Astérix et Obélix Mission Cléopâtre
France
Réal. : Alain Chabat
Genre : comique gaulois
Avec : Alain Chabat, Djamel Debbouze, Gérard Depardieu, Christian Clavier, Monica Bellucci, gérard Darmon...

 

Lien vers le site du film, plutôt rigolo

L'adaptation au cinéma de la bande dessinée Astérix et Cléopâtre. Pas besoin de résumer.

A la base, je trouve stupide l'idée d'adapter le bijou de Goscinny en film. Le langage d'une des BDs les plus célèbres au monde convenait à la rigueur au dessin animé, mais certainement pas au film d'acteurs. La caricature des personnages, la violence des scènes, inoffensive dans le dessin mais jamais à l'écran, posent des problèmes à mon avis impossibles à résoudre pour le cinéma. C'est une des (nombreuses) raisons pour lesquelles je n'étais pas allé voir le premier film de Zidi. Mais ayant apprécié Didier, un autre pari de cinéma improbable et pourtant à demi gagné par alain Chabat, je m'étais dit qu'il y aurait peut-être quelque chose de bon dans cette Mission Cléopâtre. Le résultat, là encore, est semi-décevant, semi-réjouissant. Décevant quand le scénario colle trop à l'histoire, archi-connue ; décevant parce que Clavier et Depardieu sont sinistres pendant toute la première partie du film, et parce que leurs personnages sont totalement transparents, inexistants ; décevant parce que le mélange de réalisme (encore un budget colossal, avec décors imposants et vedettes à la pelle) et de caricature ne prend pas ; décevant, enfin, quand certains gags tombent à plat - il est d'ailleurs fascinant de penser que dans 50 ans, les amateurs de vieilleries cinématographiques qui se pencheront sur ce film resteront totalement de marbre devant au moins la moitié des gags, non pas parce qu'is ne sont pas drôles, mais parce qu'ils sont des clins d'oeil à l'actualité immédiate et éphémère du petit monde des médias français...
En revanche, le film s'anime quand Chabat et ses acteurs (Djamel en tête) se laissent aller, dans les meilleurs moments, à un délire monty-pythesque, et quittent l'univers de Goscinny (avec tout le respect que l'on doit à ce dernier) pour imposer leur propre univers comique, fait d'auto-dérision et de décalage. Mention spéciale à Djamel Debbouze, qui fait à la fois du Djamel... et du Numérobis.
Bref, voici un film hybride, entre la grosse superproduction ennuyeuse à la française et le comique de potache réussi.
Dernier reproche incroyable pour un film qui a coûté aussi cher : la qualité absolument désastreuse de la bande-son, qui nous sabre une bonne partie des dialogues (à moins que la salle n'ait connu quelques défaillances techniques). Il serait intéressant d'avoir l'avis d'autres spectateurs sur cette question.

PS. Si le film vous a plu, il est utile de rester jusqu'à la fin du générique, très drôle.

Laurent G., vu en Gaule en 2002

retour liste