Star Wars Episode 3 : la revanche des Siths
Etats-Unis
2004
réal. : George Lucas
Avec : Ewan MacGregor, Natalie Portman, Hayden Christensen, et tous leurs copains en images de synthèse...

 

1.
On était en droit de craindre le pire sur le dernier volet de cette saga. Les deux plus récentes trilogies (Matrix et Le Seigneur des anneaux) avaient vu leur qualité baissé au point, surtout pour Matrix qui nous avait livré un dernier opus insipide et décevant. Les 2 premiers épisodes de Star Wars ne nous incitaient d'ailleurs pas à l'optimisme : entre Une menace fantôme très moyenne tout juste sauvée par un visuel majestueux et une Attaque des clones mieux réussie mais plombée par une romance et des dialogues lourds. Erreur : le 3è volet remet tout le monde d'accord et vient concurrencer L'Empire contre attaque pour le titre de meilleur volet de la saga.
1er point fort le visuel. On a l'air de se répéter à chaque nouveau star wars, mais Lucas frappe fort. Exit le Retour du roi, exit Matrix. L'inventeur des effets spéciaux c'est bien lui. Dès la 1ere séquence, le ton est donné. La gigantesque bataille spatiale est tout simplement enivrante : la caméra semble avoir fait un stage parmi les équipes techniques du futuroscope. Le suivi des chasseurs jedi est réaliste et complété par une richesse visuelle quasi exubérante. L'écran fourmille de détails comme les corps des équipages jetés dans l'espace. Le tout est rehaussé par un habile jeu sonore qui transcende l'atmosphère du combat. Tout le film poursuit cette surenchère visuelle. Entre les merveilleux paysages lacustres de la planètes des Wookies, les décors sauvages ou urbains, les grottes d'Utapau, Lucas met sur la bobine toute son imagination : ne pas manquer l'entrevue à l'opéra et le ballet aquatique !!!! Les combats sont réellement saisissants : sur terre, sur mer, dans le ciel, duels aériens, duels au sabre, tout y passe pour notre plaisir. Les combats au sabre dépassent tout ce que l'on a pu voir auparavant : le duel final est à ranger au panthéon star wars, tout simplement sublime, titanesque. Notons l'apparition d'un personnage devenu déjà emblématique : le général Grievious, droïde tueur de jedis. Le film est un nid d'idées, refuge de toutes les inspirations de la culture populaire. Petit bémol à cette réalisation : l'enchaînement des scènes par " fondus ". Lucas n'a pas fait évoluer sa mise en scène par choix ou par volonté de garder le style de la 1ere trilogie. Quelques effets tarantiniens auraient été les bienvenus.
2nd point fort : l'histoire. Plus de fioritures, d'approximations, Lucas va droit au but et nous rappelle qu'il n'est jamais aussi bon que pour développer des histoires (et non pour les faire débuter - cf. Episode 1). Le thème est centré sur le basculement du jeune Skywalker du côté obscur. Lucas réussit à ne pas schématiser le drame. Les scènes de romance sont cette fois parfaitement calibrées. Très touchantes, elles ajoutent à la couleur sombre du film. Car c'est bien là la force de son histoire. Le film baigne dans une torpeur oppressante. Fini le temps où Jar Jar Binks faisait rire. L'histoire tombe très vite dans le chaos : destruction de l'ordre Jedi, avènement de la dictature, mort de l'amitié. Le film prend dès lors une toute autre dimension : réflexion sur le désir d'absolu, sur la morale, sur la politique. On ne manquera pas de souligner le clin d'œil historique. Derrière l'avènement de l'empire, Lucas rappelle que Mussolini ou Hitler ont pris le pouvoir légalement " sous les applaudissements ".
3è point fort les acteurs. Tous se démènent et jouent au diapason d'une explosion visuelle. Il semble même réellement prendre du plaisir. Ewan mac Gregor est cette fois excellent dans sa partition très british du très malin obi wan kenobi. Nathalie Portman, toujours séduisante et belle, ajoute une touche maternelle de femme blessée, de femme perdue. Mais la palme est à rendre au futur Vador qui tient à merveille son rôle de futur plus grand méchant de l'histoire du cinéma. Peut-être n'est-il pas encore assez méchant ? mais force est de reconnaître que l'acteur incarne bien cet idéaliste en quête d'absolu. Et tous les seconds rôles tiennent la corde. Que manque-t-il alors à ce film ? Une dose d'humour. Il est vrai que les meilleurs épisodes de la saga sont les + noirs mais même dans L'Empire contre attaque, Lucas a distillé un poil de déconne grâce notamment au phénoménal Lando. Ici le drame prend le dessus malgré quelques bonnes scènes avec le robot R2D2. Force est avec Lucas. Ce 3 è opus est bien le film que l'on voulait voir. Une trilogie qui s'est bonifiée avec l'âge. Encore merci mister George.

Hervé L., 2005


2.
Comment le dire sans froisser les personnes qui ont aimé ce film ? .... Diffficile, d'autant plus difficile que je ne sais pas vraiment faire dans la dentelle dans ces cas-là ; pour faire court, disons que ce film est aussi mauvais que pouvaient nous le laisser deviner les deux premiers volets de cette trilogie.
Je m'explique : en premier lieu, l'histoire est à la fois décousue et inconsistante : à moins d'avoir revu les deux premiers épisodes avant la séance (j'avoue ne pas avoir consenti à ce sacrifice), on patauge dès le départ et on ne retrouve rien de l'histoire ; heureusement, qu'on se rassure, celle-ci est loin d'être assez complexe pour qu'on ne finisse pas, non seulement par comprendre de quoi il retourne mais aussi pour anticiper tout ce qui va se passer par la suite. Deuxièmement les dialogues sont d'une nullité à pleurer, creux, plats, fadasses ; Amidala qui fait preuve d'une niaiserie déconcertante n'arrange rien à cela ; heureusement que la princesse Léïa avait un peu plus de personnalité dans les épisodes 4, 5 et 6 !
Quoi d'autre ? ... Ah oui ! cette horripilante manie de vouloir nous faire retrouver à toute force les personnages des épisodes suivants ! Comme si cette trilogie était trop nulle pour qu'on puisse faire le lien naturellement avec celle qui l'a précédée : il s'agit alors de nous montrer avec de gros néons fluos que, si ! si ! c'est bien le même univers ! ... Le moins qu'on puisse dire c'est que ça devient très vite très fatigant, d'autant que ce phénomène est couplé avec d'assez triste tentatives de faire de l'humour, qui tombent assez généralement à plat. Certains admireront les effets spéciaux... Je trouve pour ma part qu'à trop vouloir nous en mettre plein la vue on finit par nous écoeurer et qu'il aurait peut-être été plus judicieux de se concentrer sur l'essentiel, c'est-à-dire l'histoire !
Il y aurait encore plein de choses sur lesquelles je pourrais m'apesantir, mais j'aurais peur de passer pour une médisante, alors restons en là pour les points négatifs... Le passage de Anakin vers le côté obscur n'est pas trop mal présenté, même s'il reste un peu tissé de fil blanc, et l'acteur qui joue ce rôle est moins imbuvable que dans l'épisode précédent. Voilà tout ce que je pourrais dire de positif sur ce film ! Pour le reste, force est de l'avouer : il ne faut pas compter sur moi pour faire marcher le merchandising Star Wars cette fois !

Liléo, Vu en 2005.

 

Retour liste