Fabuleux destin d'Amélie Poulain (Le)
2001
France
Jean-Pierre Jeunet
Avec : Audrey Tautou, Matthieu Kassovitz

 

1.
Lors d'une interview, Jeunet affirmait avoir appris de son expérience américaine (Alien 4) une chose : rendre son film le plus clair possible pour les spectateurs. On aurait aimé qu'il en retire autre chose : en effet, toute la première partie de son film le fabuleux... est accompagnée d'une voix-off insupportable qui nous explique ce qui se passe devant nos yeux de spectateurs débiles. Le reste est parfois drôle, parfois énervant. On a l'impression que Jeunet a piqué des gags à tous les courts métrages français réalisés depuis 1980 (la blague du nain de jardin, entre autres...). Audrey Tautou est charmante, mais la mise en scène clipesque et bordélique ne mène pas à grand chose, sinon à lorgner vers l'univers de la pub. Retourne à Hollywood, Jeunot.

Laurent G., vu en 2001


2.
Je ne suis pas d'accord avec toi sur Amélie Poulain. En dehors de ses défauts apparents, il n'en demeure pas moins que la surface du film reste transparente, par son personnage tout d'abord , attachant et simple, par cette histoire qui n'en est pas une et qui même si elle ressemble à un clip, n'en est pas moins une représentation intéressante d'une réalité certes chaotique, mais qui se laisse voir. J'ai trouvé le film très attachant, finalement plein de douceur et d'intentions, il est trop facile de juger de "sensiblerie" l'axe sensible et délicat d'un film , il est toujours plus aisé pour les critiques d'encenser par exemple la violence ou la cruauté, marque évidente pour eux d'une certaine force d'écriture.

François G., vu en 2001

 


3.
Laisse moi réagir sur ton commentaire du film "le fabuleux destin d'Amélie Poulain".... j'entends bien tes critiques de cinéphile averti (que dis-je, de professionnel ...) mais en tant que béotienne, les émotions que ce film m'a procurées, ont été particulièrement fortes et il me semble que la liesse populaire devrait, malgré tout, rendre plus modestes tes commentaires un peu acides, à moins de prendre pour un idiot le quidam moyen qui s'extasie de bonheur devant un petit panachage rarissime de poésie, de tendresse et d'humour. Dans un monde dominé par la violence et la vulgarité, laissons respirer ces modestes talents de conteur ... car à mon sens (impression confirmée par tout mon entourage séduit par ce film sans prétention), ce mélange de l'image et du conte est grandement réussi !!

Morgane L. D., vu en 2001



4.
Il me faudrait revisionner ce film pour sa bande son car je suis sortie de cette séance avec le sentiment qu'il y avait là une utilisation de sources sonores (non musicales) fort judicieuse. Mon analyse s'arrête là car il faudrait se pencher plus sérieusement sur la question. Je suis intuitivement persuadée qu'il y a richesse en la matière, mais il m'est impossible d'argumenter. Pour ce qui concerne d'autres aspects de ce film, je trouve qu'il y a une mise en exergue originale de la capacité des humains à se manipuler les uns les autres (ce qui est en soi un thème sans grande originalité). Ce qui est intéressant, ça n'est sans doute pas le sujet traité (puisque même le Conseil d'Etat traite de ce type de comportement depuis avril 2001) ce qui est intéressant, c'est la façon dont est traité le sujet. Le réalisateur a fait un choix et j'ai aimé ce choix parce qu'il est ludique, le sujet pouvait être traité de manière rigide ! moralisatrice ! ... : Amélie est une parfaite manipulatrice. Elle n'est même que cela (mais elle n'est pas la seule, la manip. ça existe sans arrêt et partout ) Le sujet aurait pu être traité avec lourdeur, .. et pour une fois ce sujet, réellement sérieux mais traité avec légèreté. Il y a ici quelque chose qui est de l'ordre de la dérision, il ne s'agit pas d'un film qui se prend au sérieux (alors que le sujet est en réalité, à mon avis, plutôt grave). En ce qui me concerne, j'ai trouvé plutôt agréable de rentrer chez moi avec beaucoup de tendresse dans la tête, de l'humour dans les yeux, un air de légèreté dans le coeur, J'appelle ça "un film qui fait du bien au moral" et, c'est loin d'être anodin .
Encore une fois je n'ai pas une vision de cinéphile confirmée mais je prend le cinéma comme une oeuvre littéraire ou musicale, c'est à dire dans une dimension qui fait " percussion " sur l'émotif , tout en permettant l'analyse .

Brigitte B., vu à Bayonne en aôut 2001
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