1.
Sans avoir vu les deux autres films de cette trilogie d'un réalisateur
pour moi inconnu, ce film m'est resté dans la tête un bon moment, sans
que je sache vraiment comment l'apprécier. Mélodrame relatant l'hyper
dépendance réciproque entre un mari et sa femme, ce film est une histoire
d'amour comme on en voit rarement au cinéma : c'est ici l'homme qui
la vit le plus fort et qui est en demande constante et désespérée. Quelle
fille normalement constituée ne craquera pas devant la scène à mon sens
magnifique où Melki (très beau) se caresse le visage avec la main de
sa femme allongée près de lui mais complètement shootée ? Manque immense
d'amour, de sexe sans doute, et de tendresse, tout cela traduit en une
seule scène. Filmé caméra à l'épaule, Melki ressemble à ces anti-héros
de la vie quotidienne célébré aussi par Cassavettes.. Je n'avais vu
cet acteur que dans "La vérité si j'mens", alors quel changement
! Fermé, rongé, tout en intériorité, continuellement sombre (peut-être
trop, ça m'a un peu gêné), un homme perdu, comme le montre la fin du
film. La musique aussi colle parfaitement au climat du film. La seule
chose déconcertante, c'est qu'il annonce à Ornella Mutti qu'il l'aime
: je ne l'avais pas vu venir et n'y ai pas cru du tout !
Steph
B, vu à Rennes, janvier 2003
2.
Après la vie est le film le plus dense de la trilogie : dense
par l'émotion qu'il suscite, par les thèmes qu'il aborde
(voir ce que dit Steph B. plus haut), et aussi par son interprétation.
Je me plaignais de Morel et Mutti dans un couple épatant ; ici
il faut saluer les performances magistrales de Gilbert Melki et de Dominique
Blanc, dont les grands yeux implorants de prof junkie nous entraîne
dans le cauchemar de la dépendance. Ce mélodrame à
la mise en scène sobre et sombre, porté par ses acteurs,
totalement bouleversant, achève la trilogie de façon poignante
sur les hauteurs surplombant la ville de Grenoble (notons les trois
films se terminent dans les sommets). A quand d'autres projets aussi
originaux et ambitieux que celui de Belvaux ?
Laurent
G, vu à Pau en janvier 2003
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