Whisper of the heart
1995
Japon
Yoshifumi Kondou
vo

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Les studios Ghibli sont surtout connus pour les chefs d'oeuvre de leur fondateur, Hayao Miyazaki ; les films de son compère Isao Takahata ont aussi reçu un bon accueil en Europe, et on a pu découvrir récemment Le royaume des chats de Hiroyuki Morita, lui aussi produit par Ghibli. On connaît moins cette petite perle jamais sortie en France, Whisper of the Heart, réalisée en 1995 par Yoshifumi Kondou, sur un scénario de Miyazaki. Il s'agit de l'adaptation d'un manga qui raconte les premiers émois amoureux d'une jeune adolescente japonaise. On s'en doute, ce film est bien autre chose qu'une bluette pour adolescentes (ou trentenaires régressifs). Si Whisper of the Heart nous émeut et nous séduit, c'est grâce à la poésie délicate qui se dégage de chaque image : suivant les pas de Shizuku, l'héroïne, nous parcourons les artères de la ville, la caméra accrochant minutieusement les infimes détails du décor urbain : le tremblement des poignées dans un wagon de métro, un livre oublié sur un banc, le réveil matinal d'une enfant, l'ambiance feutrée de l'appartement familial. Il s'agit d'abord d'un film d'atmosphère, contemplatif et sensuel, où la lumière et la bande-son remarquable nous font partager une brise d'été, le chant des cigales, la prochaine arrivée de l'orage ou un superbe lever de soleil dans la brume. Le paysage urbain en devient envoûtant et tout simplement... beau. Quel cadre merveilleux pour une histoire simple mais aussi émouvante, les états d'âme d'une adolescente qui cherche sa voie et qui rencontre un premier amour mystérieux et soudain.
Avec Yoshifumi Kondou, les studios Ghibli semblaient avoir trouvé un successeur à Miyazaki, hélas Kondou est mort en 1998. On gardera de lui le souvenir de ses fructueuses collaborations sur les films du maître, mais surtout la subtile poésie du quotidien de Whisper of the Heart qui rappelle, par moments, le grand Ozu (si, si!).

Laurent G., vu en 2005