1.
Un an après " La Communauté de l'Anneau ", la version cinématographique
des " Des Deux Tours " a enfin généré le besoin impérieux de me plonger
dans l'univers littéraire de Tolkien (j'ai résisté une année, pas si
mal, n'est ce pas). Un bon point pour Jackson qui donne ainsi l'envie
de s'en remettre à l'œuvre d'origine mais je soulèverai à ce sujet une
question qui concerne l'œuvre cinématographique dans son autonomie.
Je n'ai pas résisté non plus au petit luxe de la lecture du DVD. Il
est au moment " ad hoc ", sur le marché ! La version longue de la Communauté
de l'Anneau + ses annexes sont intéressantes et apportent des réponses
à des interrogations communes,
un exemple :
l'absence de Tom Bombadil, regrettée l'an dernier par Laurent trouve
une explication cohérente. On peut cependant se demander si l'achat
ou location du DVD ne deviendront pas incontournables à l'avenir et
se poser derechef la question de l'autonomie du cinéma. Le DVD permet
cependant de revoir des jugements effectués " à chaud ", son existence
me semble, dans ce cas, moins problématique pour la survie du cinéma
dans son indépendance par rapport à d'autres supports.
La planification marketing a certes été rondement menée, je la soupçonne
même d'avoir influé sur l'achat de lecteurs DVD en cette période de
cadeaux, mais… " par la culotte du Saint Père " ! nous sommes au XXIème
siècle.
En tous cas j'attends la sortie du 2ème ( puis 3ème DVD) avec une réelle
impatience.
I l'analyse musicale
Disponible dans " l'univers sonore au cinéma "
Elle est particulièrement sévère et semble proche de celle d'1/10ème
des spectateurs, elle va donc à l'encontre des avis exprimés sur le
sujet, à leur quasi unanimité.
Si vous ne souhaitez pas rompre l'engouement suscité par la musique
de Shore, je vous déconseille cette lecture.
II Analyse du film (indépendante de l'analyse musicale)
J'ai eu du mal à faire abstraction du son pour me laisser porter par
le film lui même. Les Deux Tours possèdent cependant leur magie
personnelle et ont réussi à me donner envie de voir l'ultime épisode
de la Trilogie : " Le Retour du Roi ". Je me demande cependant s'il
ne s'agit pas là d'un sérieux entêtement de ma part, sans " entendement
" aucun.
La représentation, le jeu scénique et la place accordés au personnage
de Sméagol-Gollum m'ont semblé remarquables. Le traitement visuel des
" Ents ", leur présence et prégnance sont tout à fait décevants, ces
séquences m'ont paru bâclés au profit des scènes de batailles dont la
longueur et la répétition sont quelque peu contestables ? ? Que restera-t-il
pour l'épisode à venir ? je crains un essoufflement mais, Jackson garde
peut être la capacité de nous époustoufler encore. A voir donc.
Les images du film, étonnamment proches des illustrations d'Alan Lee,
sont à mon sens fabuleuses. Hormis les " Ents ", tout ce qui est visuel
m'a plongée dans la féerie, quels que soient les effets spéciaux utilisés,
ils ont avivé mon œil et charmé mon esprit.
Petite remarque : mon acuité visuelle souffre d'un manque de
connaissances solides, je suis donc " bon public " dans ce domaine et
je rejoins ainsi le club des " naïfs bienheureux " dont je parle plus
loin. J'en ai bien conscience, j'attends donc de lire, avec une certaine
impatience, les critiques pertinentes des uns et des autres , elles
ne manqueront pas de me " déciller ".
III critique du film comme entité créatrice
Les réflexions qui suivent me sont suggérées par le travail de Chabrol
dans " La Cérémonie " et les chemins de traverses qu'il a osés par rapport
au roman " L'Analphabète ". Ce film est une entité et les libertés prises
par Chabrol ne nuisent, à mon sens, ni au film, ni au roman.
Je m'insurge donc un peu pour ce qui concerne le travail de Jackson
: L'œuvre de Tolkien, quoique complètement fantastique, n'en n'est pas
moins construite avec une rigueur extrême quant à la logique des lieux,
des personnages, des époques, des aventures (ceci est vrai pour le moindre
détail : on retrouve Bill à la fin…) certains liens font défaut dans
les deux films et cette absence parasite l'esprit au point d'empêcher
le vécu des sensations et la liberté des émotions.
Mon questionnement réflexif ne s'adresse pas aux purs génies qui ont
déjà tout intégré, tout digéré, ils n'ont plus besoin de se poser de
questions. Il ne s'adresse pas non plus aux bienheureux dilettantes,
qui ne s'empêtrent pas dans leur intelligence et qui vivent de sensations
et d'eau fraîche. Il s'adresse tout même à tous ceux qui connaissaient
déjà Tolkien.
Toute création artistique est tributaire du chemin obligé de la construction
logique même si elle est destinée à être complètement transcendée(Lynch
dans " Mullholland Drive " joue d'ailleurs sur une " logique " subtile
qui est celle du monde onirique). Il n'y a donc pas lieu de penser que
le " besoin de sens " soit signe d'étroitesse de sensibilité du spectateur
ou de son incapacité à s'évader dans le monde de l'imaginaire (il est
monnaie courante d'entendre de telles inepties!*)ceci est vrai pour
toute création (filmique soit-elle). *Pour mes futurs détracteurs,
je vais simplement effectuer un bref rappel : Léonard de Vinci a passé
sa vie à essayer de comprendre le monde et la logique de ses rouages,
son imaginaire n'a, semble-t-il, pas été amoindri pour autant, il s'en
est même largement servi dans son œuvre créatrice ! is'nt it ? Il
me semble donc tout à fait pertinent de se poser, pour cette Trilogie
de Jackson, la question suivante :
Qu'en est il donc d'un film comme " entité créatrice " à part entière
s'il est nécessaire d'avoir recours au roman
Un exemple :
Le passage tronqué du cadeau des capes elfiques par Galadriel en Lothlorien,
aurait dû se répercuter dans l'épisode de la chute de Sam et Frodon
devant Mordor (ils sont invisibles grâce à ces capes) certaines coupes
en entraînent d'autres par pure relation de causalité. Il y a d'autres
exemples, mais j'essaye d'être concise.
Ces questions ne se posent sans doute pas à ceux qui avaient déjà lu
l'ouvrage littéraire (quoique…Alexis G, vieil ami de Tolkien, a remarqué
ce type de failles).
Il me semble que les lecteurs de Tolkien sont, quant à eux, parfois
coupés dans leur imaginaire filmique à cause de l'absence ou modification
de certains évènements qu'ils auraient souhaités revivre ou qui leur
semblaient essentiels. La lecture préalable peut donc se révéler, elle
aussi, comme un obstacle au vécu émotionnel lors de la projection des
films.
Un exemple :
Les libertés de morcellement prises par le réalisateur quant au déroulement
des différentes aventures des compagnons de Frodon (après la dissolution
de la Communauté).
Elles peuvent surprendre dans un premier temps mais, après réflexion,
il me semble qu'il s'agit d'un bon choix pour que le film conserve son
élan vital. Il est vrai que je n'avais pas encore lu le roman, signe
que la volonté d'une fidélité exacerbée (et revendiquée) à l'œuvre d'origine
peut devenir un handicap sérieux.
Jackson a pris le parti de la fidélité à Tolkien, il n'en demeure pas
moins, à mon avis, le talon d'Achille de sa Trilogie. IL y aurait là
de quoi animer moult débats sur la notion de "chef d'œuvre" pour le
cinéma, la Trilogie n'entre peut-être pas dans ce cadre, mais je m'arrêterai
là, je ne suis pas spécialiste en la demeure.
Brigitte
Boëdec Déc. 2002
PS " Se munir
de " boules quies ". J'ajouterai quelque chose à cette judicieuse idée
de Morgane L D : allez voir le film en VOST, armés des casques de Rohan
ou de ceux qui sont essentiels aux ouvriers maniant le marteau piqueur…
Une idée géniale de création d'entreprise : la location de casques audio
(avec un petit supplément sur le prix du ticket d'entrée) réglables
en volume et permettant la suppression du SON si on le souhaite. Etonnant
que le lobby de la production Jacksonienne n'y ait pas pensé !
2.
A tous ceux qui se sont un peu (ou beaucoup) emmerdés en regardant l'épisode
I (à savoir la communauté de l'anneau pour les incultes). Le 2ème film
est bien meilleur que le premier, même s'il commence sur un ton
de documentaire chiant sur la montagne (admirez les paysages), il enchaine
rapidement sur un court rappel de la situation, style "Vous ne passerez
pas!! - Gandalf !"(Lise voulait que je place ça). Gollum est à tomber
de sa chaise. Enfin bref on a rigolé pendant plus de la moitié du film
(mais le mec a coté aussi) à cause du nain et des dialogues en
général, Legolas: "L'aube est rouge, beaucoup de sang a coulé hier"
(déduction pleine de poésie ratée). Quand Legolas prend un bouclier
pour une planche de surf et dévale les escaliers des fortifications
du gouffre de Helm en tirant à l'arc, on a été super surprises ( faut
le voir pour le croire). La bataille du gouffre de Helm, est éprouvante
psychologiquement (non on déconne), c'est la scène la plus réussie du
film.
Un truc délirant, quand Aragorn tombe d'un ravin, inconscient, on voit
Arwen(sa chérie) l'embrasser et puis soudain elle devient un cheval
!!! En fait il rêvait, enfin c'est crade. Un moment un Orc court
avec la flamme olympique vers la forteresse; en fait c'était une ruse
!!!, la flamme c'était de la poudre destinée a faire exploser le mur,
mais on y a cru. Pour finir, on en sort avec l'envie de voir la suite.
J'étais tellement dans le film que j'ai oublié mon portable dans le
cinéma. En expertes du 1er film, on a la version longue sur DVD, on
conseille d'aller voir ce film, au moins pour bien rigoler. A suivre...
Lise et Hélène B..
PS: un truc très
con : Elrond (l'elfe )en verlan ça fait rondel.
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3.
J'avais promis, dans ma critique de 2001, de lire le Seigneur des Anneaux
avant la sortie des deux autres films : promesse tenue ! J'avoue que
je fus totalement envoûtée au point d'être réellement attristée de quitter
les personnages à l'achèvement de la lecture des trois tomes. Mais de
fait, je suis également beaucoup plus critique vis à vis du film " les
deux tours " !
Je vais donc principalement discuter du lien entre le livre et le film.
Je rejoindrais l'analyse de Brigitte B : Les absences de certains chapitres
du livre sont judicieux (comme celui de Tom Bombadil), d'autre sont
problématiques (en effet, les cadeaux données par Galadriel aux membres
de la communauté de l'anneau). Certaines interprétations qui mènent
les réalisateurs*** à créer des scènes inexistantes du livre sont parfois
nécessaires pour la compréhension de l'auditeur (les passages éclairs
de méchanceté de Frodon envers Sam), elles sont aussi parfois fâcheuses
…
Il y a donc quelques controverses à relever … qui à mon avis, mais cela
n'engage que moi, sont liées à l'absence d'un travail d'équipe. Or ce
film EST un travail d'équipe de grande envergure (costume, décors, création
de personnages ou de lieux imaginaires etc.) ! ... sauf sur quelques
aspects : la composition musicale (cf. critique très instructive de
Brigitte B) et la transposition du livre à l'écran !!
***[ Je précise que la réalisation s'est faite en binôme entre Jackson
et une femme dont le nom n'est pas divulgué au grand public (marketing
et donc " gros sous " obligent) … on apprend son nom dans le DVD ...
encore une fois, la gente féminine reste en retrait !] Jackson et sa
co-équipière ont ainsi fait le choix de ne pas tout révéler du livre,
un choix qui est
- à la fois pragmatique (un livre très riche dont tous les détails ne
pourraient être portés à l'écran)
- mais aussi, respectueux des lecteurs qui ont bâti leur propre monde
et leur propre interprétation de l'œuvre…
Ainsi j'ose penser que le passage prodigieux et pour le moins " philosophique
" des ents dans le livre est volontairement réduit, dans le film, à
la simple présentation des êtres arbresques en respect du génie créateur
de Tolkien. C'est le passage du livre qui m'a probablement le plus transporté
car Tolkien associe poésie, humour, rêve et réflexion … Entendu …. Contrairement
à Brigitte B, je respecte le choix de Jakson même si je le regrette.
De même, je ne comprends pas bien l'intérêt de la scène " inventée "
dans laquelle Frodon est à deux doigts de donner l'anneau à un Nazgul.
C'est une interprétation du pouvoir des Nazguls sur le porteur de l'anneau
que je n'ai pas trouvé dans le livre… Mais bon, après tout, à chacun
ses interprétations… Ca se discute mais c'est défendable.
En revanche, je m'insurge contre le choix de présenter Faramir comme
un homme subissant la tentation de l'anneau ! Il n'en est absolument
pas question dans le livre et je dirais au contraire que c'est un contre-sens
: c'est LE personnage de Tolkien qui réhabilite les hommes… Car hormis
le personnage d'Aragorn (qui a d'ailleurs du sang elfique dans les veines)
les hommes sont relativement malmenés par Tolkien : ils aiment le pouvoir,
ils ont refusé de détruire l'anneau et ils sont très rapidement attirés
par son pouvoir. C'est la seule race qui est à la fois " ombre " et
" lumière " indépendamment du pouvoir de l'anneau. On trouve des hommes
du côté de Sauron comme du côté des ennemis du Sauron, contrairement
aux autres races (elfes, orques …) qui sont soit d'un bord, soit de
l'autre. Evidemment vous me rétorquerez que Saroumane est tombé dans
l'ombre… mais l'emprisonnement de son âme par Sauron a pour objectif
majeur d'illustrer la puissance maléfique du Seigneur de Mordor, alors
que les hommes ont intrinsèquement une part d'ombre en eux. ….
Et que dire de l'interminable Scène dans le Rohan, de l'ensorcellement
du roi Théoden par Saroumane ?
La richesse du livre ne méritait-elle pas de faire appel à une équipe
de spécialistes de Tolkien pour discuter des choix d'interprétation
? Pourquoi donner tant de place à la bataille et si peu aux Ents ? Pourquoi
avoir privilégié le " grand spectacle " au détriment de scènes plus
intimistes ?
Malgré ces critiques, il faut bien reconnaître que Jackson et sa co-équipière
ont réalisé un travail remarquable : Les personnages sont réussis (Gollum
notamment), les acteurs sont vraiment crédibles et on ne peut que regretter
de ne pas les voir plus souvent à l'écran, enfin la problématique du
désespoir, chère à Tolkien n'est pas dénaturée ! et puis….. c'est un
univers onirique (parfois cauchemardesque) grâce auquel on prend le
grand large vers des terres inconnues ! Finalement, le film a le pouvoir
(rare) de nous attirer vers le livre : je compte pas moins de 4 personnes
de mon entourage qui s'y sont plongées avec émerveillement et délectation
à la sortie du premier film ! D'ailleurs, je vous laisse car je vais
me plonger dans le Silmarillion !
Morgane LD, déc.
2002
4.
PETITE NOTE CONCERNANT LES INTERVENTIONS DE LISE ET HELENE:
Critique tout à fait marrante qui fait plaisir à lire, une version complètement
humoristique du " Seigneur des Anneaux " est peut-être en train de naître
?
PETITES CONTROVERSES CONCERNANT LA CRITIQUE DE Morgane LD
1)Je crois que les co-scénaristes qui ont aidé Jackson sont 2 femmes
( il y a donc double oubli de la part de l'équipe-marketing, Morgane
a donc doublement raison d'en parler)
2) Petit détail sans importance pour ceux qui n'ont pas envie de lire
le livre : Faramir est numénorien (de noble extraction même s'il n'est
pas descendant de Roi, à ce titre, le sang elfique coule dans ses veines
me semble-t-il) Par contre Eomer, simple humain n'est pas vraiment malmené
par Tolkien et il n'est pas envahi par le désir de posséder l'anneau
(est ce que je me trompe ?) Il lui faut certes assumer son rôle de guerrier
(idem pour sa sœur) pour défendre Rohan. Quant aux deux mages, je ne
sais encore à quelle engeance ils appartiennent, il faut sans doute
lire le " Silmarilion ".
BB 2003
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5.
A écouter
et à lire les critiques des uns et des autres, jamais un film
n'aura été à ce point comparé au roman d'origine,
comme s'il ne pouvait exister par lui-même. Même les classiques
de la littérature adaptés au grand écran ne sont
pas décortiqués avec une telle précision. Même
Brigitte, qui se penche sur l'adaptation en tant qu'entité créatrice,
ne peut s'empêcher d'opérer des va-et-vient entre la littérature
de Tolkien et le film de Jackson. Le pouvoir du Seigneur des anneaux
est tel, la puissance imaginatrice de Tolkien est telle que quelle que
soit l'impression qu'on a du film, celui-ci nous renvoit sans cesse
au livre, que l'on veut alors lire, relire, et à chaque fois
cette relecture est fascinante. Quelles que soient les qualités
du film de Jackson, les traces du roman ne cessent de nous hanter en
nous conduisant à dresser de multiples comparaisons. J'ai eu
récemment une discussion très longue avec un inconditionnel
de Tolkien qui m'a énuméré tous les oublis "impardonnables"
de Jackson et les incohérences "gênantes" du
film (extrait : "des Elfes de la Lorien au gouffre de Helm : c'est
du délire !!").
Finalement, on ne demande surtout pas à Jackson de faire une
oeuvre créatrice indépendante, qui serait simplement inspirée
de Tolkien, on lui demande de le mettre en images, quitte à aménager
quelque peu l'intrigue et la narration. L'écrivain avait déjà
tout inventé, son livre était dès le départ,
prêt pour le cinéma, il fallait juste attendre que les
technologies soient suffisamment avancées pour qu'une adaptation
soit possible. Ralph Bakshi s'y était attaqué trop tôt
(1979), et son dessin animé étrange avait été
abandonné après un premier épisode aux images peu
convaincantes malgré quelques tentatives originales de mêler
animation et images réelles (il faudrait le revoir).
Comme les autres donc, j'attendais de Jackson, qu'en vrai amateur de
la terre du milieu, il matérialise les rêves que Tolkien
avait su susciter chez moi. C'est réussi dans l'ensemble (je
ne reviens pas sur ce que j'ai dit sur La Communauté de l'anneau),
et les coupes orchestrées se défendent, même si
l'idéal voudrait que l'on ait un film de 30 heures avec TOUT
dedans).
Essayons-nous tout de même à quelques réflexions
sur ces Deux tours qui soient exemptes de comparaison avec l'"original",
même si les dites comparaisons sont tout à fait intéressantes)et
faisons la fine bouche sur certains points. Après tout on est
là pour ça :
Pour ce qui est des choix scénaristiques, j'ai quelques critiques
à formuler. Beaucoup de choses ont déjà été
dites, avec lesquelles je suis globalement d'accord. Mais je ne comprends
pas très bien l'argument de Morgane sur la séquence où
interviennent les Ents : je ne vois pas pourquoi Jackson "raterait"
exprès ce passage remarquable par respect pour Tolkien. La logique
m'échappe... Et ce n'est pas tant la mise en images, ni les coupes
éventuelles ou la brièveté de la scène qui
me gênent, mais bien les choix narratifs, peu convaincants : le
revirement des Ents, stimulé par l'astuce de Merry (une bonne
idée au demeurant, mais mal exploitée), est beaucoup trop
rapide pour être crédible. En quelques secondes, leur débat
démocratique est oublié, et tous accourent à l'appel
du leader, comme si sa colère s'était communiquée
aux autres en 5 secondes. On se demande vraiment pourquoi ils se réunissent...
Pour des sages, je les trouve un tantinet impulsifs (et c'est tout à
fait contraire à l'esprit de Tolkien - oups, voilà que
moi aussi je fais mes petites comparaisons).
En revanche, j'ai apprécié les scènes dans le Rohan
avec le roi Théoden et son conseiller Langue de serpent. Elles
donnent, toutes proportions gardées, un aspect quelque peu "shakespearien"
au film, une dimension qui apparaît surtout dans la version originale,
grâce au texte. A ce point de vue justement, j'ajouterai une chose
sur le son et les dialogues. J'ai vu le film deux fois, en version française
puis en version originale. Je ne peux évidemment que conseiller
la seconde, en argumentant cette fois : hormis quelques lignes d'un
comique involontaire ("Le ciel est rouge, du sang a été
versé ce soir") bien identifié par Lise et Hélène
(lire leur critique plus haut), et risibles en anglais comme en français,
on ne peut que rendre hommage aux auteurs des dialogues du film, qui
chantent agréablement aux oreilles, et portent en eux une certaine
noblesse digne des héros du monde de Tolkien. Ne parlons pas
de la superbe langue elfique, bien utile à Aragorn et Legolas
pour s'engueuler devant les Rohirrims sans que personne ne comprenne.
Et puis, quand Gandalf revient,
son "I come back to you now, at the turn of the tide",
est autrement plus colorée que la traduction "je reviens
parmi vous, au moment décisif".
Bon, on attend évidemment
la suite, confiant que Jackson saura traduire le drame qui se joue en
Mordor, les morceaux de bravoure et l'intense mélancolie qui
baigne les dernières pages du Retour du roi.
Laurent
Goualle, vu en 2002 et en 2003
6.
Merci Laurent
Toute entière à ma féroce diatribe contre le monde exaspérant de Shore,
j'en avais oublié la merveilleuse brise de la langue elfique, une véritable
réussite dans le film, il ne fallait pas la passer sous silence, merci
donc à Laurent d'avoir remis les pendules à l'heure.
Brigitte
Boëdec 2003
7.
Bon, je me joins à vous pour critiquer le second opus du seigneur des
anneaux, film vu un lendemain de fête, comme l'année dernière, avec
l'estomac un peu lourd, mais bon, ceci ne vous intéresse qu'à moitié,
quoiqu'il se peut qu'en fait cela pèse un peu sur ma critique …
Donc, d'emblée, je me place dans la catégorie "ils ont lu Le Livre",
et bien sur je ne peux m'empêcher de faire des comparaisons et suis
intéressé par le point de vue de Brigitte : suis-je bloqué dans mon
imaginaire créatif ???
Bon, Brigitte, tu le sais, je n'aime pas être bloqué. Donc, je répondrai
: peut-être un peu, mais tout de même, certains passages (sans doute
plus d'une dizaine dans un film, ce qui est tout de même pas mal) m'ont
semblé lourds, un peu absurdes, voir pas bons. Je rejoins ainsi la plupart
des critiques négatives retrouvées sur ce site. J'apprécie d'ailleurs
la vision de Lise et Helène qui a le mérite d'être claire. Deux personnes
qui m'accompagnaient (15 et 31 ans) ont d'ailleurs eu des réactions
similaires, notamment lorsque le roi rajeuni de façon plutôt déconcertante
(la DHEA n'est plus ce qu'elle était).
Si je classe ces passages, je retrouve trois catégories :
- un peu ridicule : le roi new age, le bouclier du surfeur d'argent,
les 15 000 orques face aux 300 et quelques gentils, …
- inopportuns : l'arrivée en fanfare des elfes au fort, le passage ou
Frodon donne presque l'anneau au Nazgul, la tentation de Faramir (pour
la même raison de Miss Morgane), la lourdeur des combats, … - le sous-titrage
stabylo boss jaune fluo : l'apparition éblouissante façon " Miiiir Expresss"
de Gandalf, lorsqu'il réapparaît en tant que GANDALFFFF Le BLAAAANNNC
(dans le roman, il " semblait " plus lumineux …), le roi vieux complètement
rajeuni qui a soudain une patate, mais une patate, …
Par contre, je ne traiterai pas des absences, comme la faiblesse du
personnage de Saroumane, qui à mes yeux aurait pu être intéressant,
mais bon, là, Brigitte tu as raison, j'ai la vision légèrement déformée.
Mais, tout de même, si l'on considère que la catégorie 2 est discutable
et ne peut provenir que d'une comparaison film-livre, les passages de
la catégorie 1 restent vraiment mauvais quoiqu'il en soit, et ceux de
catégorie 3 nous empêchent de nous évader par nos propres moyens, casse
l'imaginaire et nous fait penser que le réalisateur nous prend pour
des blaireaux (ce que je n'aime pas énormément).
A ceci, une explication simple peut être avancée. Répondez très sincèrement.
Demain, vous êtes convoqués par votre Big Big Boss. Vous avez fait un
bon boulot l'année dernière, ça a rapporté des tonnes de sous et on
est super content. Cependant, capitalisme oblige, les actionnaires en
veulent encore plus… que faire ??
Il va de soit, qu'il fallait dans ce film le minimum vital pour s'assurer
d'un succès planétaire (un peu à la façon de Richard Claiderman qui
sait exactement où placer les envolées de notes qui font chialer). Et,
tout de même, je crois que c'est une critique objective et négative
à mes yeux.
Et, je ré-attaque comme l'année dernière, je pense que les réalisateurs
n'ont pour l'instant pas la maturité suffisante pour à la fois utiliser
des effets spéciaux pratiquement infinis et faire réellement un métier
de " réalisation ". Le filet de protection est désormais trop présent,
trop tentant, il obnubile le réalisateur, la bouée de sauvetage remplace
un peu trop souvent la barque (bien sur, y'a la clim, le frigo américain,
le lecteur dvd …) et je pense sincèrement que si un réalisateur travaillait
auparavant beaucoup sur la lumière, le scénario, … il doit focaliser
plus de temps, de réflexion sur la technique virtuelle en elle même
(il serait d'ailleurs intéressant de faire une comparatif montrant le
temps passé à chaque tâche avant et après l'arrivée des effets numériques).
Certes, j'ai apprécié certains passages (Gimli, la tentation de Frodom,
Golum), mais je n'ai pas envie d'en parler. En effet, trop de fausses
notes et de lourdeurs ont coupé mon entrain. Le réalisateur a développé
le minimum, et le reste n'en fait certainement pas un chef d'œuvre (reste
à trouver la déf d'un chef d'œuvre, mais que ce film ne l'est pas, le
débat sera pour une prochaine fois …).
Enfin, à savoir si j'ai hâte au troisième opus. Et bien, à la lecture
du troisième tome, on peut facilement deviner que le recours aux effets
spéciaux sera important et que l'ambiance générale sera loin d'être
intimiste. Je ne pense pas non plus que le réalisateur aura acquis la
maturité pour allier sciences virtuelles et sensibilité artistique.
Je ne sais donc pas si je me laisserai à nouveau tenter après les fêtes
au foie gras.
Mikaël
L.
PS : Pensez-vous
que Sam et Frodom sont homos ? J'ai trouvé certains passages quasiment
chauds brûlants et j'ai trouvé ça rigolo. Qu'en pensez-vous ?
retour
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8.
Le premier film de Peter Jackson m'avait rendu impatient de voir la
suite - je considère comme Laurent qu'il est une réussite, en particulier
la version longue sur la remarquable édition 4 DVD, visionnée avec bonheur
pendant les fêtes. Nombre de détails rajoutés dans cette version longue
renforcent encore la cohérence de l'adaptation - par exemple, l'épisode
du don des capes elfiques en Lothlorien, qui permettent à Frodon et
à Sam de se dissimuler aux yeux de la troupe de guerriers pénétrant
dans le Mordor (on ne comprend pas cette scène des Deux Tours sinon,
cf. allusion de Brigitte dans sa critique).
Le second volet est une adaptation plus libre. Et, en ce qui me concerne
et comme Mikaël L., la réserve a succédé à l'impatience. Cette liberté
se manifeste à divers degrés. Il en est ainsi de la transformation du
caractère du personnage de Faramir, du sur-développement de la bataille
du gouffre de Elm, du revirement soudain des Ents (que je trouve plutôt
réussis, contrairement à Brigitte B., quoi qu'un peu trop " arbres "
et pas assez " hommes " à mon goût), de l'irruption des Elfes à Elm,
de la poursuite de l'histoire d'amour entre Aragorn et Arwen… Je n'ai
pas été sensible à ces choix, d'autant plus que certains sont presque
incohérents. Ainsi la venue des Elfes au secours de Rohan nous est-elle
présentée comme un dernier sursaut de l'alliance entre Elfes et hommes,
rappelée en introduction du premier film avec la bataille de Dagorlad.
Or, cette première alliance contre Sauron rassemblait Elfes et Numénoréens,
le peuple d'Aragorn, dont le royaume de Gondor est l'héritage. Il aurait
donc fallu que les Elfes viennent plutôt au secours du peuple de Gondor.
Je suis peut-être ici pointilleux… Cette bataille à Elm est certes spectaculaire
mais beaucoup trop longue. Condamne-t-elle Jackson à la surenchère pour
la bataille finale, autrement plus importante au demeurant ? Le changement
de position des Ents, aussi rapide que maladroit, a déjà été finement
constaté par Laurent G., aussi ne reviendrai-je pas dessus. L'histoire
d'amour entre Aragorn et Arwen est cette fois aussi mièvre que ridicule
- en témoigne l'onirique passage où Arwen se voit vieillir seule tandis
qu'Aragorn est transformé en gisant de marbre.
J'ai donc été assez déçu par ce second volet. Au-delà de problèmes inhérents
au film déjà remarqués par les autres intervenants du site, cette déception
est sans doute subjective. Le second tome de Tolkien - de fait, les
livres III et IV - est en effet comme Morgane LD. celui des trois qui
me l'avait le plus transporté, notamment grâce à l'univers tendre et
poétique des Ents et à l'irruption de nouveaux personnages attachants
: le sage Faramir (renvoyé dans le film à un ersatz de Boromir), la
fougueuse guerrière Eowyn (qui exécute dans le film quelques moulinets
d'épée sous le regard mi-réprobateur mi-amusé d'Aragorn). Je déplore
que Jackson ait choisi de privilégier le spectaculaire. L'argent amassé
lors du premier film - il couvre déjà le triple du budget initial -
aurait pu lui ouvrir d'autres options. Ce choix est-il alors contraint
par la production, ou délibéré de sa part ? Ainsi, on sent bien que
l'homme a voulu " se faire plaisir " (avec excès peut-être, la complaisance
est proche) dans les scènes d'action, qu'il dirige avec une habileté
certaine. Et s'il s'attache au personnage de Theoden et à son évolution,
celle-ci n'est pas décrite très finement et s'avère plutôt ennuyeuse
(d'ailleurs l'ensemble du passage à Rohan s'est avéré ennuyeux pour
moi). Certaines répliques paraissent bien éculées et l'émotion n'est
pas au rendez-vous (Theoden : " Un père ne devrait pas survivre à son
fils ". Ouais. N'a-t-on pas entendu cette phrase avant ? D'ailleurs,
comment le dit fils est-il mort ? Et puis, que lui a-t-il pris de se
trouver sur le chemin des Orques, Uruk Hai et autres Hommes Sauvages).
Néanmoins, je ne me suis pas ennuyé et l'ensemble reste plaisant. Je
terminerai donc par des propos moins sévères. Les aventures du trio
Frodon - Sam - Gollum sont très prenantes, Gollum est vraiment réussi,
résolument expressif et remarquable. Les personnages principaux de la
communauté de l'anneau dissoute demeurent crédibles et attachants. Aragorn
reste envers et contre-tout mon préféré, suivi de près par Gandalf.
Le rôdeur est de surcroît très bien joué par Viggo Mortensen, qui, on
l'apprend dans l'édition spéciale en DVD, s'est complètement identifié
au rôle. L'arrivée devant les portes monumentales du Mordor, ouvertes
par d'énormes trolls, le Nazgûl juché sur sa créature ailée de cauchemar,
la fin du combat de Gandalf contre le Balrog, la traversée du marais
des Morts, l'escarmouche entre les hommes de Faramir et un bataillon
de Mordor accompagné d'Oliphants, sont des séquences qui ont ravi mon
imaginaire.
Alors, si le troisième épisode est une réussite…
Alexis
G., vu à Grenoble en VO, décembre 2002.
PS à l'attention
de Brigitte B. : s'il est vrai que le Gondor est un vestige de la splendeur
passée de Numenor, Faramir n'est pas pour autant un Numéroéen. Seuls
Aragorn et quelques rôdeurs ou Dunedain le sont. D'ailleurs, les Numénoréens
ont un lien de parenté avec la famille d'Elrond (ce lien est esquissé
dans la version longue de la Communauté de l'Anneau). Et puis, Elrond
est lui-même, à l'origine, un demi-Elfe (Non ?? Si.). Saroumane, Gandalf,
ainsi qu'un autre magicien qui n'apparaît pas, Radagast, sont appelés
par les Elfes Istari. Ils seraient, tout comme Sauron d'ailleurs, des
Maia, eux-mêmes disciples des Valar. Ces mystérieuses et fracassantes
révélations vous intriguent-elles ? Vous en saurez plus en lisant le
Silmarillion, l'autre œuvre majeure de Tolkien.
9.
Salut à tous, Juste une intervention concise sur un point très particulier
du Seigneur des Anneaux épisodes 1 et 2 (comme dirait l'autre)
: le traitement ridicule des Nains via Gimli.
J'avais déjà été passablement énervé lors du premier volet par le sort
réservé à Gimli - et de là à la race des Nains- par Jackson.
Mais que dire du second volet !
Gimli est la clé comique du film, entre "Gimli tombe de cheval", "Gimli
mange salement", "Gimli a sa cotte de mailles qui traîne par terre",
"Gimli " eh les gars j'y vois rien, je suis trop petit" sans parler
du lancer de Nain ! Et j'en oublie certainement …
Si je me souviens bien, Tolkien traite mieux que cela les Nains !
C'est une race qui a autant de noblesse que celle des Elfes ! Ok le
Seigneur des Anneaux ne laisse pas une place énorme à l'humour (et c'est
peu dire) et je comprends que le réalisateur ait voulu contrebalancer
l'intensité dramatique (c'est-à-dire Frodon qui pleurniche, Légolas
œil de faucon qui regarde au loin - ne vois-tu rien venir ? - et Saroumane
qui vérifie qui fait tout ce boucan sous ses fenêtres) par des clins
d'oeils heu… humoristiques …
Mais m… alors, dans ce film, Gimli ressemble plus à un Nain de Donjons
et Dragons®© que de la Terre du Milieu !
Yann
G.
10.
Le traitement des nains dans le " Seigneur des Anneaux " et précisions
par rapport au texte de Yann G.
On peut être tout à fait d'accord avec ce qu'écrit Yann G dans sa critique
: le sort réservé aux nains par Jackson n'est pas très fidèle à Tolkien.
Le réalisateur a peut-être voulu contrebalancer l'absence de comique
chez Tolkien, comme l'écrit Yann. G ? pour ma part je suis plus sévère
: il a succombé à la tentation du "lobby du rire" : ingrédient incontournable
pour la réussite médiatique. Le 3ème film nous donnera-t-il du sexe
(du vrai !!! ) autre ingrédient incontournable. Le réalisateur arrivera-t-il
à le dénicher chez Tolkien ? On se demande tous comment Jackson va "innover"
et garder le cap "super- prod." pour son 3ème film.
Ceci dit, Gimli m'a quand même bien fait rigoler, je l'avoue sans détour.
Les critiques de L. et H. sur le forum sont par ailleurs très satiriques,
avec un second degré incisif, époustouflant de concision et elles sont
encore plus drôles que ce comique introduit par Jackson autour de Gimli,
qui a heurté Yann G. Côté rigolade, je les remercie toutes deux de nous
avoir donné leur texte à lire, une vraie bouffée d'air frais.
Y. G. signale ( ou regrette ? ) l'absence de comique chez Tolkien (quoique
l'humour, lui, ne soit pas absent…) il vaut mieux effectivement ne pas
confondre les " genres " et acheter quelques Gaston Lagaffe à la mer
ou Bidochons dans les Alpes : le conte féerique ou mythologique ne s'est
jamais approprié la science du rire.. is'nt it ?.
Bon, j'ai bien ri quand même.
Pour ce qui concerne la " noblesse ou non " de la race des nains dont
parle Yann, il faut préciser trois choses :
1) Les nains sont
différents des autres personnages, créatures d'Aulë et non pas d'Iluvatar
comme tous les autres (elfes, Sauron, Morgoth, mages, valars, humains
etc) le mythe du Démiurge, Apprenti Sorcier ou autres Faust est ainsi
traité par Tolkien. Cette genèse différente des nains me dérange
déjà.
2) un autre thème, soulevé par Yann G : celui de la " noblesse et son
absence " il ne concerne pas seulement les nains, mais toutes les créatures
(films- bouquins confondus) c'est la problématique philosophico-théologico-machin-truc
de la liberté, revisitée par Jackson via Tolkien : elle ne vient pas
de la genèse des personnages mais de leurs choix personnels de vie.
Le Gimli de Jackson est un personnage comique, on peut regretter cette
approche du personnage, mais il ne me semble pas "davantage malmené"
pour autant, il est lui aussi dans la logique du thème global du "choix
".
3) Pour terminer, cette problématique de " noblesse ou non pour les
nains devient mineure quand on prend le recul suivant : Tolkien s'est
autorisé à écrire que les nains n'appartiennent pas à la race humaine.
(Jackson l'a suivi en rajoutant une couche : de vrais nains sont acteurs,
on ne peut pas se méprendre) SYMPA ! ! pour les nains qui vivent cet
handicap.
C'est plutôt gonflé de la part de Tolkien (il s'est sans doute fait
avoir par l'imagerie populaire des contes de fées en Occident) il aurait
pu créer des entités non existantes, comme il l'a fait pour les hobbits,
orcs and Cie.
Yann G. a réservé sa critique aux nains et, comme lui, nous nous sommes
sans doute tous faits " avoir " par l'imagerie commune des contes de
fées.
Si on aborde cette question, la notion de "race" n'est-elle pas plus
sournoise que celle de "noblesse" ? On peut, je crois, pousser le bouchon
un peu plus loin et dire que l'association "race /genèse subalterne"
des nains, indépendamment de "noblesse ou non", comique ou non, est
un sérieux point noir à soulever.
BB 2003 suite à
la lecture de Yann G.
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