Même si ce film a été tourné avant la crise politique, économique et sociale
terrible qui affecte l'Argentine, on y sent déjà l'omniprésence des difficultés
de ce pays.
Rulo est un ancien bassiste d'un groupe de rock des années 70, il a arrêté
la musique et se forme dans un Buenos Aires qui semble en grande reconstruction
au travail de grutier...Il est divorcé et vit seul avec son fils de 19
ans passablement inactif (entre deux baillements il chante accessoirement
dans un petit groupe).
La vie n'a pas l'air toute
rose dans ce pays, Pablo Trapero nous fait partager les difficultés de
Rulo a trouver un boulot, il faut savoir faire des sacrifices et ne pas
hésiter à descendre en stop 2000 km plus bas pour un hypothétique travail
sur un chantier.
Les images tournées en noir et blanc avec un grain énorme accentuent l'effet
"documentaire". Cela peut ressembler parfois à du Ken Loach, mais le réalisateur
n'a rien à dénoncer ni à démontrer (voir Navigators).
On suit avec plaisir les tribulations de nos personnages dans cette Argentine
qui a été le pays le plus riche d'Amérique du sud, mais qui semble aujourd'hui
bien mal en point.
Marc S., vu en 2002
à Villeurbanne
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