Stalingrad
2001
France-Etats-Unis
Réal. : Jean-Jacques Annaud
Avec : Jude Law (Vassili Zaďtsev), Joseph Fiennes (Danilov) Rachel Weisz (Tania Chernova), Bob Hoskins (Khrouchtchev), Ed Harris (Major König), Gabriel Marshall-Thomson (Sacha), Ron Perlman (Koulikov)


Film à grand spectacle sans surprise, mais qui appelle de nombreux commentaires sur le thème de l'adaptation cinématographique de faits historiques. Une fois de plus, la preuve est faite qu'un film historique est plus représentatif de l'époque de sa production que des faits qu'il restitue. Le film d'Annaud le démontre une fois de plus, en se recentrant plus que jamais sur l'individu, valeur ô combien actuelle. Stalingrad n'est qu'un vaste décor coûteux à l'arrière-plan. On ne sait quasiment rien de l'évolution de la bataille, ce qui est tout de même paradoxal pour un film se targant d'un tel titre (voir aussi l'affiche : deux visages sur un fond rouge). Et s'il y a une victoire finale, ce n'est certainement pas celle de Staline : le commissaire politique ne peut s'empêcher de critiquer l'ensemble de l'idéologie communiste avant de se sacrifier pour son ami, le héros. L'individualisme l'emporte sur tous les fronts (duel, amour, vengeance) ce qui ne laisse pas d'être paradoxal pour un film sur cet événement concernant le peuple russe. Tout le monde parle anglais (alors que les film est français et les événements russes), ce qui est un signe involontaire de plus de la victoire d'une culture qui se veut universelle, et qui balance des produits cinématographiques standardisés où les acteurs, malgré tout leur talent, sont désormais transparents, simples marionnettes agitant des pancartes : "héros", "copine du héros", "méchant", etc... Si l'on excepte tout ce que je viens de dire, il subsiste une vague qualité : le duel d'acteurs Ed Harris/Jude Law.

L.G., vu en 2001