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        Dérapage contrôlé  
        Quand la daube se transcende, le cinéma devient magique. Cette formule 
        empruntée à la sublime équipe de cinemasie.com traduit bien l'impression 
        laissée par cette œuvre. A la base, un énième film de bagnole, Fast and 
        Furious et 60 seconde chrono relookés à la mode HK. Rien de bien nouveau 
        en apparence. Une fois encore le ciné de HK rappelle combien il apprécie 
        le contre-pied. Le package " tunning " cache bien ce petit joyau. Courses, 
        freinages, le cocktail de vitesse est bien présent. Mais le rugissement 
        des bolides reste à l'arrière plan. Le centre du discours, c'est l'itinéraire 
        d'un de ces jeunes pilotes. Là où les productions US restent cantonnées 
        au vernis de vengeance basique, The Legend plonge dans la réalité. L'univers 
        des pilotes est décrypté sous son angle sombre. Accidents, règlement de 
        compte, châtiment, handicap, autant d'étapes dans le quotidien de ces 
        gladiateurs sans masque. Le film tourne vite vers la quête initiatique 
        lorsque le pilote-héros battu part en Thaïlande retrouvé son père, ancien 
        pilote déchu. L'accident mortel sert à la recomposition des miettes de 
        l'existence du héros. Le ton de la composition est envolé avec un brin 
        de retenue dans les scènes de course et d'audace dans les châtiments réservés 
        aux perdants (cf la seringue contaminée au HIV). Andrew Lau exploite la 
        plastique de ses acteurs sans tomber dans la vulgarité, les ficelles du 
        genre sont réutilisées sans stéréotypes. Son inventivité est présente 
        et il surfe sur la mode du jeu vidéo en plaquant dans les poursuites les 
        cartes du parcours en surimpression. Andrew lau ajoute un zest de crédibilité 
        en ne jouant pas la carte de la surenchère : les courses ont lieu en pleine 
        ville donc inutile de les transformer en rallye virtuel. Le plus surprenant 
        dans son film, c'est que ce sont les scènes de courses à Hong Kong les 
        moins réussies (à comparer avec le rodéo urbain en Thaïlande). Moins rapide, 
        moins vertigineux que Fast and Furious, mais le propos est ailleurs. Ainsi 
        derrière un scénario en apparence léger, The Legend of speed nous 
        propose une histoire fraîche de vengeance/quête de soi. moins de vitesse, 
        plus de psychologie, une innovation réussie.  
      Hervé 
        L. vu en 2005 
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