Résumé
Un entraîneur au
chômage décide de monter une équipe de football à
l'aide d'anciens moines shaolin en quête de reconnaissance. Le kung-fu
appliqué au ballon rond va donner des résultats explosifs
!
1.
Vous-êtes-vous déjà arrêté devant une
affiche de film en vous disant : "celui-là, je ne risque pas
d'aller le voir..." et de vous retrouver quelque temps plus tard
au début de la séance de ce même film en vous demandant
si vous n'avez pas régressé dans l'intervalle ? ?
C'est ce qui m'est arrivé récemment en apercevant pour la
première fois l'affiche de Shaolin Soccer, sur laquelle
un chinois grimaçant en tenue jaune canari lançait un violent
coup de pied à un ballon qui ne lui avait rien fait, sous un titre
rectangulaire, Shaolin Soccer. Le mariage du kung-fu et du foot
m'était sur le coup apparu comme une idée parfaitement stupide,
et je pensais alors que le succès de la coupe du monde en Corée
avait tourné la tête à certains producteurs bien décidé
à faire n'importe quoi pour de l'argent sur le dos du cinéma.
Quelques critiques élogieuses plus tard, lues dans la presse spécialisée
(pas dans l'Equipe), ma décision initiale de ne pas gâcher
deux heures devant un navet était soudain devenue moins irrévocable,
et je décidai de tenter le coup, sans doute traîné
par mon incorrigible goût pour le cinéma de Hong-Kong.
Et là, heureuse surprise, pas de régression attendue : le
réalisateur, Stephen Chow, a choisi la bonne solution pour traiter
ce sujet incongru :
l'absurde, la parodie, l'autodérision
systématique : soutenu par des effets spéciaux assez bluffants,
le scénario ressemble à un bon vieux film des frères
Zucker (Y-a-t-il un pilote dans l'avion?) en plus énergique
et plus délirant. Chow, évidemment, ne se prend jamais au
sérieux, multiplie les clins d'oeil aux films de genre et massacre
allègrement les règles, les joueurs et les terrains de football
(réjouissant, n'est-ce pas ?) dans une tornade de coups de pieds,
de coups de têtes et de coups de ventre totalement improbables.
Le réalisateur affirme s'être inspiré de la série
de dessins animés Olive et Tom (quel adolescent normalement
constitué ne s'est pas abruti dans les années 80 devant
cette série interminable ?), dans laquelle les ballons se déformaient
et tournoyaient en l'air pendant des heures, avant de fracasser les poteaux
à des vitesses proches de la lumière et d'assommer les joueurs
les plus solides.
Avec Olive et Tom, il fallait au moins trois épisodes pour
marquer un but, et les matchs duraient parfois plusieurs mois. Shaolin
Soccer est beaucoup plus court car il n'en a retenu que les aspects
les plus spectaculaires, en ajoutant une bonne dose d'humour. Les matchs
du film deviennent alors des parties aux acrobaties totalement délirantes,
truffées de gags (qui ne font pas toujours mouche admettons-le)
et de références cinématographiques irrévérencieuses.
Bref, ne vous fiez pas aux apparences : après les indiens de Lagaan
vainqueurs au cricket, méfiez vous du moine Shaolin : c'est un
avant-centre redoutable !
Laurent Goualle,
vu à Pau en 2002
2.
Tout d'abord, le titre et l'affiche de ce film m'ont laissée sceptique.
Ensuite, j'ai lu pas mal de critiques positives sur ce film (dont, d'ailleurs
celle de Laurent.) Alors, quand, la semaine dernière, des amis m'ont proposé
d'aller au ciné, je leur ai proposé d'aller voir Shaolin Soccer.
Il y avait très peu de monde dans la salle, bien que le film n'y était
diffusé que depuis quelques jours... Je tiens aussi à vous préciser que
ce film est le plus gros succès de tous les temps à Hong Kong. Il a même
obtenu 7 prix dans les 21e Hong Kong Film Award (une 1ere pour une comédie!)
Bon, alors... qu'est-ce que j'ai pensé de ce film? Après le "c'est quoi
ce film?!", je me suis laissée emporter par le délire: c'est une comédie
totalement décalée, qui sort complètement des sentiers battus. Certes,
c'est très mal joué (genre Bioman), le doublage est pourri (oui,
oui, je l'ai vu en VF, what a shame!), et le scénario est plus que classique;
mais qu'est ce qu'on rigole! Stephen Chow a un potentiel comique inouï
(et les 2ds rôles sont eux aussi géniaux), et ce film est un mélange subtil
d'auto-dérision chinoise et de 2d dégré (au moins!) De plus, on y trouve
des parodies de différents films (Matrix, Jurassic Park...)
Voilà! Moi, j'ai adoré cette comédie totalement délirante qui m'a fait
retourner dans mon enfance (au temps de Olive et Tom, Dragon
Ball, ou encore Les Chevaliers du Zodiaque... dont ce film
s'inspire énormement.) Par contre, l'humour est un peu spécial, et tout
le monde ne l'apprécie pas (les avis étaient très partagés à la sortie
du ciné!)
Quoiqu'il en soit, je vous le conseille: vous passerez une agréable soirée,
et rirez pendant 1h30!
Marion
3. L'ultime razzia
Quand le plus décalé des humoristes revisite le plus populaire des sports
cela donne un film culte. Stephen show met toute son énergie créatrice
dans son film en mettant en parallèle 3 films aussi jouissifs les uns
que les autres. D'abord il présente les déboires de 4 ex moines shaolin
perdus dans la jungle urbaine et recherchant comme développer l'enseignement
de leur maître. Cela donne une tentative avortée mais hilarante de mixer
kung fu et chanson ; une cuisinière adepte de Taï Chi ou encore un duel
dans une arrière-cour avec pour seul arme le ballon. L'expérience footbalistique
permet au film de tomber dans la folie la plus totale. Stephen Show se
permet les parodies les plus surprenantes : le match de gala transformé
en guerre de trachée !!! ; le tir qui fait trembler le sol (merci Spielberg)
et bien sûr le tournoi. Les matchs rappelleront aux nostalgiques la série
Olive et Tom : tir fracassant, gardien agile comme des singes, terrain
gigantesque. Les matchs sont autant de fou-rire que de cliché : citons
le gardien Shaolin à la combinaison jaune parodiant Bruce Lee dans le
jeu de la Mort ; le duel à coup de frappe entre les deux buteurs……..
Au travers de ces deux histoires, Stephen Show introduit quelques passages
free style pour le seul bonheur des yeux. : la piste de danse improvisée
devant le resto ; l'arrivée des 4 shaolin footballeurs en tenue dépenaillée
digne de Bruce Willis dans Armagedon ; l'esthéticienne moustachue…..
Autant le dire tout net, ce film est à ranger à côté du festin
chinois. Ovni asiatique à l'humour contagieux, c'est une réussite
totale. Petite remarque : regardez la version cantonaise et non internationale
pour avoir droit à tout le show.
Hervé
L.
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