1.
Un courant d'air frais, un déluge de fleurs et de couleurs accompagnent
le charmant film de Mira Nair. Centré autour d'un mariage dans
une famille bourgeoise de New Delhi, Le mariage des moussons nous entraîne
avec une joie de vivre communicative dans une célébration
à l'indienne de l'amour, de la famille, de la sensualité,
de la musique et des femmes. Mira Nair nous dresse une série de
portraits drôles, touchants des membres de cette communauté,
avec diverses intrigues amoureuses et un drame caché qui refait
surface à l'occasion de la célébration. L'optimisme
affiché, le romantisme totalement assumé, la musique géniale
réunie et orchestrée par Mychael Danna (Exotica,
De beaux lendemains) emportent l'adhésion, et l'on se laisse
mouiller avec délice, le coeur joyeux, par la pluie indienne.
Laurent G., vu à
Pau en 2001
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2.
Est-ce une caractéristique de la personnalité indienne de traverser les
problèmes sans perdre sa gaîté?
Ce film nous invite à partager la préparation d'un mariage bourgeois dans
la famille Verma.
Les personnages
nantis
Lalit (le père) est soucieux de la qualité de la fête qu'il organise pour
sa fille unique (Aditi) Il est quand même inquiété par de réels problèmes
d'argent. Le fils, adolescent rondouillard est en crise, avec son père,
en crise avec la jolie cousine dont il est amoureux, qui se sert de lui
pour la danse du mariage mais qui le délaisse pour un autre cousin. Un
humour réaliste est présent chez ce jeune garçon (cf: sa réflexion sur
l'inassouvissement du désir sexuel du"rival"). D'autres intrigues amoureuses
tissent la toile de ce film. Les drames ne sont pas absents: celui d'Alice,
traitée à tort de voleuse, la relation d'adultère (mais avouée) de la
future épousée le pardon du fiancé, le climat incestueux que les yeux
de Ria nous font découvrir. Dans cette Inde étonnante, riche en couleurs
(les tissus qui enveloppent les femmes sont somptueux, que nos jeans sont
donc ringards) en danses, en musiques, en gourmandises, en odeurs probablement:
le nombre de fleurs est extraordinaire, quelque chose de très fort apparaît:
je l'appelle REHABILITATION.
Contre toute attente c'est Ria (la vieille fille) qui est réhabilitée
et l'oncle incestueux n'a pas d'autre de choix que de quitter la fête.
Admirable choix (et combien difficile) de Lalit Le futur mari pardonne
la relation de sa future femme avec l'amant mais il le fait sans calcul
sordide.
Les serviteurs
Il faut aussi parler de ceux qui (comme dans le théâtre de Molière) servent
les "nantis" et qui ont des vies et des drames parallèles. PK Dubey: le
fabriquant de cérémonie. Personnage étrange: peut-on lui faire confiance
pour l'organisation de cette fête? Quel exotisme pour nous les occidentaux
rationnels! Nous ne sommes pas habitués à cette manière tranquille de
fonctionner. Ce personnage est vraiment étonnant; il est aussi attachant
dans cet amour délicat, sans lourdeur, qui naît en lui, à l'égard de cette
petite servante si discrète: Alice A cet étage social il y aussi REHABILITATION:
Alice a été traitée injustement de voleuse par les compagnons de travail
de PK Dubey. Elle est finalement acceptée et fêtée par eux à la fin (fabuleuse
scène du cœur en fleurs)
Un film à voir parce
que nous ne connaissons strictement rien à ce pays, aux gens qui y vivent,
qui y sont heureux, malheureux et parce que les médias veulent justement
nous faire croire que, grâce à eux, nous avons accès à tout dans ce monde.
Petite leçon d'humilité
B.B Vu en ciné club
et VO Janvier 2002
3.
Voilà ce que j'appelle un véritable film exotique. Quel délice de se plonger
dans un univers inconnu où tout se donne à découvrir. J'avais oublié que
l'on pouvait revenir à des plaisirs simples au cinéma, découvrir avec
un cœur d'enfant un monde inconnu. C'est la première qualité de ce film.
Ce film est un film simple et profond, il nous transporte au milieu d'un
jardin indien où les fleurs oranges tombent comme la pluie. La préparation
d'un mariage et le mariage lui même seront les théâtres d'un huit clos
familial où les très nombreux membres de la "caste" vont peu à peu se
découvrir. Certains secrets vont apparaître au grand jour au cours de
la cérémonie. L'analyse et la trame sont fines et le film nous réserve
des surprises; ce curieux mariage (pour nous occidentaux) où se jouent
des intrigues finalement tellement universelles, est un intéressant voyage
vers la connaissance et l'ouverture à une culture différente. Les coutumes,
les comportements de ce peuple sont de véritables plaisirs à observer.
Les personnages sont attachants, humains et on se laisse facilement bercer
par l'apparente bonhomie de la situation. A noter l'excellente interprétation
de "Lalit" le père, qui, à lui seul, mérite un mention particulière. Plus
important encore : la nécessité de voir ce film en V.O!
FG vu en V.O en 2002
4.
Juste un petit mot pour abonder dans le sens de Laurent, Brigitte et François.
Je suis d'accord avec tout ! Alors, je ne vais pas répéter ceci ou cela,
juste, allez le voir (en VO), c'est un bonheur !
Geneviève B.
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