La Fleur du Mal
2003
France
Réalisation : Claude Chabrol
Scénario : C.Chabrol, Caroline Eliacheff, Louise L.Lambrichs
Photographie : Eduardo Serra
Montage : Monique Fardoulis
Musique originale: Matthieu Chabrol
Durée : 104 mn
Avec Nathalie BAYE, Benoît MAGIMEL, Bernard LE COQ, Suzanne FLON, Mélanie DOUTEY, Thomas CHABROL

Autres films de Claude Chabrol sur le forum :
La Cérémonie

 

Le dernier film de Claude Chabrol a pour décor cette fois-ci la bourgeoisie girondine. La représentation de la bourgeoisie est un des thèmes de prédilection du réalisateur (La cérémonie (1994), Merci pour le chocolat (2000)). François (Benoît Magimel), le fils de la famille, rentre d'un séjour de quatre ans aux Etats-Unis. Sa belle-mère, Anne Charpin-Vasseur (Nathalie Baye), est candidate aux élections municipales, au grand dam de son époux Gérard (Bernard Le Coq). Les retrouvailles au domaine familial avec tante Line (Suzanne Flon) et la pulpeuse Michèle (Mélanie Doutey) se passent sous les meilleurs auspices. Cependant ce bonheur sera rapidement terni par l'envoi d'un tract dénonçant le passé douteux de la famille. On y accuse la doyenne de la famille du meurtre de son père et on fait référence aux morts suspectes de certains membres de la famille. Ce document fera également resurgir les vieux démons du passé. Ceci n'empêchera pas Anne d'obtenir le nombre de suffrages nécessaires pour être élue. Mais, au même instant, un nouveau drame frappe la maudite famille.

Comme à son habitude, Chabrol installe le décor idyllique d'une société dite privilégiée. Cette vision est progressivement entachée par des révélations successives : la haine du fils pour son père, le mari jaloux et volage, les souvenirs incessants de la vieille tante. La mise en abyme de l'histoire des deux couples (Anne/Gérard-Michèle/François) symbolise parfaitement la relation spéciale qui unit les deux familles depuis des générations. Le destin les rattrapant inévitablement.
Chabrol crée une atmosphère pesante liée aux secrets de familles et aux vérités inavouées sur fond de sentiment de culpabilité. Le spectateur est tenu en haleine jusqu'au moment où tout bascule. Un excellent film en somme. On peut également remarquer que Chabrol n'a pas fait appel cette fois-ci à son actrice fétiche Isabelle Huppert. Nathalie Baye est excellente dans son rôle de femme politique bourgeoise (le reste de la distribution également).

Frédéric G., vu en 2003

Retour liste