque pour renouveler un abonnement et deux mormons venus prêcher la bonne parole. Blake, qui doit honorer son contrat et se produire en concert, tente d'échapper à cette société qu'il rejette et qui se rappelle à lui, dont le détective privé qui est à ses trousses. Last Days marque une continuité avec le film précédent de Gus VAN SANT, Elephant, Palme d'Or à Cannes. C'est encore une Amérique en crise qui est portée à l'écran. Cette fois-ci, c'est le 'star system' et l'enfer de la drogue qui sont pointés du doigt. On retrouve la touche personnelle du réalisateur à travers les plans séquence, qui sont parfois l'occasion de moments musicaux, et la multiplicité de points de vue. Les dialogues sont minimalistes et les images prédominent. En tant que spectateur, on ressent presque de l'impuissance à la vue de cette déchéance. Pour Blake, le meilleur moyen d'échapper à ses démons sera de quitter le monde des vivants, suite à une overdose, c'est-à-dire le même destin tragique que Kurt COBAIN.

Frédéric G.

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