J'ai
eu l'occasion de voir ce film au Festival de l'animation d'annecy en 2004
avec un ami. Cela remonte un petit peu mais lorsque j'ai vu qu'il sortait
dans de nombreuses salles, les souvenirs me sont revenus.
Rapidement, le film raconte l'histoire d'un enfant robot appelé Pinocchio
par son créateur Gepetto. Tout deux vivent dans une maisonnette, ainsi
que Spencer le pingouin, située à Scramboville, cité dirigée par le maire
Scamboli qui n'a qu'une seule envie : faire de sa ville un endroit sans
enfants... Bon ce n'est pas un scoop, la mode est à l'image de synthèse.
En effet ce n'est pas moins de trois films à l'affiche qui sont entièrement
réalisés en images de synthèses (à savoir "Les indestructibles", "Pollux
et le manège enchanté" et "Pinocchio l'enfant robot")... aussi loin que
je me souvienne, c'est un record. En ce qui concerne celui-ci, il s'agit
ni plus ni moins d'une transposition de l'histoire de Pinocchio en l'an
3000. Première remarque, c'est plutôt, même très réussi au niveau esthétique.
A l'image de la petit frimousse du héros, l'ensemble du film est coloré
et on en prend plein la vue... peut être trop. En effet, le film
tombe très rapidement dans une démonstration technique laissant de côté
beaucoup trop de paramètres qui auraient pu faire de ce film une grande
réussite. Reproche toutefois, les personnages sont tres pâles, humain
ou robot ne dégagent pas une grande impression de vie, et la peau des
humains est aussi brillante que la structure métallique des robots.
Pour le scénario, rien de bien extraordinaire. Beaucoup de thèmes sont
contenus dans l'histoire que je connais de Pinocchio et l'un qui me tient
tres à coeur - étant un grand fan de Miyazaki - est le voyage. Et bien
là ce n'est pas compliqué, il est totalement, absolument, incontestablement
inexistant ! Eliminé, évacué, tous les termes sont bons, toujours est-il
que le fait est là, tout le film se passe à Scamboville, dans son ambiance
métallique, froide, artificielle. Seul le jardin de Gepetto, Spencer
le pingouin et le jardin de Marlène, la fille du Maire, fait référence
à la nature... et ? Et bien c'est tout. Encore une fois ce thème n'est
qu'à peine évoqué, voire un tout petit peu développé par deux ou trois
phrases des héros, sans plus.
Et je pense pouvoir citer encore quelques autres thèmes mis de côté.
Ce qui m'amène à regarder la durée du film. 80 minutes. C'est court. Même
si cela caractérise souvent les films en images de synthèses, on sent
que ce film a été rempli, voire gavé, plus par de la poudre aux yeux qu'autre
chose. J'en ai pour exemple, tout comme dans les films de notre cher ami
Disney qui est tombé dans la marmite du procédé "en chanson par forcément
bonne" quand il était petit, l'insertion d'une ou deux scènes dans lesquelles
le héros chante une chanson dont j'ose espérer pour les nerfs de vos amis
qu'elle ne restera pas à vous troter dans la tète (ceci dit, le risque
est faible même si on a déjà entendu pire).
Enfin bref, l'adaptation de l'histoire, ce n'est pas ça. Mais la transposition
en l'an 3000, ça apporte bien quelque chose ? Et bien oui ! De là à dire
que c'était absolument nécessaire... En tout cas, si je détaille
les nouveautés des créateurs du film, on obtient : robot à volonté, tapis
roulant, boulons, voitures qui volent... je crois que j'ai tout résumé
pour les "originalités".
En conclusion, je me tourne vers mon ami les yeux rougis par les effets
de reflets dont les créateurs semblent très fiers pour l'entendre
dire : "c'est pour les gamins". Maintenant qu'il me l'a dit, il faut avouer
que pour les jeunes, tout jeunes, tres jeunes enfants, le film fait l'effort
de rassembler les éléments qui font le succès de beaucoup de film
pour jeune public comme une fée (wahou), un méchant accompagné de deux
idiots (trop cool), une histoire d'amour (c'est mignonnnnnnn), des personnages
qui savent lacher la petite blague qui fera sourire (des fois)... maintenant
que je dois envoyer mon petit cousin voir un film j'ai bien envie de demander..."Et
au fait, Pollux, ça donne quoi ?"
Alexandre
G., vu en 2004
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