Navigators (The)
G-B
Réal. : Ken Loach
2001

Avec : Dean Andrews, Thomas Craig, Joe Duttine, Steve Huison, Venn Tracey, Andy Swallow

autres films de Ken Loach sur le forum :
My Name Is Joe
Sweet S
ixteen

 

 

1.
Très gênée par une somnolence intermittente due à un médicament hypotenseur,
J'ai dû manquer des pans entiers de discussions chefs d'entreprises anglo-saxons-travailleurs du rail. Comme toujours la santé vigoureuse de ces derniers, leur vie quotidienne ordinaire et rude, leurs coups de gueule et les contraintes qui font craquer la solidarité profonde dont ils sont habités. Mais ce film m'a paru plus noir que les précédents par sa fin impressionnante et la fatalité de cet engrenage imbécile de course à la rentabilité et au profit initié par la mère Thatcher, par l'écrasement impitoyable d'hommes debouts contraints à intégrer eux-mêmes, dans leur comportement, les attitudes que le patronat attend d'eux. La scène du transport du blessé est tragiquement éclairante à cet effet.

Michelle G., vu en 2001 à Rennes (vo)


2.
J'avais un peu laissé de côté Ken Loach après "My name is Joe". Je trouvais que ses films se ressemblaient tous, et cette Grande Bretagne pleine de fog, de banlieues sordides, qui n'en finissait pas de sombrer ne me mettait pas beaucoup de baume au coeur (le cinéma c'est aussi pour rêver de soleil en hiver).
Alors si l'hiver provoque chez vous un espèce de spleen n'allez pas voir ce film; car ici encore Loach règle ses comptes avec le système libéral et ses incohérences (et toujours autant de pluie et de brouillard par là bas).

Il s'attaque dans "the navigators" aux multiples dysfonctionnements provoqués par la privatisation et le morcellement en multiples concessions de la british rail (la sncf locale). C'est quelquefois risible (la scène du début est irrésistible de drôlerie : le responsable du dépôt annonce au personnel que leur employeur a changé dans un discours à la Messier), incohérent (plusieurs équipes concurrentes doivent effectuer le même travail au même moment) et pour finir écoeurant (mais je ne vous dévoilerai pas la fin).

Les acteurs sont très crédibles (je crois qu'il y a des vrais cheminots dans le lot), on a par moment l'impression de visionner un documentaire tellement les situations apparaissent réalistes (cf. son docu sur la grève des dockers). Ken Loach s'applique à montrer tous les travers de cette économie moderne soit disant plus rentable et productiviste en suivant la vie de ces salariés du "nouveau rail". Au final on a vraiment envie de détester ce train là.

Marco S., vu au Zola à Villeurbanne au cours du festival du film Britannique


3.
La force du film est évidemment celle d'un Loach au meilleur de sa forme, à savoir quand il reste près des travailleurs, sans discours politique global apparent, sans pathos (travers dans lequel il tombait dans une partie de ses films). Tout passe dans le changement imperceptible des comportements des ouvriers du rail face aux nouvelles conditions de travail, et les rires incrédules du début n'en apparaissent que plus amers à la fin. Finalement, il y a un peu d'Orwell dans le film de Loach (dans la société actuelle, hélas aussi) : l'absurdité absolue des règles devient peu à peu la logique incontournable, et chacun doit s'y conformer s'il veut garder une place dans la société.
La guerre, c'est la paix. La liberté c'est l'esclavage...L'entraide, c'est la mort.

Laurent G., vu en Océania, année 2002

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4.
Dès le début du film nous avons affaire à des êtres humains qui sont " corvéables". Ils sont les travailleurs du rail, ceux qui maintiennent la sécurité sur le réseau ferroviaire anglais. Tel est leur métier et ils le font sans en dénigrer le contenu et avec dignité. Ils ne sont pas non plus désabusés de leur condition sociale même si leur vie n'est pas toujours très facile sur le plan financier. Ils ont conscience de savoir-faire leur travail et de faire un travail nécessaire à tous.
Nous apprenons petit à petit à connaître ces travailleurs du dépôt, leurs individualités, chacun garde son "quant-à-soi" et nous vivons les relations à la fois professionnelles et humaines qu'ils ont établies: il y a l'heure du thé, des frites, des blagues… Ken Loach nous montre l'avancée d'un système économique ("libéral" nous dit Marco S. dans sa critique) mais ce système est avant tout le chemin inexorable vers l'absurdité qui, tout au long du film, par petites touches devient totale avec l'accident, jusqu'à ce que la vie humaine s'y perde réellement

CAR C'EST BIEN DE CELA QU'IL S'AGIT

Le film est fait à partir de détails de vies quotidiennes, familiales, avec ces petits morceaux de vies humaines ( Mick devient insupportable pour sa femme quand il se retrouve sans travail, la petite Rose a besoin d'un verre de lait au moment " hot"…) Ces vies ne sont jamais larmoyantes, le réalisateur a définitivement adopté le ton de l'humour : scène des fleurs dans la boîte à lettres, les épisodes avec Harpic, le déversement des WC sur la voie.. et on ne peut tout citer car l'humour est présent dans la quasi totalité du film.
C'est tout simplement d'une main de maître, avec la finesse de la suggestion, sans jamais de longueurs ou de lourdeurs que Ken Loach nous conduit à une prise de conscience : l'abus de pouvoir des décideurs conduit à la mort réelle. L'accident et la mort ont ici valeur symbolique: ce film me laisse un sentiment d'inquiétude, de désarroi et j'ai quitté la salle avec un sentiment d'impuissance.
Il semble que la machine politico-économique, machine à broyer les travailleurs (et par conséquent les humains car le travail est nécessaire) soit bien en route sans que rien, désormais ne puisse l'enrayer : le syndicaliste est solitaire, condamné à n'être rien ni personne.

BB, Vu en VO en ciné club


5.
Je disais lors de ma critique de "l'emploi du temps" que bien peu de films parlent du monde du travail . En allant voir The Navigators vous êtes en face d'une peinture "réaliste" d'un monde qui semble irréel. Parfaitement mené, le film nous "transporte"dans ce quotidien absurde d'un monde qui court à sa perte, à l'image du syndicaliste qui tout seul, joue aux échecs, en attendant ses douze semaines de préavis et qui est questionné par la comptable: "mais qui gagne?", "tout le monde perd" répond-il, elle rétorque" , "c'est tout moi, ça!" …Tout est perdu dans "ce monde sans pitié", même les outils de travail sont détruits à coups de masse parce qu'ils ne sont plus aux normes. Les cheminots (ou plutôt les travailleurs du rail) sont des âmes perdues, devenues tout simplement des jouets parce que tout est devenu concurrence.
Le lent sabordage de l'entreprise est inéluctable, les cheminots n'ont plus de repères, on ne travaille qu' au coup par coup, sans prévision, chaque jour c'est un chef d'équipe différent qui donne ses ordres pour un travail qui n'a aucune logique.
Par sa brillante mise en scène et sa remarquable direction d'acteurs, Loach nous refait le coup du film militant. Mais il le fait si bien que l'on se surprend à regretter ces films engagés qui nous faisaient nous exciter dans tous les sens il y a quelques décennies. Quelque chose a pourtant changé, ce n'est plus la révolte ( les quelques tentatives de deux des cheminots sont à ce titre dérisoires) mais c'est la désillusion qui règne.

Chacun s'en sort comme il peut, il reste entre les hommes la simple complicité des hommes d'une même corporation qui se tapent les cuisses en se moquant amicalement entre eux. C'est sans concession mais également sans insistance sur l'aspect dramatique de la situation que le réalisateur nous glisse dans cette mascarade, (je n'ai vraiment pas vu passer le temps !) mais ce film n'est pas une caricature, c'est le parfait reflet d'une logique implacable (économique) qui laisse peu à peu les hommes s'égarer loin du sens véritable que le travail peut leur donner.

François G. vu en V.O en 2002

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6.
The navigators est un film qui décrit les conséquences sur la vie des salariés de la privatisation d’une société publique sans entrer réellement dans les détails du processus. Le film permet également de poser d’autres questionnements. Du jour au lendemain, les salariés font partie d’une entreprise dont ils ne connaissent ni les dirigeants, ni le fonctionnement, ni la taille. Ils se retrouvent même en concurrence les uns avec les autres. Ken Loach le présente de façon humouristique mais c’est juste : cette absence de transition vers une «économie de marché» est catastrophique comme, à une autre échelle, ce fut (et c’est) le cas pour la Russie.

Je ne reviendrai pas sur ce qui a déjà été dit par Brigitte, Laurent, Marco... car je partage pleinement leur point de vue mais je souhaiterais, malgré tout, montrer que derrière l’arbre se cache une forêt….. Je vais tenter de donner le point de vue d’une économiste qui a travaillé sur le système éducatif anglais, considéré comme un quasi-marché, c’est à dire ni complètement privatisé ni complètement public … Oui, ce pays est un lieu d’observation et d’expérimentation pour les chercheurs en économie au détriment, certes, de la qualité de vie d’une partie de la population (et pas uniquement les ouvriers). C’est cynique mais c’est vrai. Tous les gouvernements anglais (conservateurs ou travaillistes, cf le projet de Tony Blair concernant le tube (métro) londonnien) depuis plus d’une décennie se lancent à tour de bras dans la déréglementation, la libéralisation, la privatisation, la marchéisation (les termes ne manquent pas) des entreprises ou organismes publics. Ken Loach a choisi la maintenance des voies de chemin de fer, il aurait pu choisir de décrire les conséquences de la mise en concurrence des transports en commun de la ville Newcastle upon time dans le nord de l’Angleterre (bus à gogo, absence de coordination dans les correspondances, ou encore bouchons assurés dans tous les coins de la ville pendant des mois), ou encore la mise en concurrence des Colleges anglais (publicité ventant les mérites de tel ou tel collège sur les bus scolaires, publication annuelle dans la presse locale des performances des élèves de tous les établissements scolaires, risque élevé de ségrégation sociale entre les écoles).

Mais ce n’est finalement pas un hasard qu’il ait choisi ce secteur. La privatisation met en péril la vie des salariés de la maintenance.Il aurait pu aller plus loin et montrer que cela touche également la sécurité et donc la vie des citoyens-voyageurs. Mais cela n’est pas vraiment nécessaire, inconsciemment ou consciemment, cette idée nous a sans doute tous effleuré l’esprit. Bref, il est malin Ken Loach : dans ce secteur, les conséquences sont dramatiques !

Mais Ken Loach reste relativement prudent et il a raison. Il n’explique pas, par exemple, le processus de privatisation: qui décide, comment, en combien de temps, quel tarif, quel air géographique. Il esquive le pourquoi! Normal, c’est un sujet d’une extrême complexité, très convoité par les chercheurs en économie (cf Alexis G). Tomber dans l’idéologie (d’un bord ou de l’autre) est chose facile mais tenter de déterminer réellement ce qui sera le mieux pour la société est une autre pair de manche (passez moi l’expression).
Soyons honnête, la privatisation a aussi du bon: qui n’est pas ravi de voir sa facture de téléphone diminuer grâce à l’apparition de concurrents de France Télécom? Et ce d’autant plus que cette entreprise faisait moulte bénéfices.
Prenons le système éducatif français : pas de concurrence entre les établissements scolaires pour assure le mélange des classes sociales (ce qui est, en théorie, nécessaire pour la pérennité de la démocratie et ce qui assure la progression «cognitive» la plus forte sur l’ensemble d’une classe d’âge). L’idée est belle mais largement contournée: 1) certains parents savent mieux que d’autres détourner la carte scolaire (faire faire du chinois à son rejeton pour qu’il aille dans le collège «élite» de la ville), 2) les chefs d’établissements font de la ségrégation en créant des classes de niveaux (les meilleurs avec les meilleurs, les plus faibles avec les plus faibles:) 3)la ségrégation sociale se fait, en dépit de cette merveilleuse institution, à travers le choix de résidence des parents. Enfin, dans les petites villes ne comptant qu’un seul collège publique, peut on blâmer un parent qui choisit le collège privé pour que son enfant ne soit pas soumis à la petite délinquance? Bref, le tableau français n’est pas brillant brillant non plus. En fin de compte, n’est il pas préférable de mettre les règles du jeu au grand jour et d’informer au mieux tous les parents pour qu’ils puissent choisir l’école de leur choix comme en Angleterre ? Je n’en suis pas certaine non plus. Bref, j’ai bien étudié la question, croyez moi. Et je n’ai pas de réponse définitive. Désolée!

Bref, to privatize or not to privatize, that is the question! Et pour répondre à cette question : il faut s’en poser bien d’autres : quels sont les biens indubitablement publics? Que fait on de ceux qui sont à mi chemin? Dans la théorie économique, un bien public doit être financer publiquement. Ok, mais la production doit-elle resté publique? Pas forcément: les producteurs peuvent recevoir un financement public mais être soumis à concurrence (il passe alors un contrat avec l’Etat ou les collectivités territoriales de 2 à 5 ans, après quoi, leur refinancement est soumis à discussion). Vous aurez compris, j’espère, mon message: l’affaire est complexe. Ken Loach traite ce sujet avec une extrême humilité en ne cherchant pas à expliquer les tenant et les aboutissants, il ne tombe ni dans la patos, ni réellement dans l’idéologie. A mon sens, il reste pragmatique et réaliste : c’est une position très sage sur un sujet aussi brûlant.

Morgane, vu en 2002, à Grenoble.

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7.
Les industries de réseau… Les transports ferroviaires, l’énergie, les télécommunications, voire l’informatique avec les systèmes d’exploitation. Historiquement, ces industries sont des monopoles " naturels ", dans la mesure où elles sont caractérisées par d’importants coûts fixes qui exigent une production à grande échelle pour être amortis. Il est alors plus rentable d’avoir une seule grande entreprise plutôt que de scinder la production entre plusieurs établissement de taille plus limitée. Cette situation de monopole reste pour autant, du point de vue de l’économiste, une entrave au bien-être des consommateurs car ne souffrant aucune concurrence. C’est pourquoi aux Etats-Unis et en Europe la dérégulation – déréglementation, privatisation, démembrement - des industries de réseau est programmée. Avec plus ou moins de bonheur.

Aux Etats-Unis, en Californie, une réflexion insuffisante quant aux institutions d’enchère et de coordination adéquates à la dérégulation s’est traduite par des sous-capacités chroniques dans le réseau électrique (pannes d’électricité pendant plusieurs heures, réquisitions de centrales par l’Etat californien pour fournir la Silicon Valley…). Au Pays de Galles, la dérégulation s’est avérée d’un grande complexité, faisant intervenir un régulateur qui gère toutes les 2 minutes des appels d’offre à une quinzaine de producteurs, en évaluant en temps réel les besoins de consommation. Après l’échec d’une première réforme, le régulateur anglo-gallois a engagé une campagne de réflexion sur les institutions d’échange alternatives susceptibles d’améliorer la performance du réseau. En France, la dérégulation d’EDF n’est plus non plus un tabou. Une équipe d’économistes… grenoblois s’est engagée dans une recherche, notamment pour le compte de EDF, afin d’examiner les conditions d’efficacité et d’application des institutions envisageables pour la dérégulation.

En un mot, si la dérégulation est légitime, elle peut rapidement aboutir à des situations incontrôlables si les besoins de coordination sont mal évalués par le régulateur public. C’est précisément ce qui s’est passé en Angleterre avec les transports ferroviaires, ou la privatisation du gouvernement Thatcher a été menée sans modération ni précautions préalables. Le résultat a été désastreux. Le film illustre très bien les problèmes de coordination entre les différentes compagnies, les vagues de changement de propriétaire qui frôlent l’absurdité, la perte de compétence et la démotivation résultant de ce démembrement hâtif et – cela est plus grave – de non respect des normes de sécurité. Déréguler une industrie de réseau, c’est supprimer les standards de compatibilité en vigueur dans le réseau lorsqu’un monopole réglementaire les détient. Le problème se pose par exemple avec Microsoft. Si d’aucuns s’accordent sur son démembrement, les modalités de celui-ci achoppent justement sur la question de la suppression éventuelle du standard Windows, devenu standard mondial. Dans les transports ferroviaires anglais, la suppression du standard d’un billet unique se transforme alors en tracasseries quotidiennes pour l’usager anglais, contraint d’acquérir des tickets différents pour des portions de trajet parfois minimes (mais acquises par des compagnies privées car rentables). Les tarifs n’ont alors plus de lisibilité, les prix perdent leur pouvoir informatif.

Voilà un point de vue d’économiste. Revenons sur le film de Ken Loach. Naturellement Ken Loach se situe bien en aval de ces débats et problèmes, qui sont une toile de fond de son film. Il filme ceux qu’il sait filmer : les travailleurs. Leur trajectoire individuelle face à une réforme qu’ils subissent. L’incrédulité joyeuse face aux premiers pas maladroits de la privatisation laisse peu à peu la place à la désunion, au réalisme, à l’individualisme. A cet égard le parcours le plus marquant est sans doute celui de (Jimmy ? Je ne m’en souviens plus de son prénom). Il reste d’abord le chantre du travail de qualité et respectueux des normes de sécurité, subissant pour cela les foudres de ses employeurs occasionnels privés. Il dérive progressivement, sous la pression de la nouvelle de son environnement de travail, vers le reniement de ses convictions, jusqu’au dénouement tragique où il se trouve le plus virulent pour masquer un travail au noir et conserver sa rémunération. Cela peut-être au prix de la vie d’un de ses amis. L’image finale est celle de trois cheminots – le sont-ils encore -, scellés dans une vie de mensonge autour d’un syndicaliste resté seul dans le dépôt désormais désert. Le temps des messages grandiloquents d’un avenir rayonnant par leurs éphémères employeurs a vécu. Il ne reste plus qu’une poignée d’hommes qui se sont adaptés à un système qui les a changés, sur fond de ciel grisâtre.

Qu’en est-il après cette vision du point de vue de l’économiste ? Reste-t-il convaincu de la légitimité de la dérégulation ? Du point de théorique, oui. De plus, la réflexion sur les bonnes institutions permettant cette dérégulation avec efficacité reste un enjeu passionnant. Du point de vue politique, cependant, il est amer face à l’usage qui a été fait des préconisations de sa théorie. Du point de vue social, enfin, il réalise que les grandes questions économiques qui le passionnent reposent (encore ?) sur le travail humain. Les hommes, certains de ses collègues les représentent dans leurs équations et leurs modèles d’équilibre sous la forme d’une variable, le " facteur travail ". Parfois, ceux-ci ont souvenance que ce facteur regroupe des individus, des êtres humains. Des vrais gens. Parfois, on doit le leur rappeler. Comme le fait Loach.

AG. Vu à Grenoble en janvier 2002.

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