1.
Commentaires à ne lire qu'après avoir vu le film car je raconte tout !
Vu à Bordeaux en 2001, Mégarama, accompagnée de loulous qui hésitent bruyamment
entre rester pour la scéance ou aller voir American Pie 2 dans la salle
d'à côté (ce qu'ils ont finalement fini par faire, sans doute poussés
par mes ondes négatives, et ce qui me permet aujourd'hui de parler d'un
film que j'ai pu apprécié).
Ambiance polar. Nous sommes entre
Paris et Meudon et il fait gris. On y rencontre deux marginaux : Carla
travaille comme secrétaire, elle est brillante dans ses fonctions mais
elle est exclue de toute relation amicale, sentimentale ou sensuelle.
Cette exclusion, qui fait d'elle le "cageot" de la boîte de BTP pour laquelle
elle travaille, ou la bonne copine à qui on raconte ses nuits sans jamais
lui demander comment elle va, est liée à son handicap physique : elle
est malentendante. En permanence sur la défensive face à la méchanceté
des gens, elle s'enveloppe dans ses rêves. Plus sa vie intérieure est
intense, plus elle perd pied. Et les scenarii qui se déroulent dans sa
tête où elle "joue" à la manière d'une adolescente qui refait en
face de la glace la scène où on l'a invitée à danser un slow pour la première
fois, ces scenarii ne correspondent jamais à la réalité.
Elle rencontre Paul qui, lui, a bien les pieds sur terre. Qui, sortant
de prison, semble être plus dans la merde qu'elle ; à qui Carla a plaisir
à tendre la main parce qu'enfin, elle peut aider, et parce qu'enfin elle
est émue et tombe amoureuse.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Parce que s'ils sont exclus, Carla
et Paul ne sont pas paumés ! Ils savent très bien où ils veulent aller
et chacun va se "servir" du handicap physique ou social de l'autre pour
s'en sortir. Elle pour tirer vengeance d'années de frustration dans son
entreprise en utilisant la force brutale de Paul, et lui pour rouler le
milieu et se casser avec le fric en utilisant la capacité de lecture sur
les lèvres de Carla.
Et puis la fin heureuse mais immorale (ils ont tout de même été très loin
dans l'horreur pour satisfaire leur désir d'ascension) me convient parfaitement
et je ne peux leur souhaiter que bonheur et de nombreux enfants !
Les deux interprètes, Vincent Cassel et Emmanuelle Devos, sont excellents
et bon... les dialogues sont vraiment supers ! Serait-ce génétique le
don de la bonne réplique ?
Cécile
L.
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2.
Une secrétaire sourde mais pas muette et un peu pimbêche s'amourache d'un
ex taulard (vincent Cassel). Le duo formé va se venger de la société qui
les a quelque peu exclut... Ne racontons pas l'histoire, Cécile L pour
maintenir son anonymat l'a déjà fait.
Ce film est quand même bien invraisemblable (en fait quand je vois un
film qui se veut réaliste j'aime bien qu'il le soit, sinon je suis déçu).
On veut bien croire que la secrétaire embauche la petite frappe malgré
son manque évident de qualités pour le boulot en entreprise (c'est surtout
parce qu'elle est célibataire et qu'elle cherche l'âme soeur). Mais le
casse qui vise le grisbi des méchants (coeur du film) est un peu lourdingue.
Passer des nuits et des nuits sur un toit pour lire d'hypothétiques conversations
sur les lèvres des mafieux à 50 m de distance n'est guère véridique (comme
le dit d'ailleurs E.Devos "je lis pas sur les nuques"). Par moment on
pense à Super Jaimie et son oreille bionique, mais V.Cassel n'est pas
l'homme qui valait 3 milliards. Et comment Paul (V.Cassel) trouve t-il
les moyens de s'acheter un billet pour l'Afrique du sud ? alors qu'on
nous montre et remontre qu'il n'a pas un sou : tout ça pour rebondir,
astuce scénaristique, ce fameux billet sera réutilisé dans les scènes
finales très abracadabrantes pour sortir Paul du pétrin (les méchants
lui font faire trempette dans la baignoire).
Magie du cinéma, les truands vont se liquider entre eux laissant nos deux
héros libres et amoureux. Un scénario avec des ficelles qui ont la taille
d'un cordage de bateau, mais il reste des acteurs qui s'en sortent bien.
J'aime enfin le jeu de Vincent Cassel (après la Haine, et le pacte des
loups y a pas de mal).
Marco,
vu à Lyon en 2001.
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