le gone du Châaba
France
1998
1H35
Réal : Christophe Ruggia
Scénario : Christophe Ruggia d'après le roman de Azouz Begag
Musique : Safi Boutella
Photo : Dominique Chapuis
Montage : Nicole Dedieu
Avec : Bouzid Negnoug : Omar
Nabil Ghalem : Hacène
Galamelah Laggra : Farid

Autre film de C. Ruggia sur le forum :
Les diables

 

1.
Ce film, peu connu du grand public, est un chef d'oeuvre !!! L'histoire se passe dans un bidonville de Lyon, le châaba, où Omar, un enfant de huit ans, passionné de lecture, tente de s'en sortir dans ce monde sans justice pour les étrangers. Pendant 1 heure 20 on assiste à une culture qui tente de survivre dans cet univers gadouilleux parsemé de bout de tôles, on admire la force des personnages qui restent fiers malgré tout mais le must reste ce petit bonhomme magique nommé Omar. De très bons acteurs sur qui on devrait prendre exemple!!!!!

Nils., vu en 2002


2.
Ce film a été réalisé à partir du roman autobiographique de Azouz Begag, chercheur au CNRS, romancier, sociologue spéaliste en socio-économie urbaine à Lyon. Il est impliqué dans ce film comme co-scénariste et fait montre d'un sage recul, bien éloigné de ce que les médias nous laissent voir. A méditer si on veut croire que le milieu du foot n'est pas la seule alternative possible même si elle est largement médiatisée.

Une analyse du film, à partir de son monde sonore, est disponible sur le site et je peux déjà vous mettre l'eau à la bouche en vous expliquant comment la musique "in" est révélatrice du passage du monde de l'enfance à celui de la réalité d'adulte pour Omar ( cliquez sur la rubrique : le monde sonore au cinéma pour le découvrir)

Vous pouvez aussi consulter cette rubrique pour entendre quand, comment et pourquoi le spectateur passe d'un monde musical à un autre (c'est à dire d'une culture à une autre) ou bien quand et pourquoi il y a mélange musical : la scène de l'incendie est à ce titre intéressante.

Deux situations sont plus particulièrement développées dans l'univers sonore de ce film : Le cas Yasmina et la scène de la circoncision. Je parle, à propos de ces deux musiques, de la relation au corps, elle est justement soulignée par ces deux musiques " in " alors que les musiques " off " traitent plutôt du contexte social.
Un film intelligent, sensible et extrêmement humain : un angle subtil et peu traité du déracinement et de la nécessaire intégration qui en découle. Un film sans concession mais qui remonte le moral au lieu de prôner la culpabilité des uns et l'inaptitude des autres. Un peu chimérique sans doute mais de merveilleux moments d'amitié entre les enfants : un film à ne pas rater.

BB Vu en 2001, en projection privée.

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