La fureur du
dragon
Dans le domaine des arts martiaux, la Thaïlande nous avait fournis encore
peu de réalisations de qualité. La sortie de Ong Bak vient un peu rééquilibré
la situation. Disons-le tout net, ce n'est pas l'intrigue la force du
film. Le scénario est minimaliste - la recherche de la tête du Bouddha
dans Bangkok - dans la plus pure tradition des kung fu comédie (rappelez-vous
les 1er films de Jackie Chan…). Une histoire de trafic d'œuvres d'art
vient relancer l'histoire. Passons. Quelques bonnes scènes d'humour
pur (une poursuite en moto/taxi) ponctuent cette course poursuite. Le
plus important découle des combats. Le film présente enfin la boxe thaïlandaise
(qui ne disposait que des films de Van Damme pour défendre son image
! ! ! La comparaison avec Bruce Lee est excessive mais il y a un fonds
de vérité. Par rapport aux productions de Hong Kong, les films de Bruce
Lee présentaient une chorégraphie au niveau zéro : c'étaient de vrais
combats filmés et non des scènes d'arts martiaux. Ce que les combats
de Bruce Lee perdaient en fluidité, elles le gagnaient en " réalisme
", en violence. Ong Bak réussit le même tour de force. La puissance
des joutes martiales est proprement hallucinante. Pour un peu nous retrouvons
l'adrénaline des 1ers films du maître Bruce. D'autant que la boxe thaï,
moins aérienne se prête volontiers à ces combats free style : le combat
dans la grotte reste emblématique. Rajoutons que le réalisateur agrémente
ces scènes de quelques gestes très impressionnants qui culminent dans
la joute au pied de la statue (le coup de pied fouetté après 2 vrilles
mérite plusieurs visions). Toute cette violence permet de peindre l'ambiance
de g, ville cosmopolite, ville qui a grandi trop vite et qui nourrit
une colère sourde. Force est de reconnaître que les acteurs (athlètes)
se dépensent sans compter. Tony Jaa réussit une performance grandiose,
tant au point de vue technique que physique. La poursuite au coeur du
marché lui permet de multiplier les scènes d'anthologie (le grand écart
sous la mercédès ! ! !). Assurément il entre dans le monde des arts
martiaux par la grande porte, gageons qu'il pourra ajouter comme Jet
Li quelques registres de comédie à ses talents. Tous les doubleurs,
cascadeurs et combattants (Ujiro, le boxeur aux pieds agiles) sont à
féliciter. Que retenir : pour les passionnés de cinéma asiatique et
film de Kung Fu, un très bon film à ranger à côté des Bruce Lee. Pour
les autres, peut-être la découverte d'un style de boxe très spectaculaire.
Hervé
L., vu en 2004
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