Résumé
de l'histoire
André Jurieux vient
de réussir un exploit aéronautique et il est accueilli triomphalement
au Bourget par toute la presse et les autorités politiques. Il a accomplit
cet exploit pour l'amour d'une femme, Christine, qui n'est même pas là.
Il se plaint d'elle au micro d'un journaliste venu le questionner sur
son exploit. Octave, l'ami de tous les instants, s'occupe à la fois de
la détresse de Jurieux et des questions des journalistes.
Christine est dans un riche appartement parisien avec le marquis de La
Chesnay qu'elle vient d'épouser et c'est à la radio qu'elle entend avec
effroi, les déclarations de Jurieux à son encontre.
Le marquis a lui-même une maîtresse : Geneviève. Il a aussi la particularité
de collectionner les boîtes à musiques, automates et autres limonaires.
Jurieux, désespéré au point de vouloir mourir, provoque un accident de
voiture sans gravité, et Octave qui était dans la voiture, lui promet
d'arranger une rencontre avec Christine : il le fait inviter à la partie
de chasse que donne le marquis dans son château de la Colinière. Octave
est un grand ami de Christine et il fut aussi celui de son père, grand
chef d'orchestre autrichien décédé.
A la Colinière se retrouvent également : Lisette, femme de chambre de
Christine, Schumacher, son mari qui est le garde du château. Celui- ci
souhaite que Lisette quitte ses fonctions auprès de Christine pour rester
vivre avec lui. Lisette n'en a nulle intention. On rencontre aussi le
braconnier, Marceau, que Schumacher considère comme son ennemi mais que
le marquis trouve sympathique au point de l'engager à son service; Geneviève
et différents invités sont également présents.
La partie de chasse se déroule sur un week-end en plusieurs épisodes:
une battue, la partie de chasse elle-même et la fête déguisée le soir.
Lors de cette fête nocturne déguisée, le drame va se dérouler: Schumacher
a surpris, dans la journée Marceau avec Lisette, Christine vêtue du manteau
de Lisette donne rendez- vous à Jurieux et dans la nuit. Schumacher croit
que Lisette est avec son amant, il tire et Jurieux est tué.
La conclusion appartient au marquis: c'était un accident.
L'analyse du monde
sonore de ce film de Renoir "la Règle du Jeu" a besoin de quelques
explications, elle est donc précédée de ce petit
glossaire.
Pianola
:
C'est un instrument
de musique mécanique (automatophone) dont le jeu est réglé
par une bande de papier perforée jointe à un mécanisme
pneumatique. La reproduction de la musique est à peu près
exacte ou en tous cas, le pianola, avant l'arrivée du disque, était
plutôt performant. Il nous semble à nous, auditeurs du XXIème
siècle, totalement surfait dans ses sonorités.
Limonaire
:
C'est
un orgue de barbarie, qui porte le nom de son inventeur (1906).
Pour
ce qui concerne les autres termes techniques, la rubrique l'univers
sonore au cinéma a pour fonction de vous
éclairer.
ANALYSE
DU TRAITEMENT MUSICAL DE CE FILM:
DANS CE FILM
LE SON EST SYMBOLIQUE ET IL EST OUTIL DE VERITE, VERITABLE CLE
POUR COMPRENDRE , MAIS D'UNE AUTRE MANIERE.
La musique de
fosse (off) :
Elle
n'est présente que pendant le générique de début et c'est une volonté
de J.Renoir alors que, dans le film, la musique ("in") est extrêmement
présente, elle est même au cœur du film (la fabuleuse scène dans laquelle
Octave fait revivre la direction d'orchestre du père de Christine).
La musique de générique de début est une" allemande" de Mozart, ( une
" allemande" est une danse) c'est par conséquent une musique de divertissement.
Interprétation possible concernant le choix de cette musique volontairement
sans grande envergure musicale, nous sommes dans le jeu, et Renoir va
décrire ses règles de fonctionnement.
La musique du générique de début contient donc intrinsèquement la signification
du titre du film.
Les musiques d'écran (in)
Elles sont très nombreuses
et c'est le seul statut que Renoir accepte d'accorder à la musique de
cinéma: il ne veut pas que la musique remplace le jeu ou l'expression
des acteurs, ceux ci doivent se suffire à eux-mêmes ; La position de Renoir
sur le sujet est stricte et parfaitement connue : la musique doit uniquement
découler de l'action.
La radio
Interprétation
de son intrusion
Interprétation
de la prégnance des musiques mécaniques
Les exemples ne manquent
pas:
Lorsque Marceau tente de séduire Lisette
Pendant la fête masquée
Le
mime remplace la véritable musique
Cette
analyse par le biais du traitement de la musique permet de mettre l'accent
sur l'aspect illusoire qui caractérise la vie d'Octave.
Nostalgie également d'une musique et d'un monde perdus : la Vienne d'avant
guerre, il n'en reste qu'un mime: une caricature.
L'absence
de son comme élément dramatique
Cette
absence de son à des moments où il devrait être présent
se présente 2 fois.
La musique comme marque de l'indifférence au drame
En conclusion
Le
parti pris de RENOIR:
"je
pense qu'une partition musicale qui souligne le jeu de l'acteur implique
que ces acteurs sont incapables d'interpréter leur personnage avec
leur seul talent. Dans le cas où l'on ne peut se passer d'un accompagnement
il est préférable de se baser sur un genre de contrepoint
musical."
Renoir indique
clairement son choix: il refuse d'utiliser une musique qui serait un soutien
émotionnel. En conséquence on voit les objets sonores: il
en fait de réels acteurs et la musique n'a plus un simple rôle
d'accompagnement, elle contrepointe, c'est à dire qu'elle occupe
une position sans hiérarchie avec le jeu des acteurs: elle ne leur
est pas subordonnée.
Brigitte
boëdec 2002
Si
vous souhaitez lire l'analyse musicale de ce film, il suffit de cliquer
sur l'enveloppe animée et je vous ferai parvenir les infos que
vous souhaitez.
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