La jeune Shiita,
qui possède une pierre aux vertus magiques, est détenue
par le gouvernement d'un pays imaginaire. Judicieusement utilisée,
la pierre permettrait de montrer la voie vers la mythique Laputa, immense
cité volante. Lors du transfert de la jeune fille, l'engin volant
dans lequel elle voyage subit l'attaque de pirates. Elle se jette dans
le vide, munie de la pierre...
1.
Peu à peu, grâce au succès planétaire de
Princesse Mononoké et du Voyage
de Chihiro, on redécouvre les oeuvres anciennes de Hayao
Miyazaki. C'est un voyage passionnant, qui permet de mieux cerner et
de comprendre l'évolution artistique de ce magicien de l'animation.
A la vision de Ce château dans le ciel, on comprend qu'il
s'agit d'une oeuvre charnière dans la carrière du cinéaste.*
D'abord, admettons-le, la qualité de l'animation n'égale
pas encore celle de ses films postérieurs et le réalisateur
se montre moins précis et plus brouillon. De plus, l'influence
des séries télévisées que Miyazaki a dessinées
auparavant se fait sentir au niveau de la caractérisation des
personnages, parfois un peu trop criards et à la psychologie
simpliste. Ainsi, le jeune Pazu tient beaucoup de Conan, le fils
du futur, série intéressante mais geignarde. On a
parfois l'impression d'être au milieu d'un dessin animé
télévisé japonais des années quatre-vingt,
où les grimaces et les gesticulations des personnages faisaient
office de comique...
Néanmoins, dès les début, certaines scènes
frappent l'imagination et portent l'empreinte du génie, comme
cette lente descente dans le vide de la jeune Sheeta, protégée
par son talisman. Les thèmes et les personnages chers à
Miyazaki sont déjà présents, dont certains seront
repris dans ses films ultérieurs : l'aviation du début
du siècle (qui annonce Porco Rosso), le message écologique
(que l'on trouvera dans Mon voisin
Totoro et Princesse Mononoké), et même quelques personnages
sympathiques, comme la grand-mère pirate qui annonce la sorcière
Yubaba aux deux visages du Voyage de Chihiro...
De loin, la dernière partie du film sur Laputa est la meilleure,
car empreinte d'onirisme et de poésie. Inférieur, donc,
à ses films postérieurs, mais possédant déjà
des fulgurances poétiques mûs par une imagination incroyable,
le Château dans le ciel mérite le détour,
pour qui veut comprendre le cheminement de ce grand réalisateur.
Laurent
Goualle, vu en 2003 à Pau
*Il
s'agit en effet du tout premier film tourné pour les studios
Ghibli, structure créée par Miyazaki et Takahata (Le
Tombeau des lucioles) qui leur permet de travailler en toute indépendance.
2.
Le Château dans le ciel est le film préféré de Hayao Miyazaki parmi
ceux qu'il a réalisé, et ce n'est pas sans raison! C'est un grand film
d'aventure, fantastique, étonnant, inventif, inattendu... un univers
qui ne cesse de nous surprendre. Comme l'a déjà fait remarquer Laurent,
Le Château dans le ciel contient déjà les thèmes qui deviendront
récurrents des films de Miyazaki. Il y a par exemple une absence totale
de manichéisme (flagrant aussi dans Le
Voyage de Chihiro), à l'exception peut être du méchant manipulateur
... euh... dont j'ai oublié le nom. On retrouve aussi le thème de la
destruction de la nature par cupidité de l'homme : en effet, Le Château
dans le ciel se déroule pendant une révolution industrielle, et
Laputa est une île microcosmique que la présence de l'homme va détruire...
Le danger du pouvoir est aussi un point très intéressant du film.
Les personnages sont complexes et attachants, mais je suis d'accord
avec Laurent pour dire que l'esthétique des dessins n'est pas aussi
réussie que dans les films plus récents de Miyazaki. Il est vrai que
l'on voit bien l'influence des dessins animés jamonais des années 80,
mais j'ai trouvé ça plutôt folklo, et selon moi, ça colle plutôt bien
à l'esprit et à l'humour du film. Laurent parle des grimaces et autres
expressions du visage bien trop marquées, mais l'humour du Château
dans le ciel repose aussi là-dessus : c'est un humour très proche
du film muet (Buster Keaton, où te caches tu?)
Pour conclure, il y a des scènes d'anthologie (Ah! L'arrivée à Laputa!)
dans ce film drôle, rythmé et poétique. L'esthétique est le seul détail
qui nous montre que ce film a déjà 16 ans, mais le côté poétique des
autres films de Miyazaki est bel et bien là, et je n'ai pas résisté
à la vague de pacifisme (voire même d'antimilitarisme) qui m'a emportée
dans ce doux rêve...
Marion
3.
Et un nouveau Myazaki un ! Ou plutôt un ancien (d’ailleurs on le voit
tout de suite). On commence par une petite fille qui tombe du ciel.
C’est pas très normal, mais bon, l’univers est fantastique. On assiste
à une amitié entre Sheeta et Pazu un peu ambiguë. Ce dessin animé est
surtout fait pour les enfants. Attention il y a de la violence quand
le patron de la mine et un vilain bonhomme se battent et font exploser
leurs chemises. Les moments d’humour viennent parfois de Pazu et surtout
des pirates (j’adore quand un pétard explose en dessous de la vieille).
Les pirates qui fantasment sur une petite fille, on se demande si c’est
pas du n’importe quoi ! Mais on a droit à une scène rigolote quand même.
Tout est très compréhensible sauf à un moment : Muska ne peut pas toucher
la pierre alors qu’elle scintille et que Sheeta la porte. Pourtant Muska
dit qu’il est un héritier de la Puta*, alors pourquoi
ne peut il pas toucher la pierre quand celle ci brille ? Une enquête
s’impose. Autrement ce film est à voir (personnes qui ont le vertige
s’abstenir).
Lise
B. (et oui y’a que moi, mes sœurs elles sont malades !)
*NDW : La véritable
orthographe du mot serait plutôt "Laputa"...
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