Naissance
d'un mythe
Moins connue qu'Avalon ou Ghost in the Shell, la série patlabor marque
une étape importante dans la carrière de Mamoru Oshii. 3 longs métrages
(le 3 è inédit en France) vont adapter une série culte malheureusement
peu diffusée en France. Le 1er volet nous propose un Tokyo high Tech
en pleine croissance. Les labors (robots avancés) sont devenus monnaie
courante au point que 2 divisions de labor ont été créées au sein de
la police. Le suicide d'un inconnu sur le lieu d'édification du projet
Babylone ouvre le film. C'est un mélange entre policier et science fiction.
Graphiquement le travail d'Oshii est splendide tant dans la description
de la ville de Tokyo que dans le détail des robots. Le film se présente
comme une course contre la montre entre les officiers de la brigade
de labor et un virus informatique menaçant d'infecter tous les robots
de la cité. Oshii nous offre une variation moderne du mythe de Babel
: Tokyo cité omnipotente et orgueilleuse face à un ingénieur fou devenu
Jéhova. Le mélange entre tradition japonaise et mythologie européenne
fonctionne à plein. Le scénario est d'ailleurs extrêmement fin puisque
derrière cette course contre la montre Oshii met en garde devant l'excès
de modernisme symbolisé par cette nouvelle Tokyo. Le tout baigne dans
une atmosphère " zen " si propre aux réalisations d'oshii. Des passages
à la limite de la beauté hypnotiques succèdent à des scènes d'action
parfaitement calculées. Notons en outre qu'Oshii ne manque d'insuffler
la touche d'humour de la série en détaillant la fine équipe de policiers,
jeune gaffeur ou grognards de la 1ere heure. Un très bon film à ranger
à côté d'Akira dans les glorieux ancêtres de l'animation japonaise
Hervé
L.
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