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Trois amis
(Romain Goupil et ses potes) se réunissent régulièrement
pour une partie de poker. Romain, qui soutient le collectif des sans-papiers,
a apprit qu'un système de racket existait en plein Paris pour soutirer
de l'argent aux candidats à l'mmigration. Avec leurs petits moyens,
les trois amis décident de "faire quelque chose".
Vous aimez que le cinéma vous surprenne ? Vous tourneboule ? Vous
interpelle ? Courrez voir le dernier film de Romain Goupil ! Thriller
haletant ? Chronique sociale ? Film
de famille ? Documentaire militant
? Réalité prise sur le vif ? Une pure coïncidence est
un peu tout cela à la fois. Brouillant délibérément
les cartes entre la réalité et la fiction, avec des tonnes
d'humour, le réalisateur nous fait partager l'aventure de ses copains
qui ont décidé d'agir en "justiciers".
Le choix de tourner en DV, caméra à la main, peut agacer
au départ. Mais il ne s'agit pas là d'un tic de réaisateur
branché, au contraire : on croit regarder un film de "potes",
ce qui est une vraie-fausse piste qui nous emmène au coeur d'une
fiction "réelle" très militante. Sur le fond,
mine de rien, et sans jamais donner de leçon, Goupil ne cesse d'interpeller
le spectateur et le quitte en laissant de nombreuses questions en suspens
: l'ont-ils VRAIMENT fait ? Que doit-on penser du "braquage"
final ? Que fait la police ? Et l'argent ? Et nous, que faisons nous pour
lutter contre les injustices sociales ? Etc...
L'intelligence du "scénario"
concocté par les personnages est que, pour agir contre l'odieux
trafic, ils utilisent les moyens, de l'image, du cinéma. Ils se
serviront à la fin de l'alibi cinématographique pour justifier
leur acte. Dans les derniers
plans du film (la discussion avec l'avocat), Goupil abandonne la caméra-vérité
pour se laisser aller à un classique champ/contre-champ, peut-être
un ultime indice pour nous dire que tout cela n'est vraiment que du cinéma.
Un cinéma différent, intelligent et stimulant.
Laurent
Goualle, vu en 2002
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