Château dans le ciel (Le) (Laputa)
Tenku no shiro Rapyuta
Japon
1986 / sortie au Japon en 1986 / reprise en France le 15 janvier 2003
2H04
Production : Tokuma Shoten
Réalisateur : Hayao Miyazaki
Scénario : Hayao Miyazaki
Photo : Toshirô Nozaki, Nizô Yamamoto, Hirokata Takahashi
Son : Shigeharu Shiba
Musique : Joe Hisaishi
Montage : Tsukasa Tannai (directeur de l'animation)

Autres films de Miyazaki sur le forum :

Le Voyage de Chihiro

Mon voisin Totoro
Porco Rosso
Kiki la petite sorcière
Nausicaa

 

La jeune Shiita, qui possède une pierre aux vertus magiques, est détenue par le gouvernement d'un pays imaginaire. Judicieusement utilisée, la pierre permettrait de montrer la voie vers la mythique Laputa, immense cité volante. Lors du transfert de la jeune fille, l'engin volant dans lequel elle voyage subit l'attaque de pirates. Elle se jette dans le vide, munie de la pierre...

1.
Peu à peu, grâce au succès planétaire de Princesse Mononoké et du Voyage de Chihiro, on redécouvre les oeuvres anciennes de Hayao Miyazaki. C'est un voyage passionnant, qui permet de mieux cerner et de comprendre l'évolution artistique de ce magicien de l'animation. A la vision de Ce château dans le ciel, on comprend qu'il s'agit d'une oeuvre charnière dans la carrière du cinéaste.*
D'abord, admettons-le, la qualité de l'animation n'égale pas encore celle de ses films postérieurs et le réalisateur se montre moins précis et plus brouillon. De plus, l'influence des séries télévisées que Miyazaki a dessinées auparavant se fait sentir au niveau de la caractérisation des personnages, parfois un peu trop criards et à la psychologie simpliste. Ainsi, le jeune Pazu tient beaucoup de Conan, le fils du futur, série intéressante mais geignarde. On a parfois l'impression d'être au milieu d'un dessin animé télévisé japonais des années quatre-vingt, où les grimaces et les gesticulations des personnages faisaient office de comique...
Néanmoins, dès les début, certaines scènes frappent l'imagination et portent l'empreinte du génie, comme cette lente descente dans le vide de la jeune Sheeta, protégée par son talisman. Les thèmes et les personnages chers à Miyazaki sont déjà présents, dont certains seront repris dans ses films ultérieurs : l'aviation du début du siècle (qui annonce Porco Rosso), le message écologique (que l'on trouvera dans Mon voisin Totoro et Princesse Mononoké), et même quelques personnages sympathiques, comme la grand-mère pirate qui annonce la sorcière Yubaba aux deux visages du Voyage de Chihiro... De loin, la dernière partie du film sur Laputa est la meilleure, car empreinte d'onirisme et de poésie. Inférieur, donc, à ses films postérieurs, mais possédant déjà des fulgurances poétiques mûs par une imagination incroyable, le Château dans le ciel mérite le détour, pour qui veut comprendre le cheminement de ce grand réalisateur.

Laurent Goualle, vu en 2003 à Pau

*Il s'agit en effet du tout premier film tourné pour les studios Ghibli, structure créée par Miyazaki et Takahata (Le Tombeau des lucioles) qui leur permet de travailler en toute indépendance.


2.
Le Château dans le ciel
est le film préféré de Hayao Miyazaki parmi ceux qu'il a réalisé, et ce n'est pas sans raison! C'est un grand film d'aventure, fantastique, étonnant, inventif, inattendu... un univers qui ne cesse de nous surprendre. Comme l'a déjà fait remarquer Laurent, Le Château dans le ciel contient déjà les thèmes qui deviendront récurrents des films de Miyazaki. Il y a par exemple une absence totale de manichéisme (flagrant aussi dans Le Voyage de Chihiro), à l'exception peut être du méchant manipulateur ... euh... dont j'ai oublié le nom. On retrouve aussi le thème de la destruction de la nature par cupidité de l'homme : en effet, Le Château dans le ciel se déroule pendant une révolution industrielle, et Laputa est une île microcosmique que la présence de l'homme va détruire... Le danger du pouvoir est aussi un point très intéressant du film.
Les personnages sont complexes et attachants, mais je suis d'accord avec Laurent pour dire que l'esthétique des dessins n'est pas aussi réussie que dans les films plus récents de Miyazaki. Il est vrai que l'on voit bien l'influence des dessins animés jamonais des années 80, mais j'ai trouvé ça plutôt folklo, et selon moi, ça colle plutôt bien à l'esprit et à l'humour du film. Laurent parle des grimaces et autres expressions du visage bien trop marquées, mais l'humour du Château dans le ciel repose aussi là-dessus : c'est un humour très proche du film muet (Buster Keaton, où te caches tu?)
Pour conclure, il y a des scènes d'anthologie (Ah! L'arrivée à Laputa!) dans ce film drôle, rythmé et poétique. L'esthétique est le seul détail qui nous montre que ce film a déjà 16 ans, mais le côté poétique des autres films de Miyazaki est bel et bien là, et je n'ai pas résisté à la vague de pacifisme (voire même d'antimilitarisme) qui m'a emportée dans ce doux rêve...

Marion


3.
Et un nouveau Myazaki un ! Ou plutôt un ancien (d’ailleurs on le voit tout de suite). On commence par une petite fille qui tombe du ciel. C’est pas très normal, mais bon, l’univers est fantastique. On assiste à une amitié entre Sheeta et Pazu un peu ambiguë. Ce dessin animé est surtout fait pour les enfants. Attention il y a de la violence quand le patron de la mine et un vilain bonhomme se battent et font exploser leurs chemises. Les moments d’humour viennent parfois de Pazu et surtout des pirates (j’adore quand un pétard explose en dessous de la vieille). Les pirates qui fantasment sur une petite fille, on se demande si c’est pas du n’importe quoi ! Mais on a droit à une scène rigolote quand même. Tout est très compréhensible sauf à un moment : Muska ne peut pas toucher la pierre alors qu’elle scintille et que Sheeta la porte. Pourtant Muska dit qu’il est un héritier de la Puta*, alors pourquoi ne peut il pas toucher la pierre quand celle ci brille ? Une enquête s’impose. Autrement ce film est à voir (personnes qui ont le vertige s’abstenir).

Lise B. (et oui y’a que moi, mes sœurs elles sont malades !)

*NDW : La véritable orthographe du mot serait plutôt "Laputa"...

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