Ca commence à New York,
dans les années 40 - ça se termine à la campagne, plusieurs années plus
tard. Le film, c'est Pollock, film qui raconte, vous l 'aurez deviné,
la vie tourmentée du peintre américain Jackson Pollock. Sa vie, mais aussi
- et surtout ? - celle de Lee Krasner, sa femme. Leur 'vie' de 'couple'
- une vie, un couple, comme on en voit peu.
Pas besoin, d'après moi, d'apprécier l'oeuvre de Pollock pour apprécier
ce film. Ce que l'on y voit d'abord, c'est l'esprit confus, limite névrosé,
d'un type qui, sans le dévouement d'une seule personne, ne serait probablement
pas devenu ce qu'il a été. C'est l'histoire, donc, de la révélation d'une
personne grâce au sacrifice d'une autre.
Le tout par ailleurs magnifiquement interprété : Ed Harris, ici réalisateur
et acteur principal, réussit une mise en scène qui s'accorde parfaitement
à son jeu d'acteur. La musique contribue elle aussi à l'harmonie générale,
et suit, poursuit l'évolution des personnages. Le rythme s'adapte aux
coups de pinceaux, les toiles noircissent au rythme de la musique, on
passe du (sou)rire aux larmes, de l'espoir à la déception, de la joie
à la frustration. Rien n'est prévisible, et cela ne fait que rajouter
à la force de ce film. A voir !