Time and Tide |
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Et bien voilà
une bonne nouvelle : Tsui Hark, un des papes du cinéma d'action
hong-kongais, revient au pays après une escapade aux Etats-Unis
dont je n'ai entendu pas grand chose de bon. Il signe une de ses oeuvres
frénétiques et d'une folle virtuosité dont il a le
secret. Au début du film on se dit que Hark lorgne du côté
de The Mission, auquel il emprunte anthony
Wong pour un rôle similaire : le chef d'une escouade de gardes du
corps. Mais un monde sépare Johnnie To de Tsui Hark et c'est tant
mieux. Chez le premier tout se joue sur la rigueur de la mise en scène,
et l'immobilité, tandis que le second tourne, virevolte, fonde
sa réalisation sur la vivacité, le mouvement constant et
une énergie incroyable. De toutes façons le film multiplie
les citations (jonnie To, John Woo, Wong-kar Wai), mais cela n'a aucune
importance. Hark imprime sa patte de cinéaste aérien (on
se rappelle de Zu, les guerriers de la montagne magique, et de
la série des Dr Wong, ou le kung-fu s'élevait dans
les airs) mais aussi totalement déjanté (montage apocalyptique,
scénario fluctuant, trouvailles visuelles incessantes, obsessions
récurrentes - on pourrait faire un article sur "Tsui Hark
et le vomi"). Tout cela
est drôle, mais ultra-violent, et marqué par de prodigieuses
courses-poursuites et traques dans les immeubles : finalement n'importe
quel décor semble convenir à ce réalisateur pour
filmer la "bagarre". La manière dont la caméra
"chasse" des personnages de ninjas modernes, qui fuient constamment
le cadre par leur course incessante, laisse pantois. L.G.,
vu en VERSION FRANCAISE !!! (à éviter absolument) à
Pau dans un supermarché du cinéma, en 2001 |