Difficile de
faire un tri dans la filmographie de Jackie Chan, surtout depuis son
départ à Hollywood. Pour les déçus de ses dernières productions, retour
sur 3 de ses meilleurs films tournés pendant sa période Hong Kong.
Le Marin des mers de Chine est assurément avec Drunken Master
2 le meilleur film de Jackie Chan. Film de jeunesse, il réunit un
trio explosif : Jackie, son ami Sammo (Le Flic de Hong Kong)
et le grand Yuen Biao (Il était une fois en chine). Il est l'exemple
type de la kung-fu comédie. D'abord une histoire bien ficelée pour une
fois de pirates prétexte à des moments de pure jubilation : Sammo et
Jackie profitent de leur souvenir de jeunesse pour faire hommage au
théâtre traditionnel chinois (exemple l'échange sur les bateaux ou l'infiltration
du repaire des pirates). Le duo semble avoir mis sur la pellicule toute
leur imagination débordante : la poursuite à bicyclette est anthologique
; les quiproquos s'enchaînent à vitesse grand V. On est très proche
du style Stephen Chow : mixer les arts martiaux avec les plus impayables
scènes de la vie courante. Résultat une séquence géniale : la partie
de Mah Jong transformée en pugilat avec un Sammo conservant coûte que
coûte ses jetons. Le film dispose d'une série de cascades et de combats
spectaculaires. Jackie se donne à 150 % comme dans sa chute du haut
d'un clocher ou les glissades le long d'un escalier. Les scènes s'enchaînent
à un rythme endiablé. Parfois confuses, elles n'en dégagent pas moins
une atmosphère de joyeuse folie. Notons enfin le combat final avec un
chef pirate boiteux mais expert en kung Fu et la messe est dite.
La série des Opération Condor (Armor of God) complète la série
des grandes comédies de Jackie Chan. Les films font montre d'une plus
grande maturité, d'une meilleurs gestion de la caméra. Les deux films
prennent pour héros un Jackie chasseur de trésor. La réalisation est
très classique (moins tourmentée et agitée que Le Marin des mers
de Chine). Mais l'action est poussée à son paroxysme. Dans le 1ere
volet, Jackie multiplie les bonnes idées : on part d'une île de sauvages
dont la reine recherche un mari à une évasion en parachute-ballon de
foot en passant par un monastère bien peu religieux où Jackie affronte
des religieuses en talons aiguille. On rit beaucoup de cet Indiana Jones
made in HK. Le second volet va plus loin. Lancé à la recherche d'un
trésor Nazi, Jackie se retrouvé contre son gré poussé dans une course
poursuite haletante. Là encore les cascades sont ahurissantes : du saut
à moto à la chute dans la base (qui a laissé des séquelles) en passant
par le combat dans la soufflerie. Ce dernier opus vaut surtout par les
innombrables scènes de comédie. Ne pas manquer la vision assez caricaturale
mais très drôle du monde arabe (la vente des femmes !!!), l'extraordinaire
hôtelier arabe à l'accent impayable ou les mercenaires pieds niklés.
Rajoutons un humour potache et le tour est joué.
Voici donc 3 Kung FU comédies dans la plus pure tradition, à prescrire
d'urgence et à regarder sans modération.
Hervé
L. vu en 2004 et 2005
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