Le Seigneur des anneaux - Les deux tours
Etats-Unis
2002
Réal : Peter Jackson
Scénario : Peter Jackson, Fran Walsh d'après J.R.R. Tolkien
Avec
: Elijah Wood, Ian McKellen, Sean Astin, Viggo Mortensen, Billy Boyd, Dominic Monaghan, John Rhys-Davies, Orlando Bloom, Sean Bean, Brad Dourif, Christopher Lee, Liv Tyler, Andy Serkis, Cate Blanchett, Brian Sargent, Craig Parker, Bernard Hill, David Wenham, Joel Tobeck, Sala Baker

Autre film de Peter Jackson sur le forum :
Le seigneur des anneaux - La communauté de l'anneau

Le seigneur des anneaux - Le retour du roi

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1.
Un an après " La Communauté de l'Anneau ", la version cinématographique des " Des Deux Tours " a enfin généré le besoin impérieux de me plonger dans l'univers littéraire de Tolkien (j'ai résisté une année, pas si mal, n'est ce pas). Un bon point pour Jackson qui donne ainsi l'envie de s'en remettre à l'œuvre d'origine mais je soulèverai à ce sujet une question qui concerne l'œuvre cinématographique dans son autonomie.

Je n'ai pas résisté non plus au petit luxe de la lecture du DVD. Il est au moment " ad hoc ", sur le marché ! La version longue de la Communauté de l'Anneau + ses annexes sont intéressantes et apportent des réponses à des interrogations communes,
un exemple :
l'absence de Tom Bombadil, regrettée l'an dernier par Laurent trouve une explication cohérente. On peut cependant se demander si l'achat ou location du DVD ne deviendront pas incontournables à l'avenir et se poser derechef la question de l'autonomie du cinéma. Le DVD permet cependant de revoir des jugements effectués " à chaud ", son existence me semble, dans ce cas, moins problématique pour la survie du cinéma dans son indépendance par rapport à d'autres supports.
La planification marketing a certes été rondement menée, je la soupçonne même d'avoir influé sur l'achat de lecteurs DVD en cette période de cadeaux, mais… " par la culotte du Saint Père " ! nous sommes au XXIème siècle.
En tous cas j'attends la sortie du 2ème ( puis 3ème DVD) avec une réelle impatience.

I l'analyse musicale
Disponible dans " l'univers sonore au cinéma "
Elle est particulièrement sévère et semble proche de celle d'1/10ème des spectateurs, elle va donc à l'encontre des avis exprimés sur le sujet, à leur quasi unanimité.
Si vous ne souhaitez pas rompre l'engouement suscité par la musique de Shore, je vous déconseille cette lecture.

II Analyse du film (indépendante de l'analyse musicale)
J'ai eu du mal à faire abstraction du son pour me laisser porter par le film lui même. Les Deux Tours possèdent cependant leur magie personnelle et ont réussi à me donner envie de voir l'ultime épisode de la Trilogie : " Le Retour du Roi ". Je me demande cependant s'il ne s'agit pas là d'un sérieux entêtement de ma part, sans " entendement " aucun.
La représentation, le jeu scénique et la place accordés au personnage de Sméagol-Gollum m'ont semblé remarquables. Le traitement visuel des " Ents ", leur présence et prégnance sont tout à fait décevants, ces séquences m'ont paru bâclés au profit des scènes de batailles dont la longueur et la répétition sont quelque peu contestables ? ? Que restera-t-il pour l'épisode à venir ? je crains un essoufflement mais, Jackson garde peut être la capacité de nous époustoufler encore. A voir donc.
Les images du film, étonnamment proches des illustrations d'Alan Lee, sont à mon sens fabuleuses. Hormis les " Ents ", tout ce qui est visuel m'a plongée dans la féerie, quels que soient les effets spéciaux utilisés, ils ont avivé mon œil et charmé mon esprit.
Petite remarque : mon acuité visuelle souffre d'un manque de connaissances solides, je suis donc " bon public " dans ce domaine et je rejoins ainsi le club des " naïfs bienheureux " dont je parle plus loin. J'en ai bien conscience, j'attends donc de lire, avec une certaine impatience, les critiques pertinentes des uns et des autres , elles ne manqueront pas de me " déciller ".

III critique du film comme entité créatrice
Les réflexions qui suivent me sont suggérées par le travail de Chabrol dans " La Cérémonie " et les chemins de traverses qu'il a osés par rapport au roman " L'Analphabète ". Ce film est une entité et les libertés prises par Chabrol ne nuisent, à mon sens, ni au film, ni au roman.

Je m'insurge donc un peu pour ce qui concerne le travail de Jackson : L'œuvre de Tolkien, quoique complètement fantastique, n'en n'est pas moins construite avec une rigueur extrême quant à la logique des lieux, des personnages, des époques, des aventures (ceci est vrai pour le moindre détail : on retrouve Bill à la fin…) certains liens font défaut dans les deux films et cette absence parasite l'esprit au point d'empêcher le vécu des sensations et la liberté des émotions.

Mon questionnement réflexif ne s'adresse pas aux purs génies qui ont déjà tout intégré, tout digéré, ils n'ont plus besoin de se poser de questions. Il ne s'adresse pas non plus aux bienheureux dilettantes, qui ne s'empêtrent pas dans leur intelligence et qui vivent de sensations et d'eau fraîche. Il s'adresse tout même à tous ceux qui connaissaient déjà Tolkien.
Toute création artistique est tributaire du chemin obligé de la construction logique même si elle est destinée à être complètement transcendée(Lynch dans " Mullholland Drive " joue d'ailleurs sur une " logique " subtile qui est celle du monde onirique). Il n'y a donc pas lieu de penser que le " besoin de sens " soit signe d'étroitesse de sensibilité du spectateur ou de son incapacité à s'évader dans le monde de l'imaginaire (il est monnaie courante d'entendre de telles inepties!*)ceci est vrai pour toute création (filmique soit-elle). *Pour mes futurs détracteurs, je vais simplement effectuer un bref rappel : Léonard de Vinci a passé sa vie à essayer de comprendre le monde et la logique de ses rouages, son imaginaire n'a, semble-t-il, pas été amoindri pour autant, il s'en est même largement servi dans son œuvre créatrice ! is'nt it ? Il me semble donc tout à fait pertinent de se poser, pour cette Trilogie de Jackson, la question suivante :
Qu'en est il donc d'un film comme " entité créatrice " à part entière s'il est nécessaire d'avoir recours au roman
Un exemple :
Le passage tronqué du cadeau des capes elfiques par Galadriel en Lothlorien, aurait dû se répercuter dans l'épisode de la chute de Sam et Frodon devant Mordor (ils sont invisibles grâce à ces capes) certaines coupes en entraînent d'autres par pure relation de causalité. Il y a d'autres exemples, mais j'essaye d'être concise.
Ces questions ne se posent sans doute pas à ceux qui avaient déjà lu l'ouvrage littéraire (quoique…Alexis G, vieil ami de Tolkien, a remarqué ce type de failles).
Il me semble que les lecteurs de Tolkien sont, quant à eux, parfois coupés dans leur imaginaire filmique à cause de l'absence ou modification de certains évènements qu'ils auraient souhaités revivre ou qui leur semblaient essentiels. La lecture préalable peut donc se révéler, elle aussi, comme un obstacle au vécu émotionnel lors de la projection des films.
Un exemple :
Les libertés de morcellement prises par le réalisateur quant au déroulement des différentes aventures des compagnons de Frodon (après la dissolution de la Communauté).
Elles peuvent surprendre dans un premier temps mais, après réflexion, il me semble qu'il s'agit d'un bon choix pour que le film conserve son élan vital. Il est vrai que je n'avais pas encore lu le roman, signe que la volonté d'une fidélité exacerbée (et revendiquée) à l'œuvre d'origine peut devenir un handicap sérieux.
Jackson a pris le parti de la fidélité à Tolkien, il n'en demeure pas moins, à mon avis, le talon d'Achille de sa Trilogie. IL y aurait là de quoi animer moult débats sur la notion de "chef d'œuvre" pour le cinéma, la Trilogie n'entre peut-être pas dans ce cadre, mais je m'arrêterai là, je ne suis pas spécialiste en la demeure.

Brigitte Boëdec Déc. 2002

PS " Se munir de " boules quies ". J'ajouterai quelque chose à cette judicieuse idée de Morgane L D : allez voir le film en VOST, armés des casques de Rohan ou de ceux qui sont essentiels aux ouvriers maniant le marteau piqueur…
Une idée géniale de création d'entreprise : la location de casques audio (avec un petit supplément sur le prix du ticket d'entrée) réglables en volume et permettant la suppression du SON si on le souhaite. Etonnant que le lobby de la production Jacksonienne n'y ait pas pensé !


2.
A tous ceux qui se sont un peu (ou beaucoup) emmerdés en regardant l'épisode I (à savoir la communauté de l'anneau pour les incultes). Le 2ème film est bien meilleur que le premier, même s'il commence sur un ton de documentaire chiant sur la montagne (admirez les paysages), il enchaine rapidement sur un court rappel de la situation, style "Vous ne passerez pas!! - Gandalf !"(Lise voulait que je place ça). Gollum est à tomber de sa chaise. Enfin bref on a rigolé pendant plus de la moitié du film (mais le mec a coté aussi) à cause du nain et des dialogues en général, Legolas: "L'aube est rouge, beaucoup de sang a coulé hier" (déduction pleine de poésie ratée). Quand Legolas prend un bouclier pour une planche de surf et dévale les escaliers des fortifications du gouffre de Helm en tirant à l'arc, on a été super surprises ( faut le voir pour le croire). La bataille du gouffre de Helm, est éprouvante psychologiquement (non on déconne), c'est la scène la plus réussie du film.
Un truc délirant, quand Aragorn tombe d'un ravin, inconscient, on voit Arwen(sa chérie) l'embrasser et puis soudain elle devient un cheval !!! En fait il rêvait, enfin c'est crade. Un moment un Orc court avec la flamme olympique vers la forteresse; en fait c'était une ruse !!!, la flamme c'était de la poudre destinée a faire exploser le mur, mais on y a cru. Pour finir, on en sort avec l'envie de voir la suite. J'étais tellement dans le film que j'ai oublié mon portable dans le cinéma. En expertes du 1er film, on a la version longue sur DVD, on conseille d'aller voir ce film, au moins pour bien rigoler. A suivre...

Lise et Hélène B..

PS: un truc très con : Elrond (l'elfe )en verlan ça fait rondel.

 

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3.
J'avais promis, dans ma critique de 2001, de lire le Seigneur des Anneaux avant la sortie des deux autres films : promesse tenue ! J'avoue que je fus totalement envoûtée au point d'être réellement attristée de quitter les personnages à l'achèvement de la lecture des trois tomes. Mais de fait, je suis également beaucoup plus critique vis à vis du film " les deux tours " !

Je vais donc principalement discuter du lien entre le livre et le film.
Je rejoindrais l'analyse de Brigitte B : Les absences de certains chapitres du livre sont judicieux (comme celui de Tom Bombadil), d'autre sont problématiques (en effet, les cadeaux données par Galadriel aux membres de la communauté de l'anneau). Certaines interprétations qui mènent les réalisateurs*** à créer des scènes inexistantes du livre sont parfois nécessaires pour la compréhension de l'auditeur (les passages éclairs de méchanceté de Frodon envers Sam), elles sont aussi parfois fâcheuses …

Il y a donc quelques controverses à relever … qui à mon avis, mais cela n'engage que moi, sont liées à l'absence d'un travail d'équipe. Or ce film EST un travail d'équipe de grande envergure (costume, décors, création de personnages ou de lieux imaginaires etc.) ! ... sauf sur quelques aspects : la composition musicale (cf. critique très instructive de Brigitte B) et la transposition du livre à l'écran !!

***[ Je précise que la réalisation s'est faite en binôme entre Jackson et une femme dont le nom n'est pas divulgué au grand public (marketing et donc " gros sous " obligent) … on apprend son nom dans le DVD ... encore une fois, la gente féminine reste en retrait !] Jackson et sa co-équipière ont ainsi fait le choix de ne pas tout révéler du livre, un choix qui est
- à la fois pragmatique (un livre très riche dont tous les détails ne pourraient être portés à l'écran)
- mais aussi, respectueux des lecteurs qui ont bâti leur propre monde et leur propre interprétation de l'œuvre…

Ainsi j'ose penser que le passage prodigieux et pour le moins " philosophique " des ents dans le livre est volontairement réduit, dans le film, à la simple présentation des êtres arbresques en respect du génie créateur de Tolkien. C'est le passage du livre qui m'a probablement le plus transporté car Tolkien associe poésie, humour, rêve et réflexion … Entendu …. Contrairement à Brigitte B, je respecte le choix de Jakson même si je le regrette.

De même, je ne comprends pas bien l'intérêt de la scène " inventée " dans laquelle Frodon est à deux doigts de donner l'anneau à un Nazgul. C'est une interprétation du pouvoir des Nazguls sur le porteur de l'anneau que je n'ai pas trouvé dans le livre… Mais bon, après tout, à chacun ses interprétations… Ca se discute mais c'est défendable.

En revanche, je m'insurge contre le choix de présenter Faramir comme un homme subissant la tentation de l'anneau ! Il n'en est absolument pas question dans le livre et je dirais au contraire que c'est un contre-sens : c'est LE personnage de Tolkien qui réhabilite les hommes… Car hormis le personnage d'Aragorn (qui a d'ailleurs du sang elfique dans les veines) les hommes sont relativement malmenés par Tolkien : ils aiment le pouvoir, ils ont refusé de détruire l'anneau et ils sont très rapidement attirés par son pouvoir. C'est la seule race qui est à la fois " ombre " et " lumière " indépendamment du pouvoir de l'anneau. On trouve des hommes du côté de Sauron comme du côté des ennemis du Sauron, contrairement aux autres races (elfes, orques …) qui sont soit d'un bord, soit de l'autre. Evidemment vous me rétorquerez que Saroumane est tombé dans l'ombre… mais l'emprisonnement de son âme par Sauron a pour objectif majeur d'illustrer la puissance maléfique du Seigneur de Mordor, alors que les hommes ont intrinsèquement une part d'ombre en eux. ….
Et que dire de l'interminable Scène dans le Rohan, de l'ensorcellement du roi Théoden par Saroumane ?

La richesse du livre ne méritait-elle pas de faire appel à une équipe de spécialistes de Tolkien pour discuter des choix d'interprétation ? Pourquoi donner tant de place à la bataille et si peu aux Ents ? Pourquoi avoir privilégié le " grand spectacle " au détriment de scènes plus intimistes ?

Malgré ces critiques, il faut bien reconnaître que Jackson et sa co-équipière ont réalisé un travail remarquable : Les personnages sont réussis (Gollum notamment), les acteurs sont vraiment crédibles et on ne peut que regretter de ne pas les voir plus souvent à l'écran, enfin la problématique du désespoir, chère à Tolkien n'est pas dénaturée ! et puis….. c'est un univers onirique (parfois cauchemardesque) grâce auquel on prend le grand large vers des terres inconnues ! Finalement, le film a le pouvoir (rare) de nous attirer vers le livre : je compte pas moins de 4 personnes de mon entourage qui s'y sont plongées avec émerveillement et délectation à la sortie du premier film ! D'ailleurs, je vous laisse car je vais me plonger dans le Silmarillion !

Morgane LD, déc. 2002


4.
PETITE NOTE CONCERNANT LES INTERVENTIONS DE LISE ET HELENE:
Critique tout à fait marrante qui fait plaisir à lire, une version complètement humoristique du " Seigneur des Anneaux " est peut-être en train de naître ?


PETITES CONTROVERSES CONCERNANT LA CRITIQUE DE Morgane LD

1)Je crois que les co-scénaristes qui ont aidé Jackson sont 2 femmes ( il y a donc double oubli de la part de l'équipe-marketing, Morgane a donc doublement raison d'en parler)

2) Petit détail sans importance pour ceux qui n'ont pas envie de lire le livre : Faramir est numénorien (de noble extraction même s'il n'est pas descendant de Roi, à ce titre, le sang elfique coule dans ses veines me semble-t-il) Par contre Eomer, simple humain n'est pas vraiment malmené par Tolkien et il n'est pas envahi par le désir de posséder l'anneau (est ce que je me trompe ?) Il lui faut certes assumer son rôle de guerrier (idem pour sa sœur) pour défendre Rohan. Quant aux deux mages, je ne sais encore à quelle engeance ils appartiennent, il faut sans doute lire le " Silmarilion ".

BB 2003

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5.

A écouter et à lire les critiques des uns et des autres, jamais un film n'aura été à ce point comparé au roman d'origine, comme s'il ne pouvait exister par lui-même. Même les classiques de la littérature adaptés au grand écran ne sont pas décortiqués avec une telle précision. Même Brigitte, qui se penche sur l'adaptation en tant qu'entité créatrice, ne peut s'empêcher d'opérer des va-et-vient entre la littérature de Tolkien et le film de Jackson. Le pouvoir du Seigneur des anneaux est tel, la puissance imaginatrice de Tolkien est telle que quelle que soit l'impression qu'on a du film, celui-ci nous renvoit sans cesse au livre, que l'on veut alors lire, relire, et à chaque fois cette relecture est fascinante. Quelles que soient les qualités du film de Jackson, les traces du roman ne cessent de nous hanter en nous conduisant à dresser de multiples comparaisons. J'ai eu récemment une discussion très longue avec un inconditionnel de Tolkien qui m'a énuméré tous les oublis "impardonnables" de Jackson et les incohérences "gênantes" du film (extrait : "des Elfes de la Lorien au gouffre de Helm : c'est du délire !!").
Finalement, on ne demande surtout pas à Jackson de faire une oeuvre créatrice indépendante, qui serait simplement inspirée de Tolkien, on lui demande de le mettre en images, quitte à aménager quelque peu l'intrigue et la narration. L'écrivain avait déjà tout inventé, son livre était dès le départ, prêt pour le cinéma, il fallait juste attendre que les technologies soient suffisamment avancées pour qu'une adaptation soit possible. Ralph Bakshi s'y était attaqué trop tôt (1979), et son dessin animé étrange avait été abandonné après un premier épisode aux images peu convaincantes malgré quelques tentatives originales de mêler animation et images réelles (il faudrait le revoir).
Comme les autres donc, j'attendais de Jackson, qu'en vrai amateur de la terre du milieu, il matérialise les rêves que Tolkien avait su susciter chez moi. C'est réussi dans l'ensemble (je ne reviens pas sur ce que j'ai dit sur La Communauté de l'anneau), et les coupes orchestrées se défendent, même si l'idéal voudrait que l'on ait un film de 30 heures avec TOUT dedans).

Essayons-nous tout de même à quelques réflexions sur ces Deux tours qui soient exemptes de comparaison avec l'"original", même si les dites comparaisons sont tout à fait intéressantes)et faisons la fine bouche sur certains points. Après tout on est là pour ça :

Pour ce qui est des choix scénaristiques, j'ai quelques critiques à formuler. Beaucoup de choses ont déjà été dites, avec lesquelles je suis globalement d'accord. Mais je ne comprends pas très bien l'argument de Morgane sur la séquence où interviennent les Ents : je ne vois pas pourquoi Jackson "raterait" exprès ce passage remarquable par respect pour Tolkien. La logique m'échappe... Et ce n'est pas tant la mise en images, ni les coupes éventuelles ou la brièveté de la scène qui me gênent, mais bien les choix narratifs, peu convaincants : le revirement des Ents, stimulé par l'astuce de Merry (une bonne idée au demeurant, mais mal exploitée), est beaucoup trop rapide pour être crédible. En quelques secondes, leur débat démocratique est oublié, et tous accourent à l'appel du leader, comme si sa colère s'était communiquée aux autres en 5 secondes. On se demande vraiment pourquoi ils se réunissent... Pour des sages, je les trouve un tantinet impulsifs (et c'est tout à fait contraire à l'esprit de Tolkien - oups, voilà que moi aussi je fais mes petites comparaisons).

En revanche, j'ai apprécié les scènes dans le Rohan avec le roi Théoden et son conseiller Langue de serpent. Elles donnent, toutes proportions gardées, un aspect quelque peu "shakespearien" au film, une dimension qui apparaît surtout dans la version originale, grâce au texte. A ce point de vue justement, j'ajouterai une chose sur le son et les dialogues. J'ai vu le film deux fois, en version française puis en version originale. Je ne peux évidemment que conseiller la seconde, en argumentant cette fois : hormis quelques lignes d'un comique involontaire ("Le ciel est rouge, du sang a été versé ce soir") bien identifié par Lise et Hélène (lire leur critique plus haut), et risibles en anglais comme en français, on ne peut que rendre hommage aux auteurs des dialogues du film, qui chantent agréablement aux oreilles, et portent en eux une certaine noblesse digne des héros du monde de Tolkien. Ne parlons pas de la superbe langue elfique, bien utile à Aragorn et Legolas pour s'engueuler devant les Rohirrims sans que personne ne comprenne.
Et puis, quand Gandalf revient, son "I come back to you now, at the turn of the tide", est autrement plus colorée que la traduction "je reviens parmi vous, au moment décisif".

Bon, on attend évidemment la suite, confiant que Jackson saura traduire le drame qui se joue en Mordor, les morceaux de bravoure et l'intense mélancolie qui baigne les dernières pages du Retour du roi.

Laurent Goualle, vu en 2002 et en 2003


6.
Merci Laurent
Toute entière à ma féroce diatribe contre le monde exaspérant de Shore, j'en avais oublié la merveilleuse brise de la langue elfique, une véritable réussite dans le film, il ne fallait pas la passer sous silence, merci donc à Laurent d'avoir remis les pendules à l'heure.

Brigitte Boëdec 2003


7.
Bon, je me joins à vous pour critiquer le second opus du seigneur des anneaux, film vu un lendemain de fête, comme l'année dernière, avec l'estomac un peu lourd, mais bon, ceci ne vous intéresse qu'à moitié, quoiqu'il se peut qu'en fait cela pèse un peu sur ma critique …
Donc, d'emblée, je me place dans la catégorie "ils ont lu Le Livre", et bien sur je ne peux m'empêcher de faire des comparaisons et suis intéressé par le point de vue de Brigitte : suis-je bloqué dans mon imaginaire créatif ???
Bon, Brigitte, tu le sais, je n'aime pas être bloqué. Donc, je répondrai : peut-être un peu, mais tout de même, certains passages (sans doute plus d'une dizaine dans un film, ce qui est tout de même pas mal) m'ont semblé lourds, un peu absurdes, voir pas bons. Je rejoins ainsi la plupart des critiques négatives retrouvées sur ce site. J'apprécie d'ailleurs la vision de Lise et Helène qui a le mérite d'être claire. Deux personnes qui m'accompagnaient (15 et 31 ans) ont d'ailleurs eu des réactions similaires, notamment lorsque le roi rajeuni de façon plutôt déconcertante (la DHEA n'est plus ce qu'elle était).
Si je classe ces passages, je retrouve trois catégories :
- un peu ridicule : le roi new age, le bouclier du surfeur d'argent, les 15 000 orques face aux 300 et quelques gentils, …
- inopportuns : l'arrivée en fanfare des elfes au fort, le passage ou Frodon donne presque l'anneau au Nazgul, la tentation de Faramir (pour la même raison de Miss Morgane), la lourdeur des combats, … - le sous-titrage stabylo boss jaune fluo : l'apparition éblouissante façon " Miiiir Expresss" de Gandalf, lorsqu'il réapparaît en tant que GANDALFFFF Le BLAAAANNNC (dans le roman, il " semblait " plus lumineux …), le roi vieux complètement rajeuni qui a soudain une patate, mais une patate, …

Par contre, je ne traiterai pas des absences, comme la faiblesse du personnage de Saroumane, qui à mes yeux aurait pu être intéressant, mais bon, là, Brigitte tu as raison, j'ai la vision légèrement déformée.

Mais, tout de même, si l'on considère que la catégorie 2 est discutable et ne peut provenir que d'une comparaison film-livre, les passages de la catégorie 1 restent vraiment mauvais quoiqu'il en soit, et ceux de catégorie 3 nous empêchent de nous évader par nos propres moyens, casse l'imaginaire et nous fait penser que le réalisateur nous prend pour des blaireaux (ce que je n'aime pas énormément).
A ceci, une explication simple peut être avancée. Répondez très sincèrement. Demain, vous êtes convoqués par votre Big Big Boss. Vous avez fait un bon boulot l'année dernière, ça a rapporté des tonnes de sous et on est super content. Cependant, capitalisme oblige, les actionnaires en veulent encore plus… que faire ??
Il va de soit, qu'il fallait dans ce film le minimum vital pour s'assurer d'un succès planétaire (un peu à la façon de Richard Claiderman qui sait exactement où placer les envolées de notes qui font chialer). Et, tout de même, je crois que c'est une critique objective et négative à mes yeux.
Et, je ré-attaque comme l'année dernière, je pense que les réalisateurs n'ont pour l'instant pas la maturité suffisante pour à la fois utiliser des effets spéciaux pratiquement infinis et faire réellement un métier de " réalisation ". Le filet de protection est désormais trop présent, trop tentant, il obnubile le réalisateur, la bouée de sauvetage remplace un peu trop souvent la barque (bien sur, y'a la clim, le frigo américain, le lecteur dvd …) et je pense sincèrement que si un réalisateur travaillait auparavant beaucoup sur la lumière, le scénario, … il doit focaliser plus de temps, de réflexion sur la technique virtuelle en elle même (il serait d'ailleurs intéressant de faire une comparatif montrant le temps passé à chaque tâche avant et après l'arrivée des effets numériques).

Certes, j'ai apprécié certains passages (Gimli, la tentation de Frodom, Golum), mais je n'ai pas envie d'en parler. En effet, trop de fausses notes et de lourdeurs ont coupé mon entrain. Le réalisateur a développé le minimum, et le reste n'en fait certainement pas un chef d'œuvre (reste à trouver la déf d'un chef d'œuvre, mais que ce film ne l'est pas, le débat sera pour une prochaine fois …).
Enfin, à savoir si j'ai hâte au troisième opus. Et bien, à la lecture du troisième tome, on peut facilement deviner que le recours aux effets spéciaux sera important et que l'ambiance générale sera loin d'être intimiste. Je ne pense pas non plus que le réalisateur aura acquis la maturité pour allier sciences virtuelles et sensibilité artistique. Je ne sais donc pas si je me laisserai à nouveau tenter après les fêtes au foie gras.

Mikaël L.

PS : Pensez-vous que Sam et Frodom sont homos ? J'ai trouvé certains passages quasiment chauds brûlants et j'ai trouvé ça rigolo. Qu'en pensez-vous ?

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8.
Le premier film de Peter Jackson m'avait rendu impatient de voir la suite - je considère comme Laurent qu'il est une réussite, en particulier la version longue sur la remarquable édition 4 DVD, visionnée avec bonheur pendant les fêtes. Nombre de détails rajoutés dans cette version longue renforcent encore la cohérence de l'adaptation - par exemple, l'épisode du don des capes elfiques en Lothlorien, qui permettent à Frodon et à Sam de se dissimuler aux yeux de la troupe de guerriers pénétrant dans le Mordor (on ne comprend pas cette scène des Deux Tours sinon, cf. allusion de Brigitte dans sa critique).

Le second volet est une adaptation plus libre. Et, en ce qui me concerne et comme Mikaël L., la réserve a succédé à l'impatience. Cette liberté se manifeste à divers degrés. Il en est ainsi de la transformation du caractère du personnage de Faramir, du sur-développement de la bataille du gouffre de Elm, du revirement soudain des Ents (que je trouve plutôt réussis, contrairement à Brigitte B., quoi qu'un peu trop " arbres " et pas assez " hommes " à mon goût), de l'irruption des Elfes à Elm, de la poursuite de l'histoire d'amour entre Aragorn et Arwen… Je n'ai pas été sensible à ces choix, d'autant plus que certains sont presque incohérents. Ainsi la venue des Elfes au secours de Rohan nous est-elle présentée comme un dernier sursaut de l'alliance entre Elfes et hommes, rappelée en introduction du premier film avec la bataille de Dagorlad. Or, cette première alliance contre Sauron rassemblait Elfes et Numénoréens, le peuple d'Aragorn, dont le royaume de Gondor est l'héritage. Il aurait donc fallu que les Elfes viennent plutôt au secours du peuple de Gondor. Je suis peut-être ici pointilleux… Cette bataille à Elm est certes spectaculaire mais beaucoup trop longue. Condamne-t-elle Jackson à la surenchère pour la bataille finale, autrement plus importante au demeurant ? Le changement de position des Ents, aussi rapide que maladroit, a déjà été finement constaté par Laurent G., aussi ne reviendrai-je pas dessus. L'histoire d'amour entre Aragorn et Arwen est cette fois aussi mièvre que ridicule - en témoigne l'onirique passage où Arwen se voit vieillir seule tandis qu'Aragorn est transformé en gisant de marbre.

J'ai donc été assez déçu par ce second volet. Au-delà de problèmes inhérents au film déjà remarqués par les autres intervenants du site, cette déception est sans doute subjective. Le second tome de Tolkien - de fait, les livres III et IV - est en effet comme Morgane LD. celui des trois qui me l'avait le plus transporté, notamment grâce à l'univers tendre et poétique des Ents et à l'irruption de nouveaux personnages attachants : le sage Faramir (renvoyé dans le film à un ersatz de Boromir), la fougueuse guerrière Eowyn (qui exécute dans le film quelques moulinets d'épée sous le regard mi-réprobateur mi-amusé d'Aragorn). Je déplore que Jackson ait choisi de privilégier le spectaculaire. L'argent amassé lors du premier film - il couvre déjà le triple du budget initial - aurait pu lui ouvrir d'autres options. Ce choix est-il alors contraint par la production, ou délibéré de sa part ? Ainsi, on sent bien que l'homme a voulu " se faire plaisir " (avec excès peut-être, la complaisance est proche) dans les scènes d'action, qu'il dirige avec une habileté certaine. Et s'il s'attache au personnage de Theoden et à son évolution, celle-ci n'est pas décrite très finement et s'avère plutôt ennuyeuse (d'ailleurs l'ensemble du passage à Rohan s'est avéré ennuyeux pour moi). Certaines répliques paraissent bien éculées et l'émotion n'est pas au rendez-vous (Theoden : " Un père ne devrait pas survivre à son fils ". Ouais. N'a-t-on pas entendu cette phrase avant ? D'ailleurs, comment le dit fils est-il mort ? Et puis, que lui a-t-il pris de se trouver sur le chemin des Orques, Uruk Hai et autres Hommes Sauvages).

Néanmoins, je ne me suis pas ennuyé et l'ensemble reste plaisant. Je terminerai donc par des propos moins sévères. Les aventures du trio Frodon - Sam - Gollum sont très prenantes, Gollum est vraiment réussi, résolument expressif et remarquable. Les personnages principaux de la communauté de l'anneau dissoute demeurent crédibles et attachants. Aragorn reste envers et contre-tout mon préféré, suivi de près par Gandalf. Le rôdeur est de surcroît très bien joué par Viggo Mortensen, qui, on l'apprend dans l'édition spéciale en DVD, s'est complètement identifié au rôle. L'arrivée devant les portes monumentales du Mordor, ouvertes par d'énormes trolls, le Nazgûl juché sur sa créature ailée de cauchemar, la fin du combat de Gandalf contre le Balrog, la traversée du marais des Morts, l'escarmouche entre les hommes de Faramir et un bataillon de Mordor accompagné d'Oliphants, sont des séquences qui ont ravi mon imaginaire.

Alors, si le troisième épisode est une réussite…

Alexis G., vu à Grenoble en VO, décembre 2002.

PS à l'attention de Brigitte B. : s'il est vrai que le Gondor est un vestige de la splendeur passée de Numenor, Faramir n'est pas pour autant un Numéroéen. Seuls Aragorn et quelques rôdeurs ou Dunedain le sont. D'ailleurs, les Numénoréens ont un lien de parenté avec la famille d'Elrond (ce lien est esquissé dans la version longue de la Communauté de l'Anneau). Et puis, Elrond est lui-même, à l'origine, un demi-Elfe (Non ?? Si.). Saroumane, Gandalf, ainsi qu'un autre magicien qui n'apparaît pas, Radagast, sont appelés par les Elfes Istari. Ils seraient, tout comme Sauron d'ailleurs, des Maia, eux-mêmes disciples des Valar. Ces mystérieuses et fracassantes révélations vous intriguent-elles ? Vous en saurez plus en lisant le Silmarillion, l'autre œuvre majeure de Tolkien.


9.
Salut à tous, Juste une intervention concise sur un point très particulier du Seigneur des Anneaux épisodes 1 et 2 (comme dirait l'autre) : le traitement ridicule des Nains via Gimli.

J'avais déjà été passablement énervé lors du premier volet par le sort réservé à Gimli - et de là à la race des Nains- par Jackson.
Mais que dire du second volet !
Gimli est la clé comique du film, entre "Gimli tombe de cheval", "Gimli mange salement", "Gimli a sa cotte de mailles qui traîne par terre", "Gimli " eh les gars j'y vois rien, je suis trop petit" sans parler du lancer de Nain ! Et j'en oublie certainement …
Si je me souviens bien, Tolkien traite mieux que cela les Nains !
C'est une race qui a autant de noblesse que celle des Elfes ! Ok le Seigneur des Anneaux ne laisse pas une place énorme à l'humour (et c'est peu dire) et je comprends que le réalisateur ait voulu contrebalancer l'intensité dramatique (c'est-à-dire Frodon qui pleurniche, Légolas œil de faucon qui regarde au loin - ne vois-tu rien venir ? - et Saroumane qui vérifie qui fait tout ce boucan sous ses fenêtres) par des clins d'oeils heu… humoristiques …
Mais m… alors, dans ce film, Gimli ressemble plus à un Nain de Donjons et Dragons®© que de la Terre du Milieu !

Yann G.


10.
Le traitement des nains dans le " Seigneur des Anneaux " et précisions par rapport au texte de Yann G.

On peut être tout à fait d'accord avec ce qu'écrit Yann G dans sa critique : le sort réservé aux nains par Jackson n'est pas très fidèle à Tolkien. Le réalisateur a peut-être voulu contrebalancer l'absence de comique chez Tolkien, comme l'écrit Yann. G ? pour ma part je suis plus sévère : il a succombé à la tentation du "lobby du rire" : ingrédient incontournable pour la réussite médiatique. Le 3ème film nous donnera-t-il du sexe (du vrai !!! ) autre ingrédient incontournable. Le réalisateur arrivera-t-il à le dénicher chez Tolkien ? On se demande tous comment Jackson va "innover" et garder le cap "super- prod." pour son 3ème film.

Ceci dit, Gimli m'a quand même bien fait rigoler, je l'avoue sans détour. Les critiques de L. et H. sur le forum sont par ailleurs très satiriques, avec un second degré incisif, époustouflant de concision et elles sont encore plus drôles que ce comique introduit par Jackson autour de Gimli, qui a heurté Yann G. Côté rigolade, je les remercie toutes deux de nous avoir donné leur texte à lire, une vraie bouffée d'air frais.
Y. G. signale ( ou regrette ? ) l'absence de comique chez Tolkien (quoique l'humour, lui, ne soit pas absent…) il vaut mieux effectivement ne pas confondre les " genres " et acheter quelques Gaston Lagaffe à la mer ou Bidochons dans les Alpes : le conte féerique ou mythologique ne s'est jamais approprié la science du rire.. is'nt it ?.
Bon, j'ai bien ri quand même.
Pour ce qui concerne la " noblesse ou non " de la race des nains dont parle Yann, il faut préciser trois choses :

1) Les nains sont différents des autres personnages, créatures d'Aulë et non pas d'Iluvatar comme tous les autres (elfes, Sauron, Morgoth, mages, valars, humains etc) le mythe du Démiurge, Apprenti Sorcier ou autres Faust est ainsi traité par Tolkien. Cette genèse différente des nains me dérange déjà.

2) un autre thème, soulevé par Yann G : celui de la " noblesse et son absence " il ne concerne pas seulement les nains, mais toutes les créatures (films- bouquins confondus) c'est la problématique philosophico-théologico-machin-truc de la liberté, revisitée par Jackson via Tolkien : elle ne vient pas de la genèse des personnages mais de leurs choix personnels de vie. Le Gimli de Jackson est un personnage comique, on peut regretter cette approche du personnage, mais il ne me semble pas "davantage malmené" pour autant, il est lui aussi dans la logique du thème global du "choix ".

3) Pour terminer, cette problématique de " noblesse ou non pour les nains devient mineure quand on prend le recul suivant : Tolkien s'est autorisé à écrire que les nains n'appartiennent pas à la race humaine. (Jackson l'a suivi en rajoutant une couche : de vrais nains sont acteurs, on ne peut pas se méprendre) SYMPA ! ! pour les nains qui vivent cet handicap.
C'est plutôt gonflé de la part de Tolkien (il s'est sans doute fait avoir par l'imagerie populaire des contes de fées en Occident) il aurait pu créer des entités non existantes, comme il l'a fait pour les hobbits, orcs and Cie.

Yann G. a réservé sa critique aux nains et, comme lui, nous nous sommes sans doute tous faits " avoir " par l'imagerie commune des contes de fées.
Si on aborde cette question, la notion de "race" n'est-elle pas plus sournoise que celle de "noblesse" ? On peut, je crois, pousser le bouchon un peu plus loin et dire que l'association "race /genèse subalterne" des nains, indépendamment de "noblesse ou non", comique ou non, est un sérieux point noir à soulever.

BB 2003 suite à la lecture de Yann G.

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