1.
Lors d'une interview, Jeunet affirmait avoir appris de son expérience
américaine (Alien 4) une chose : rendre son film le plus clair
possible pour les spectateurs. On aurait aimé qu'il en retire autre
chose : en effet, toute la première partie de son film le fabuleux...
est accompagnée d'une voix-off insupportable qui nous explique
ce qui se passe devant nos yeux de spectateurs débiles. Le reste
est parfois drôle, parfois énervant. On a l'impression que
Jeunet a piqué des gags à tous les courts métrages
français réalisés depuis 1980 (la blague du nain
de jardin, entre autres...). Audrey Tautou est charmante, mais la mise
en scène clipesque et bordélique ne mène pas à
grand chose, sinon à lorgner vers l'univers de la pub. Retourne
à Hollywood, Jeunot.
Laurent
G., vu en 2001
2.
Je ne suis pas d'accord avec toi sur Amélie Poulain. En dehors
de ses défauts apparents, il n'en demeure pas moins que la surface du
film reste transparente, par son personnage tout d'abord , attachant et
simple, par cette histoire qui n'en est pas une et qui même si elle ressemble
à un clip, n'en est pas moins une représentation intéressante d'une réalité
certes chaotique, mais qui se laisse voir. J'ai trouvé le film très attachant,
finalement plein de douceur et d'intentions, il est trop facile de juger
de "sensiblerie" l'axe sensible et délicat d'un film , il est toujours
plus aisé pour les critiques d'encenser par exemple la violence ou la
cruauté, marque évidente pour eux d'une certaine force d'écriture.
François G.,
vu en 2001
3.
Laisse moi réagir sur ton commentaire du film "le fabuleux destin d'Amélie
Poulain".... j'entends bien tes critiques de cinéphile averti (que dis-je,
de professionnel ...) mais en tant que béotienne, les émotions que ce
film m'a procurées, ont été particulièrement fortes et il me semble que
la liesse populaire devrait, malgré tout, rendre plus modestes tes commentaires
un peu acides, à moins de prendre pour un idiot le quidam moyen qui s'extasie
de bonheur devant un petit panachage rarissime de poésie, de tendresse
et d'humour. Dans un monde dominé par la violence et la vulgarité, laissons
respirer ces modestes talents de conteur ... car à mon sens (impression
confirmée par tout mon entourage séduit par ce film sans prétention),
ce mélange de l'image et du conte est grandement réussi !!
Morgane L. D., vu
en 2001
4.
Il me faudrait revisionner ce film pour sa bande son car je suis sortie
de cette séance avec le sentiment qu'il y avait là une utilisation de
sources sonores (non musicales) fort judicieuse. Mon analyse s'arrête
là car il faudrait se pencher plus sérieusement sur la question. Je suis
intuitivement persuadée qu'il y a richesse en la matière, mais il m'est
impossible d'argumenter. Pour ce qui concerne d'autres aspects de ce film,
je trouve qu'il y a une mise en exergue originale de la capacité des humains
à se manipuler les uns les autres (ce qui est en soi un thème sans grande
originalité). Ce qui est intéressant, ça n'est sans doute pas le sujet
traité (puisque même le Conseil d'Etat traite de ce type de comportement
depuis avril 2001) ce qui est intéressant, c'est la façon dont
est traité le sujet. Le réalisateur a fait un choix et j'ai aimé ce choix
parce qu'il est ludique, le sujet pouvait être traité de manière rigide
! moralisatrice ! ... : Amélie est une parfaite manipulatrice. Elle n'est
même que cela (mais elle n'est pas la seule, la manip. ça existe
sans arrêt et partout ) Le sujet aurait pu être traité avec lourdeur,
.. et pour une fois ce sujet, réellement sérieux mais traité avec légèreté.
Il y a ici quelque chose qui est de l'ordre de la dérision, il ne s'agit
pas d'un film qui se prend au sérieux (alors que le sujet est en réalité,
à mon avis, plutôt grave). En ce qui me concerne, j'ai trouvé plutôt agréable
de rentrer chez moi avec beaucoup de tendresse dans la tête, de l'humour
dans les yeux, un air de légèreté dans le coeur, J'appelle ça "un film
qui fait du bien au moral" et, c'est loin d'être anodin .
Encore une fois je n'ai pas une vision de cinéphile confirmée mais je
prend le cinéma comme une oeuvre littéraire ou musicale, c'est à dire
dans une dimension qui fait " percussion " sur l'émotif , tout en permettant
l'analyse .
Brigitte B., vu à
Bayonne en aôut 2001
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