Planète des singes (La)
Planet of the Apes
2001
Etats-Unis
Tim Burton
vo

autres films de tim Burton sur ce site :
Edward aux mains d'argent

 

1.
J'ai donc vu la planète des singes de notre ami Tim Burton, tout de suite avant Amélie Poulain, et ne peux m'empêcher de faire non pas une comparaison mais une analogie simple du fait de ma vision rapprochée des deux toiles. La planète des singes de Burton est hélas la parfaite représentation d'une consécration d'un réalisateur reconnu. Pourquoi dans cette réalisation Burton a-t-il succombé à l'abandon total d'originalité, cette empreinte si particulière que Burton avait marqué lors de ces précédentes réalisations s'est éffacée soudainement. Le sacrifice de l'originalité au profit de la soi-disante efficacité des standards cinématographiques ; voilà ce que l'on pourrait dire, la seule originalité du film est dans les réactions des "singes'" qui n'oublient pas pendant plus d'une heure trente de grogner quand ils sont pas contents. Faut bien nous rappeler que ce ne sont que des animaux...toute la problématique de la différence et la tolérance qui avait fait la force du film de F.Schaffner (avec Charlton Heston) est gommée avec force et rapidité. Le film galope atour du personnage du méchant singe (belle performance de l'acteur ceci dit) et le méchant est puni finalement, prisonnier de son intolérance. Que de raccourcis et que de platitudes planétaires!! Je ne parle même pas du héros américain, aussi plat dans ses répliques que dans l'occupation de l'écran, je ne parle pas du personnage féminin qui l'accompagne, vague sosie d'une Laetitia Casta en peau de zébu que Burton a, je suppose volontairement sacirifié au profit de la femelle singe, carrément moins plastique mais quand même plus...sage et un tantinet rebelle. Quelle lecture finale et quel message Burton a -t-il voulu nous transmettre de sa planète?, ce message doit être crypté ou bien je ne vais plus assez souvent au cinéma et j'ai du mal à apprécier les degrés de lecture...Avec Amélie Poulain , je pouvais ressentir ce que l'auteur voulait nous faire vivre autour de son personnage. avec Burton je n'ai absolument rien compris à ce qu'il voulait nous faire partager, à part nous faire comprendre qu'il est devenu un bon élève...

François G., vu en 2001

 


2.
Je remarque tout simplement que, dans ton site, tu encenses Burton ( à juste titre ) mais tu oublies de parler de son dernier film dans lequel tout est gommé ( même le visage de son jeune américain est inodore, incolore et sans saveur ) ne parlons pas de la vision - on ne peut plus conventionnelle d'une nana qui a de belles gambettes mais rien à dire ( donc probablement rien dans le cerveau .... 1001 excuses pour ce raccourci de philosophe qui relie le logos à la pensée articulée ) J'AI CHOPE LA HONTE D'AVOIR CONSEILLE BURTON A DES AMIS AVANT D'AVOIR VU CE PONCIF! ! !

Brigitte B., vu en 2001

 


3.
Si je suis un admirateur inconditionnel de Edward aux mains d'argent, qui est selon moi le meilleur film de Tim Burton à ce jour, si je considère que ce réalisateur arrive est un véritable auteur capable de manier de grosses superproductions (ce qui est un exploit), je suis plutôt mitigé par rapport à bon nombre de ses films, et en particulier par rapport à la planète des singes, qui est assurément un de ses plus mauvais. Le problème avec ce réalisateur c'est que, dans sa vision de la différence, il n'arrive que rarement à me faire "croire" à ses monstres, souvent originaux mais aussi trop hystériques (Batman, Planète), et manquant de subtilité. En revanche, Burton n'est jamais meilleur que quand il reste collé au réel en y distillant l'étrange. Iil excelle aussi dans la création d'atmophères gothiques (Edward, Sleepy Hollow), et dans la dérision pure (Mars Attacks). Cela dit, je ne crois pas qu'il faille voir dans ce film la "consécration" du réalisateur, qui se verrait enfin confier une grosse machine. Il n'en est pas à ses premières armes en la matière.
Il faudrait revoir le film de Schaffner pour l'apprécier à sa juste valeur, mais il est clair que la nouvelle version a gommé toute la dimension philosophique, et se contente de décliner le sujet en le dépouillant soigneusement de ses développements les plus intéressants, préférant distiller avec une subtilité éléphantesque les arguments classiques sur la tolérance. Malgré certains bons choix de mise en scène (et le travail sur le son et la lumière, qui rendent très impressionnants, presque terrifiants, les déploiements de l'armée des singes), il pêche, en plus, par un scénario totalement approximatif (on ne voit pas qu'est-ce qui pousse les singes à considérer les humains comme des inférieurs, contrairement à la version initiale ou ces derniers étaient vraiment des sauvages). Enfin, la pirouette finale est ridicule, et ne semble répondre qu'à la volonté stupide de donner un équivalent à "la scène de la statue de la liberté" du film de Schaffner. Comme François, je me pose aussi la question : est-ce de l'ironie ? Est-ce du second degré burtonien ? Même si c'est le cas, le réalisateur a raté son coup et échoue à jouer sur les deux tableaux (action et distanciation), laissant le spectateur sur sa faim. On pourra aussi voir de multiples références à la société américaine, mais cela ne suffit pas à en faire une oeuvre originale. On ne peut pas faire mouche à tous les coups !

Laurent G., vu en 2001.