The Mission |
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L'oncle Hung échappe de justesse à un attentat. Cinq gardes du corps sont engagés pour le protéger. Johnnie To appartient à la génération des Tsui Hark et autres John Woo. Malheureusement, en France on ne connaît que très peu ses films. Espérons qu'après avoir vu le formidable Mission, les ditributeurs se pencheront sérieusement sur l'oeuvre passée du réalisateur. Il faut dire qu'assister à une séance de The Mission est un pur moment de bonheur, un pur moment de cinéma. Film pur, car débarrassé de toute fioriture scénaristique (l'histoire de départ est ramenée à sa plus simple expression et les dialogues sont très rares). Pur parce que concentré sur sa mise en scène, elle même d'une très grande rigueur et d'une formidable inventivité. Dans ce film tourné en trente jours pour des raisons budgétaires, Johnnie To montre que son sens de l'économie est efficace à tous les niveaux. En deux ou trois plans, il sait dessiner un personnage dans son enveloppe psychologique. Quant à la mise en scène... La seule séquence du supermarché, morceau de bravoure de film, totalement époustouflante, résume tout. Faisant penser à (et égalant) certains grands classiques du genre (dont la célèbre poursuite dans le métro dans l'Impasse de De Palma), To, plutôt que de rechercher le mouvement, filme l'immobilité. Statues figées dans des positions menaçantes, chaque garde du corps attend, puis anticipe l'événement et la violence à venir. La caméra nous révèle progressivement les clés de la scène grâce à un cadrage d'une précision absolue. La dernière partie est à mon avis un peu en-dessous du reste, mais le bien est fait depuis longtemps.
L.G.,
vu en 2001 |