Kiki la petite sorcière
(Maja no takkyubin)
Japon
1989
Réal. : Hayao Miyazaki
Animation
Durée : 1H42 mn

Autres films de Miyazaki sur le forum :

Mon voisin Totoro
Le Château dans le ciel
Porco Rosso
Le voyage de Chihiro
Nausicaa

 

Voici une nouvelle perle du maître Miyazaki. On connaît désormais tout le talent de réalisateur du Voyage de Chihiro, et c'est sans retenue qu'on redécouvre ses oeuvres plus anciennes. Parmi celles-ci, Kiki la petite sorcière est certainement une de mes préférées, avec Mon voisin Totoro. Le château dans le ciel, malgré toutes ses qualités, souffrait encore trop de l'hystérie des personnages. Quant à Porco rosso, il faudrait que je le revoie. Ici, comme à son habitude, Miyazaki nous surprend : dans le choix et la caractérisation des personnages, dans le déroulement tout à fait inattendu de l'intrigue... Une fois planté le décor des aventures de cette apprentie sorcière, on ne sait pas du tout où tout cela va nous mener, et finalement il ne se passe plus grand chose. Mais on savoure cette attente avec délectation. Car cette absence apparente de rebondissement est remplie de tout ce qu'on aime chez Miyazaki : le souffle du vent, l'entrée discrète d'un chat par une fenêtre, de splendides vols (en balai s'il vous plaît) au dessus de paysages côtiers simples mais beaux. Et puis derrière cet inconnu perce la douce incertitude de l'existence, même si on ne doute pas un instant que la jeune sorcière trouvera sa place dans la société : on reste là, le sourire large, à la regarder tracer son chemin avec détermination, fraîcheur et générosité, une générosité qui est une des marques de fabrique des films du maître. Par ailleurs, on peut déjà repérer dans l'itinéraire de la jeune héroïne les prémices du futur parcours initiatique de Chihiro. On peut aussi admirer comment l'éternel thème des relations entre l'homme et la nature est développé en petites touches sensibles, dans ce film. En tout cas, c'est un pur moment de bonheur sans aucune niaiserie qui ravira aussi bien les parents que les tout petits.

Laurent G., vu en 2004


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