L''atmosphère
qui entoure ce film emprunte avec talent à Hitchcock, Wise (la
maison du diable), Clayton pour construire une angoisse de facture
classique mais extrêmement efficace. Il est toujours jouissif de
trembler devant les portes qui claquent, les murmures de fantômes
qui se réveillent, les meubles qui bougent, etc... Bref, on est
content de ressentir cette peur familière provoquée par
des artifices tout aussi familiers.
Hélàs, ce bon
film d'angoisse serait remarquable s'il ne sacrifiait aux inévitables
règles du cinéma commercial actuel : tout doit être
dévoilé au spectateur, et rien ne peut être laissé
dans l'ombre. Il souffre alors de la comparaison avec la géniale
adaptation du Tour d'écrou de Henry James, par Jack Clayton (Les
innocents), qui faisait lui le pari de laisser planer l'ambiguïté
jusqu'au bout. Ici, on applique une recette éprouvée dans
le sixième sens : la révélation finale donne les
clés du film au spectateur, et permet de le "revisiter".
C'est un artifice de trop, un gadget scénaristique qui devient
lourd, appliqué une seconde fois (après Shyamalan). Reste
l'interprétation impeccable de Nicole Kidman (mais n'est-elle pas
trop belle pour ce rôle ?) et les superbes jeux de lumière
de James Aguirresarobe.
LG., vu à Paris
(vo), en 2001
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