Résumé
Peter
Parker, orphelin élevé par son oncle et sa tante dans le quartier de Queens
(NY), se fait mordre par une araignée génétiquement modifiée. Son agilité
et sa force augmentent, et des pouvoirs surnaturels apparaissent: il devient
Spider Man et se met au service du "bien" (pour changer!) Le riche industriel
Norman Osborn (père du meilleur ami de Peter --->le monde est petit!)
est victime d'un accident chimique et devient le "méchant" Bouffon Vert,
qui menace la ville.
1.
N'ayant jamais été une fan du comics Marvel, je ne peux pas vous parler
de l'adaptation de la BD au cinéma, alors je vais vous faire une critique
sur le film lui-même, sans le comparer au comic-book du même nom (alors
avis aux fans pour une critique plus approfondie...) Au début, j'ai eu
beaucoup de mal à accrocher à ce blockbuster americain, à cause de l'âge
du héro, qui est tout à fait incredible: en effet, le grand dadet Tobey
maguire de 27 ans joue le rôle de l'adolescent timide et maladroit de
18 ans!
Bon, je commence par les points positifs: les efftes spéciaux sont parfois
spectaculaires (même si quelques uns sont ratés et qu'on voit à 10 km
que Spidey est en images de synthèse...) Il y a aussi quelques clins d'oeil
marrants (par exemple, son costume est caché sous ses vêtements, à la
Superman.) De plus, le personnage est intéressant: c'est un héros humain
(pas un héro sans âme et sans faiblesse.) Je ne peux pas non plus nier
l'humour de ce film, assez délirant (normal, venant de Sam Raimi)
Par contre, l'histoire est d'une banalité affligeante: c'est l'histoire
d'un ado doué en sciences, donc détesté par ses camarades de classe (sauf
par la fille qu'il aime, of course), qui se fait piquer par une araignée,...
transformation,... et vas-y que je te grimpe aux murs grâce aux micro-poils
qui poussent sur mes mains (ça marche même à travers les gants!) En fait,
il y a peu d'innovation, et tout est calqué sur les films de Superman.
C'est toujours la sempiternelle bataille du "gentil" contre le "méchant",
sans nuances possibles! De plus le personnage du Bouffon Vert (le Goblin)
n'est pas crédible du tout: son costume est ridicule (genre Bioman,
ou Power Rangers ultra-kitch) et il pousse tout le temps des "ha
ha ha" à hurler de rire... De plus, les dialogues sont souvent très niais
(surtout ceux entre Peter et sa chérie Mary Jane.) Enfin, la fin ressemble
plus à une BA du n° 2 (prévu pour 2004) qu'à une fin.
Pour conclure, ce film est du cinéma pop corn comme on l'aime, avec un
esprit patriotique tellement développé que ça en devient marrant. C'est
un film populaire de qualité, où l'on rit beaucuop même quand le rire
n'était pas rechercé par le réalisateur... (je me suis surprise à être
la seule de la salle à pouffer pendant certaines scènes, mais grâce au
Dolby Suround, les autres spectateurs ne m'entendaient pas!) Certes, on
rit quand les scènes sont censées être sérieuses, mais qu'est-ce qui importe
le plus? De passer un bon moment, non? En fait, les défauts de ce film
sont aussi ses qualités: il en devient une comédie assez délirante!
Donc, c'est un bon film pro-americain à consommer avec pop corn et coca,
et à prendre au second degrés. C'est un bon divertissement, un film populaire
gentil comme tout, et puis tout va bien dans le meilleur des mondes, parce
qu'on est tous amis et qu'on aime tous Spidey!
Marion
PS: Quelques infos
concernant Spider man
-ll a été projeté dans 3876 cinémas aux USA (un record!)
-Après le 11 septembre, la BA et l'affiche (sur laquelle les 2 tours se
reflétaient dans les yeux du super-héros) ont été modifiées. Mais d'autres
images des Twin Towers ont été ajoutées au film pour rendre hommage aux
victimes.
2.
J'ai dans ma chambre quelques très vieux numéros de Strange (magazine
de Comics consacré aux super-héros de Marvel) que je relis parfois quand
je viens voir ma mère (il y reste encore aussi l'affiche de Pink Floyd
The Wall, accrochée au même mur depuis 11 ans). C'est dans Strange
que j'ai découvert Peter Parker alias Spider-Man, qui se distingue des
autres " super-héros " par ses tourments intérieurs, ses problèmes familiaux
et sentimentaux, ses maladresses et une malchance récurrente. Je trouvais
le personnage sympathique et humain, même si les traits d'esprit et l'humour
que lui prêtaient les auteurs étaient parfois agaçants.
Attiré dans la salle par des
critiques flatteuses et par le talent de Sam Raimi (réalisateur de la
série d'horreur inénarrable Evil Dead - où il faisait preuve d'humour
noir et d'une grande imagination visuelle - et du remarquable Un plan
simple), j'ai trouvé le film plutôt plaisant. Le jeune acteur qui joue
l'homme-araignée est attachant, il restitue bien le mélange de naïveté,
d'humour et d'humanité qui caractérise le personnage. Les personnages
secondaires sont soignés, en particulier Harry, le fils de Norman Osborn
(ce dernier étant l'ennemi de Spider-Man sous le sobriquet de " Bouffon
Vert "). Harry est le meilleur ami de Peter ; il est cependant écrasé
par la personnalité de son père, brillant scientifique et homme d'affaires.
Willem Dafoe, acteur brillant par ailleurs, sur-joue cependant quelque
peu ce personnage du père, qui n'est somme toute qu'une variation sur
le thème de Dr Jekill et Mr Hyde. Les rapports qu'il entretient avec son
fils Harry et son fils spirituel Peter (lui aussi brillant scientifique
en herbe) sont intéressants bien que parfois superficiellement abordés.
Les effets spéciaux numériques des scènes de haute-voltige dans New-York
et des prouesses physiques du super-héros sont réussies et sobres.
Le film concède au sentimentalisme (en particulier sur le plan des relations
de Peter Parker avec sa tante), est naïf en appuyant trop les caractères,
mais sait aussi être émouvant (la douleur du même Peter après la disparition
de son oncle, le sentiment du deuil et de sa responsabilité dans ce décès).
Il se conclut sur l'enterrement de Norman Osborn/Bouffon Vert. Cette fin
résume bien le destin difficile de Peter. Même s'il a vaincu son ennemi,
cette victoire est amère, car elle signifie la mort du père de son meilleur
ami, lui-même son futur ennemi puisque jurant de venger son père. En outre,
il doit renoncer à son amour pour Mary-Jane, dont il est secrètement amoureux
depuis sa petite enfance. Alors que Peter tourne le dos à Mary-Jane et
s'éloigne, le drapeau américain flotte au vent, sur fonds de ciel bas
et gris. Dans cette image vue dans nombre de productions US navrantes,
certains ont vu une autre concession de Raimi, cette fois au nationalisme
du pays. Mais on peut y voir aussi une certaine ironie du réalisateur,
qui en ces dernières scènes n'associe pas au drapeau étoilé les éternelles
valeurs de l'Amérique triomphante.
Alexis
G, vu à Grenoble en juin 2002
|