Résumé
Benigno est un infirmier
dont l'emploi consiste à veiller sur Alicia, jeune danseuse qui,
à la suite d'un accident de voiture, est dans le coma depuis 4
ans. Il en est amoureux et lui parle comme si un dialogue réel
existait entre eux deux. Marco,
journaliste, se retrouve dans cette clinique, au chevet de la femme qu'il
aime : Lydia, toréra qui est aussi dans le coma, à la suite
d'un accident dans l'arène. Une
amitié sincère et solide va se lier entre les deux hommes.
1.
Un film qui n'est que tendresse et douceur, un exemple marquant: la métaphore
de ce qui est, il faut bien l'admettre, un viol.
La musique " in" et "off ",
très présente, fait partie d'un univers intimement lié
à l'Art : art de la danse, art vocal, art du cinéma .La
tauromachie est elle aussi traitée comme art (on peut ne pas être
d'accord sur un plan éthique) il faut cependant bien admettre que
le réalisateur a soigné, dans sa manière de les filmer,
les gestes de Lydia avec la même précision et délicatesse
que ceux des danseuses.
Le personnage principal: Benignio
est-il psychopathe…? oui, si on se réfère à une analyse
réaliste du film, mais dans cet univers onirique, où la
mort est vie , on ne peut plus penser rationnellement, on se laisse
tout simplement transporter par la magie opérée par l'Art
d'Almodovar.
Brigitte B 2002
à Gaumont
2.
"Cucurucucu Paloma…" chante de sa voix suave Caetano Veloso
et je suis le seul à pouffer de rire dans la salle du CNP. Paloma à
côté essuie quelques larmes. Quel phénomène cet Almodovar qui réussit
à vous arracher des pleurs d’alligator, puis dans la scène suivante vous
fait rire à gorge déployée. Le réalisateur espagnol atteint avec Hable
con ella un rare niveau d’émotion, vive le cinéma espagnol ! Rien à rajouter
de crainte de dévoiler l’histoire…alors courez voir ce chef d'oeuvre en
vo, en espagnol c’est tellement mieux…et fredonnez : "Cucurucucu
Paloma…"
Marco
(comme l'un des héros du film), vu au cnp odéon à Lyon
3.
Il est vrai qu'avec ce film Almodovar gagne en sobriété sans pour autant
perdre la sensibilité de ses films précédents. Les personnages sont toujours
atypiques, mais moins exubérants, la construction dramatique est remarquable.
C'est un tour de force de susciter l'empathie, la compréhension et l'indulgence
vis à vis du geste pour autant a priori choquant de Benignio. La poésie
est toujours présente. Le film a su toucher et émouvoir la grande majorité
de ses spectateurs, comme Talons aiguilles ou Tout sur ma mère.
Cela n'a pas été mon cas. C'est un sentiment que je ne m'explique pas,
d'ailleurs de peu d'intérêt pour les lecteurs de ces commentaires, qui
sont allés ou iront voir ce film de grande qualité.
Alexis G., vu à Grenoble
en avril 2002 (VO)
4. Miracle !!!
Une femme toreador, une autre danseuse, toutes deux endormies dans un
profond coma et des hommes qui veillent. Les destins se croisent, les
souvenirs, les rêves, les fantasmes, les désirs de chacun s'entremêlent
comme un ballet tragique, une corrida flamboyante, une chanson mélancolique
ou encore un film muet onirique.
Alicia est la belle endormie, et Benigno, infirmier de son état, son chevalier
servant. Il parle avec elle, lui raconte sa vie, s'identifie à elle… On
sait juste de lui qu'il a soigné sa mère durant un certain nombre d'années,
qu'il est très seul et qu'il croit aux miracles.
Marco, lui, semble avoir plus de personnalité. Journaliste, il tombe amoureux
de la reine de l'arêne, la torera Lydia.
Il est aussi l'homme qui pleure, quand l'émotion le submerge lors d'un
spectacle de ballet ou quand ses souvenirs se ravivent. Lydia semble plus
forte mais s'écroulera vite, victime d'un amant macho puis d'un taureau
vindicatif. Elle sombre, elle aussi dans un coma profond.
Et Marco rencontre Benigno. " Parle avec elle. " conseille l'infirmier
au journaliste, désemparé…
A voir pour l'histoire de ces personnages portée par les chorégraphies
de Pina Bausch, les couleurs de l'Espagne, la folie de la tauromachie
et pour le superbe "Cucurrucucu Paloma" interprété par le chanteur brésilien
Caetano Veloso, en chair et en os dans le film.
Cécile G.
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