Parler d'un film comme "Requiem
for a dream" est assez compliqué du fait de la richesse de son scénario
et de la complexité de son sujet mais je ne peux m'empêcher d'essayer
de faire partager mes impressions tellement j'ai été touché, impressionné,
écoeuré...
L'histoire du film tourne autour de quatre personnages principaux à
savoir Harry Goldfarb, sa petite amie, son meilleur ami, Tyron, et Sara
Goldfrab, sa mère. Les trois premiers sont des jeunes adultes en proie
à une dépendance à la drogue, et qui entrent dans le trafic pour financer
leur rêve : ouvrir un magasin de mode. Sara Goldfarb est une veuve qui
vit seule, constament devrant sa télévision, et qui rêve de passer un
jour dans son émission favorite. Pour cela elle entame un régime draconien
sur les conseils d'un médecin qui lui prescrit des amphétamines. Le
thème du film est donc "les drogues", sous toutes leurs formes et les
conséquences désastreuses qu'elles entraînent.
Au fur et à mesure que les minutes passent, le spectateur voit se dessiner
de plus en plus précisément le destin noir de chaque personnage. Pour
accentuer ce sentiment, le film est découpé en trois parties qui représentent
trois saisons : été, automne et hiver. Dans la première partie, les
personnages rient, s'embrassent, font des projets, sont ensemble. Le
réalisateur accentue les couleurs chaudes, la musique est mélodieuse,
créant ainsi une atmosphère générale agréable. Toutefois ce sentiment
ne persiste pas, et le film est rapidement ponctué par les prises de
drogues de plus en plus fréquentes des personnages (annoncées par un
gros plan d'un oeil qui se dilate, un cachet avalé... etc). Les couleurs
disparaissent petit à petit, à l'image des cheveux rouge de Sara Goldfrab
qui blanchissent presque à vue d'oeil. La musique devient stressante
et provoque un sentiment de malaise. Le spectateur assiste, impuissant,
à la destruction de quatre vies. Les protagonistes finissent par être
séparés et chacun de son côté essaie de survivre plus que de vivre,
ou de se laisser tomber dans la folie. Les images deviennent de plus
en plus dures, crues, laissant apparaître la détresse des personnages.
Puis, le cycle s'achève en hiver, sans printemps, sans renaissance.
Hors de la trame principal du scénario, c'est tout un monde de "dépendants"
qui est ici créé. En effet, chaque personnage secondaire est présenté
comme dépendant à quelque chose. Comme par exemple les amies de Sara
Goldfarb qui passent leurs journées à essayer de capter le moindre rayon
de soleil, ou encore Sara Goldfarb qui est, en plus du reste, dépendante
aux sucreries au point d'en avoir des hallucinations pendant son régime.
Bref, pour pouvoir faire le tour de tout ce qu'il y a voir dans ce film,
il faudrait surement le regarder plus d'une fois. "Requiem for a dream"
est un drame réaliste, qui peut choquer mais aussi ouvrir les yeux...
Alexandre
G, 2005
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