Lumière
bleue (La) / Blaue Licht (Das) |
De
superbes images des Alpes italiennes, mais une histoire et un traitement
un peu gnangnans. On décèle déjà chez Riefentsal
un sens de la verticalité qui reviendra dans les premières
images du Triomphe de la volonté, et bien sûr dans
son adhésion à l'idéologie nazie. Sur ce dernier
point, et à destination de tous ceux que la célébration
de l'oeuvre de la cinéaste du 3ème Reich ne choque pas (en
particulier les récentes diffusions sur Arte des films réalisés
hors "période nazie"), voici l'extrait d'un article paru
dans le Monde diplomatique (octobre 2002) qui concerne tout particulièrement
les conditions de tournage de la lumière bleue. "Pour la
réalisation de La Lumière bleue, son premier film, en 1931,
elle avait demandé à l'écrivain hongrois et théoricien
du cinéma Béla Balasz, émigré en Allemagne,
de l'aider à venir à bout de son scénario. Au début
de 1933, comme il n'avait toujours pas été payé pour
ce travail et qu'il s'installe à Moscou, il lui réclame
son dû. Comment réagit-elle ? Le 11 décembre 1933,
elle donne "pleins pouvoirs" au dirigeant nazi le plus
agressivement antisémite, Julius Streicher, avec qui elle s'est
récemment liée d'amitié lors du tournage, à
Nuremberg, de La Victoire de la foi. Elle lui confie la mission de régler
la "réclamation" formulée par "le
juif Béla Balasz (sic)". J'avoue avoir du mal à comprendre pourquoi l'on tente de réhabiliter Leni Riefenstahl ; à la vision du Triomphe de la volonté, on ne peut douter de la véritable nature des convictions de la cinéaste. Les justifications maladroites qu'elle a pu donner à sa collaboration avec Hitler (elle n'aime que la beauté, ne connaissait rien des persécutions du régime nazi, etc, etc....) ne suffisent pas à faire oublier la vision de cette propagande léchée pour un monde d'humanoïdes blonds sans impuretés... Pour peu qu'elle atteigne 150 ans, elle risque de passer pour une résistante... Laurent
G., vu en 2000 *RICHARD, Lionel : "Indécente réhabilitation de Leni Riefenstahl", in : Le Monde diplomatique, Octobre 2002, p. 36 |